lulu55 a écrit le 21/06/2010 à 11h40: |
|  | [quote=aiauh j=20/06/2010 h=21h51]La ponette que j'ai bossé cette année, pareil. Les premiers temps, impossible de l'approcher au champ (ha! j'ai passé quelques heures à la rééduquer...). Propriétaire qui depuis des années, la faisait venir aux granulés. Et au final à force de patience et de travail: jument qui se laisse approcher par moi, mais proprio', inconnus ou d'autres cavaliers de l'écurie... Obligé de prendre le seau.
Ca fait toujours chaud au coeur quand ça arrive... |
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Tu peux nous en dire un peu plus sur la façon dont tu t'y es prise pour la rééduquer ? Car moi c'est pareil, ele vient souvent pour la boufe, et quand j'ai rien, elle se sauve
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Pour mon ancienne jument, c'était surtout du à une mauvaise expérience je pense, avec l'arrière-pensée qu'on la remettrait en box. Donc, au départ, il a fallu "forcer" et j'arrivais à la coincer dans un abri avec d'autres chevaux. Au départ, elle paniquait (même dans l'abri, elle était limite à se mettre debout), et puis à force de douceur et de temps, elle a complètement débloqué...
Pour Della, le problème était ailleurs, puisque c'était une mauvaise habitude prise au fil du temps. La ponette est au champ avec d'autres chevaux, mais j'avais la chance de pouvoir "parceler" ce grand terrain. C'était inutile de courrir derrière avec d'autres chevaux autour. C'est d'ailleurs plus dangereux qu'autre chose. En fait, le but c'était de la faire bouger et d'arriver à l'isoler dans une des parcelles (soit en la forçant à y entrer, soit en déplaçant les autres chevaux un à un au licol). Vu qu'elle ne supportait pas d'être seule à l'époque, elle cherchait à passer et à retrouver ses copains. Donc, c'était à moi de m'imposer et de dire non en me plaçant à la porte et en lui bloquant le passage (attention, je précise qu'il est important dans ce cas d'être sûre que le cheval est un minimum de respect envers les clôtures et l'humain... Ca m'est arrivé plusieurs fois de rester planté devant elle alors qu'elle fonçait au galop dans ma direction en espérant que je cèderai...).
Il ne faut JAMAIS perdre l'attention du cheval. Il doit en permanence resté focaliser sur toi. A toi d'être capable d'être suffisamment intéressante pour qu'il n'y ait pas de relâchement. Ne pas laisser brouter par exemple, et s'il le faut "faire bouger". L'idée est qu'au final, le cheval associe ta présence et ta proximité comme une zone de confort et de calme, et le fait de te fuir comme inconfort (obligé de rester concentré, de bouger, etc...). Une fois que tu es suffisamment proche, il faut se déplacer lentement, en regardant la tête et en évitant de se diriger vers des parties comme les flancs ou l'arrière-main (s'il le faut, reculer pour pouvoir te déplacer en direction de l'avant-main). Marquer des arrêts, notamment si tu sens que le cheval en question est "prêt à fuir" de nouveau, parler, le rassurer. S'il fuit de nouveau, ne pas s'énerver. Ne JAMAIS s'énerver, c'est le meilleur moyen pour se braquer tous les deux. Une fois que tu peux le toucher, ne pas non plus se jeter à son encolure et lui passer direct le licol. Au contraire, récompenser, récompenser et récompenser encore.
C'est assez difficile à exprimer clairement, car l'idée est pour grande partie celle utilisée par une majorité de "chuchoteurs" mais en arrangée à ma sauce compte tenu des conséquences que ce genre de méthodes peut avoir pour le cerveau du cheval notamment...
Certains jours, je profitais de ma fatigue ou autre pour me contenter de l'attraper, lui faire un bon pansage, une friandise, et retour au champ. Ainsi, elle n'associe pas forcément ta présence à "boulot", mais réellement à un bien-être.
Je ne te cache pas que c'est un travail de longue haleine, pour lequel il faut être capable de prendre sur soi (car il y a un certain nombre de fois où tu as envie d'aller chercher les granulés pour aller plus vite...) et qui s'accompagne d'un travail juste sous la selle comme à pied. A titre purement indicatif, sur cette ponette, j'y ai passé quasi six mois en étant dessus presque tous les jours. Petit à petit les temps pour l'attraper raccourciçaient, mais au départ j'y passais au moins 45 minutes. Mais chaque cheval est différent... Selon comment c'est ancré et le caractère, ça peut mettre quinze jours, comme ça peut mettre des mois! ;)
Je ne sais pas si j'ai été claire, aussi n'hésites pas à me demander si tu as besoin de clarifications.