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La quarantaine et plus, mais 10 ans d'âge mental !
Posté le 31/05/2013 à 19h03
erikrod
Posté le 31/05/2013 à 19h03
Je trouve dommage que vous réagissiez de façon aussi tranchée, sans que je puisse un minimum m’expliquer.
Oui, j’ai décidé de vendre mon cheval. Pas simplement parce que ça s’est mal passé ce week-end. Ça fait un moment que ça ne se passe plus bien avec lui. Les solutions que vous mettez en avant, je les ais testées, sans effets. Lorsque Mendy est arrivé chez nous, il était dans un état pitoyable. A tel point, qu’il a fallu que j’isole Guépard du reste du groupe, sans quoi il allait le massacrer. Durant quatre mois, j’ai paré au plus urgent, l’ai remis en état, l’ait fait soigner par le dentiste, l’ostéo, le maréchal, le véto… A cette époque, il était effectivement proche, sympa. Puis il a repris de l’état, est redevenu beau, en forme au moins dans son corps. On s’est mis au travail, de façon intelligente avec un coach qui connait bien les chevaux, pas gratuit non plus. C’est là qu’il a commencé à montrer des signes de désintérêt pour tout ce qui avait trait au travail. On a tenté un concours, avec Bérénice en décembre. Il a eu un comportement limite sur le dressage, puis à foutu Bérénice par terre sur la détente au saut. J’ai trouvé ça surprenant, pour un cheval qui avait obtenu des résultats en concours, qui donc connaissait l’ambiance des compétitions. Petit à petit, et malgré les ballades, les sorties à pieds pour aller brouter l’herbe des alentours, il est devenu de plus en plus difficile. Je lui ai fait un mors gainé de cuir, il a revu le dentiste, l’ostéo deux fois. Il est devenu de plus en plus difficile au travail, jusqu’à se lancer dans des coups de cul pour me virer. J’ai persévéré. Depuis trois semaines, il tente de se sauver lorsque je vais le chercher au pré. Pourtant, il est super musclé, au plan ostéo et dentaire tout est nickel. Il n’a tout simplement plus envie. Certains chevaux sont comme ça : sans générosité. Comparativement, Guépard, mon trotteur, était un fou intégral lorsque je l’ai acheté, impossible à monter sans Pelham… A force d’un travail identique, il s’est calmé, est devenu montable en mors simple ; Il est toujours prêt à partir, à courir même s’il devait en crever, et c’est moi qui le retient. Guépard est un cheval généreux, adorable même s’il n’apprécie pas particulièrement les calins. Guépard à 19 ans, et il finira tranquillement ses jours chez nous. C’est aussi parce que je voulais pouvoir continuer à monter, à travailler et à concourir que j’ai acheté Mendy.
Alors, c’est facile de dire que je devrais continuer à m’échiner – et donc à l’emmerder- pour obtenir quelque chose qui sera nécessairement dans la douleur et l’amertume. Je serais un salaud à vouloir lui trouver un cavalier ou une cavalière qui n’a pas les mêmes attentes que moi, et pourra peut-être tisser avec lui les liens que je ne construirai plus avec ce cheval ? Quand à la boucherie, je trouve blessant et humiliant que vous puissiez penser que j’oserais opter pour un choix pareil.
C’est facile aussi de dire que je ne fais pas l’effort de sauver la situation. C’est paisible, lorsqu’on est à temps plein chez soi, ou qu’au minimum on rentre tous les soirs ! Moi, je ne peux retrouver ma famille et mes chevaux que le week-end.
Alors quoi ? Je devrais ne pas être propriétaire de chevaux ? Ce droit devrait m’être refusé parce que j’ai une vie de con ?
Mon bonheur serait d’avoir un cheval avec lequel je puisse faire du dressage, sortir en concours sans craindre de sortir du carré en ayant honte de mon cheval et de moi-même ?
J’ai cru, j’ai investi émotionnellement et financièrement dans Mendy, j’ai essayé l’éthologie, les ballades, les récompenses et ai obtenu un cheval qui n’en a de plus en plus rien à foutre. Je veux lui trouver un propriétaire avec qui il pourra être mieux qu’avec moi, et ça fait de moi un enfoiré ? Alors, oui, je risque peut-être de devoir essayer plusieurs chevaux avant de trouver le bon. Oui, j’aurai obligatoirement des efforts à fournir, comme je les fournis aujourd’hui, avec le peu de temps que me laisse ma vie.
C’est facile de dire que je ne me bouge pas le cul. Moi, je rêverais de pouvoir m’en occuper tous les soirs, en rentrant, de partir en ballade quand il fait bon en été après une journée de boulot. Pas de bol, je n’ai pas ce choix. C’est pour ça que je veux un cheval que je puisse monter, avec lequel je puisse me balader, partir en dressage en étant fier de mon cheval. C’est pour ça que je vends Mendy.
Et ne croyez surtout pas que ce soit drôle, ou que ça m’amuse.