0 j'aime
Christine, la cavalière disparue, est décédée
Posté le 06/01/2011 à 13h29
Article du figaro :
Les investigations sur sa personnalité incitent à étudier d'autres pistes que celle d'un accident.
Les gendarmes avaient à nouveau déployé d'importants moyens mercredi pour retrouver la cavalière de la forêt de Rambouillet disparue depuis dimanche. De source proche de l'enquête, ils étaient «de plus en plus pessimistes». Car les investigations sur la personnalité de cette infirmière libérale de 43 ans, mariée, mère de deux enfants, font craindre une issue dramatique.
Place Beauvau, on confiait même que certains enquêteurs s'inquiètent des possibles conséquences d'un «tempérament suicidaire». Ceci peut-il expliquer pourquoi la gendarmerie n'avait toujours pas retrouvé Christine Hulne trois jours après sa disparition? «Quelqu'un qui met fin à ses jours a plutôt tendance à se cacher du regard des autres pour commettre l'irréparable», assure un expert des enquêtes criminelles. Cependant, mercredi soir, l'hypothèse accidentelle ne pouvait être totalement écartée.
Dimanche, Christine Hulne n'est pas rentrée de sa promenade à cheval. Elle était partie du centre équestre de Magny-les-Hameaux (Yvelines), vers 9 heures du matin, avec un petit sac à dos, mais sans emporter son téléphone mobile. Ne la voyant pas revenir, son père avait donné l'alerte le soir même, vers 18 heures. Le cheval avait réapparu le lendemain, rejoignant seul le centre équestre. Il était légèrement blessé.
Mardi, 250 militaires avaient été déployés pour organiser une gigantesque battue de Saint-Quentin-en-Yvelines à Gif-sur-Yvette, au sud de la vallée de Chevreuse. Ils étaient encore 65 mobilisés mercredi pour ratisser les bois, assistés d'une équipe cynophile, de quatre chevaux montés et d'un hélicoptère muni d'une caméra thermique.
Fluette et mélancolique
Le numéro de la gendarmerie locale (01.39.67.51.03), diffusé via la presse, et l'enquête de voisinage ont permis de rassembler divers témoignages jugés «intéressants» et apportant, disent les enquêteurs, une «réelle plus-value». Selon les premiers éléments recueillis, la blessure du cheval serait consécutive à un choc avec une voiture, lundi matin, vers 7 heures, au lieu-dit La Villeneuve, alors que l'animal rentrait seul à l'écurie. Ces informations ont évidemment fragilisé l'hypothèse selon laquelle la cavalière aurait pu être victime d'un chauffard qui aurait ensuite fait disparaître son corps.
Autre témoignage: un habitant de Magny-les-Hameaux, Philippe Vernin, a affirmé avoir croisé Christine Hulne «dimanche vers 10h10» en faisant son jogging. À l'entendre, étant donné le chemin vers lequel la cavalière se dirigeait, il était «évident qu'elle est allée dans la vallée de la Mérantaise», où «deux chemins sont raides mais praticables».
Une cavalière aussi expérimentée qu'elle, avec vingt années d'équitation à son actif, aurait-elle pu tomber? La question a, dès le premier jour, taraudé les enquêteurs. Mais, si c'était le cas, les battues auraient dû permettre de la retrouver très vite.
Il a fallu échafauder d'autres hypothèses et fouiller inévitablement la vie de cette femme fluette et mélancolique pour essayer de comprendre le contexte familial dans lequel elle évoluait avant sa disparition. A-t-elle fugué? Et dans ce cas, pourquoi a-t-elle abandonné son cheval sans l'attacher? Mercredi soir, les enquêteurs envisageaient malheureusement le pire.
