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Questions saillie, age, poulinage, étalon
Posté le 29/04/2010 à 19h47
Je vais te raconter mon "histoire", par ce que je suis passé par toutes les étapes, les pires comme les meilleurs. Le texte est un peu long, mais ça te donnera un aperçu de ce qui peut arriver.
Mon cas étant un peu similaire au tien (du moins au départ).
Au départ, comme toi, j'avais une petite jument de loisir de 14 ans, primipare, belle, extrêmement confortable, maniable, caractérielle, avec beaucoup de peps et un extraordinaire équilibre, elle était aussi bonne en reining qu'en obstacle, bref, le cheval parfait ! A défaut de pouvoir la cloner, je voulais une descendance, pour prendre la relève et connaitre la joie de faire et voir naître chez soi.
N'ayant aucune prétention sportive, je pouvais librement chercher l'étalon de mes rêves : la saillie devait être le moins cher possible (étudiante, je ne pouvais pas m'offrir une saillie à 500€ + frais), et l'étalon près de chez moi (afin de transporter la jument à l'aider d'une amie serviable mais pas trop).
Dans ce rayon, je cherchais donc un étalon du même modèle approximativement que ma jument (puisque je la trouvais parfaite, je n'avais aucun "défaut à corriger"), de couleur (très important je voulais au moins un gène crème chez le poulain, mais à l'époque, je n'y connaissais rien en génétique), et surtout avec un bon mental (ma jument étant quelque peu sensible et compliquée, je ne voulais pas en rajouter).
Certaines races étaient proscrites : SF (trop grand et trop bai), quarter (trop court sur pattes et trop musclés), arabe (trop typé).
Après quelques recherches, je tombe sur Vic Altaïr, que certains ici connaissent. Il venait d'arrivé du sud, n'avait pas encore saillie dans le nord, du moins aucun produit visible, pas encore valorisé, pas cher, très beau, très gentil, et surtout : une propriétaire adorable, serviable et sympathique, l'affaire était bouclée !
Une amie amène ma jument au mois de mai (je crois ?). Jument dominante et compliquée, elle y reste au moins 3 semaines, chaleurs aussi caractérielles qu'elles XD. Elle revient après les chaleurs. L'échographie la révèle vide. Elle y retourne et c'est reparti pour des semaines de complication, et cette fois elle revient pleine ! Alléluia !
11 mois plus tard, le poulain tant attendu est sur le point de me rendre heureuse.
Mais malheur, je le retrouve mort dans le pré avant de l'avoir vu vivant. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, il est arrivé un peu tôt (aucun signe), la jument l'a peut-être fait contre la paroi de l'abri, ou alors le petit n'a pas su boire, ou infection, ou mort-né. Trop raison mais aucune explication.
Il est là, couché, sec, magnifique pouliche palomino, et je dois creuser un trou pour l'enterrer (non je ne l'enverrais pas à l'équarrissage). Vous imaginez aisément ma peine et ma douleur.
La propriétaire de l'étalon me propose immédiatement de reprendre la jument, pour penser les blessures et me permettre d'avoir mon poulain.
La jument repart, et se fait saillir le soir même, je la récupère une semaine après, pleine.
Je pars 6 mois à l'étranger (erasmus) et croise les doigts pour que tout se passe bien. Je ne pouvais pas faire grand chose d'autre, la 1ère fois était un malheureux accident, et je n'allais pas changer la vie de ma jument sensible pour me rassurer : j'avais prévu qu'elle reste dans son pré, mais sans abri ni aucun mur, avec sa copine.
Je rentre 2 semaines pour les examens et prévois la mis bas à ce moment là. Il va sans dire que je l'ai moins attendu, et que je me suis méfié jusqu'à la dernière minute, je ne voulais pas être déçue encore une fois, et connaissait désormais les risque. Un homme averti...
Mais tout va bien, une matin, il est là, il gambade dans le pré aux côtés de sa maman (encore une fois, aucun signe annonciateur, du pis, sans plus), c'est un mâle pie palomino, comme papa. Nous lui administrons les serum et le laissons grandir pour devenir ce qu'il est maintenant un grand gaillard, sympa et beau comme tout, prêt à prendre la relève.
Mais j'avoue que pour en arriver là, ce fut un peu l'aventure. Le poulain s'est blessé également (tout seul, dans un pré nickel): la peau du chanfrein à moitié arraché, il s'en sort avec une belle balafre, Siddarta est devenu Scareface.
La deuxième aventure fut nettement plus tranquille : j'ai mis ma ponette avec mon entier le temps des chaleurs, 12 mois plus tard, sans encombre, je me retrouve avec un petit Alep en pleine santé, portrait craché de son père.
Un bien long récit. Mais tout ça pour dire que rien n'est simple ni évident. Que vivre avec les chevaux est un plaisir de tous les instants, mais que ça comporte certains risques et il faut savoir en assumer la responsabilité... pour le pire comme pour le meilleur.
Pour l’étalon, je pense qu’en fonction du poulain que tu veux (et de ton budget) tu peux mettre celui que tu veux en privilégiant ce que tu veux : physique, mental, couleur, prix, localisation, discipline, relationnel (ça ne parait pas, mais c’est important de s’entendre avec l’étalonnier et de pouvoir compter sur lui).