paulinee2
En même temps malheureusement, n'oublie pas que tu n'es "que" la DP et que le proprio aura toujours le dernier mot. Et si effectivement il a un ego un peu surdemnsionné, tu as peut-être intérêt à garder vos succès et vos progrès pour toi, et à ne pas trop lui en parler, on ne sait jamais...
Je partage ici la mésaventure toute fraîche d'une copine, qui à défaut de rentrer dans la catégorie "réflexions pourries" peut intégrer celle des "situations pourries".
Cette copine se définit comme cavalière de loisir (a fait du club dans sa jeunesse, G7 quand même, mais fait essentiellement de l'extérieur et du TREC avec son cheval depuis 10 ans)
Cet été, elle s'est retrouvée à pied pour de longs mois suite à une blessure de son cheval.
Dans son écurie, il y a une proprio qui a acheté il y a quelques années un cheval pour sortir en dressage : très bon cheval, avec de vraies qualités pour la discipline, mais un peu sensible et délicat à monter. Malheureusement pour elle la proprio n'a jamais eu vraiment le feeling avec son cheval et n'a pas réussi à trouver les boutons, ils ne se sont jamais entendus, si bien qu'avec le temps elle s'est découragée et le cheval était un peu délaissé (monté, longé 2/3 fois par semaine maxi par sa proprio, au paddock le reste du temps)
Voyant ma copine à pied et frustrée, le gérant de l'écurie à l'idée de leur proposer à toutes les deux une demi-pension sur le cheval "de dressage" : au début ma copine est en panique complète, disant qu'elle n'a pas le niveau pour monter un tel cheval, mais la proprio elle est enthousiaste et le gérant affirme à ma copine que c'est jouable, qu'il l'aidera, qu'elle prendra des cours, etc. Elle finit donc par accepter.
Il se trouve que cette copine est du genre peu sûre d'elle mais grosse bosseuse et remise en question permanente dès que quelque chose ne va pas : ça convient a priori très bien au cheval qui a besoin d'un cavalier très à l'écoute de sa sensibilité. Donc assez vite, avec beaucoup de cours et de boulot, ça se passe bien pour eux.
Un coach de dressage vient faire un stage dans leur écurie, et là encore ma copine se laisse convaincre par le gérant et la proprio de faire une séance avec lui : c'est une révélation, elle adore le dressage avec ce cheval, il s'avère qu'en plus elle est assez douée et en réussite, donc tout continue de bien se passer.
A tel point que la proprio lui propose de sortir son cheval en concours. Il faut savoir que la proprio elle-même a fait deux saisons avec son cheval, et qu'elle n'a jamais fait un classement ou presque, le cheval lui tapant quasi systématiquement le bordel à un moment ou l'autre de ses reprises. Donc là encore gros doute chez ma copine, qui est du genre à pêcher par excès de modestie et qui pense ne pas en être capable... mais elle accepte finalement d'engager sur un concours qui se passe dans leur propre écurie, il y a deux semaines. Elle présente le cheval en Amat3 imposée A et B, épreuves blindées (c'est le dernier concours de l'année dans la région), et elle finit 3ème et 1ère, avec de très bonnes moyennes! Tout le monde est enchanté pour elle et pour le cheval, elle est hyper émue mais très sincèrement elle ne pavane pas et ne se la pète pas, ce n'est pas du tout son genre.
Sauf que visiblement c'est "trop" pour la propriétaire... qui lui a annoncé hier qu'elles arrêtaient la DP à la fin du mois (demain donc), car elle trouvait que son cheval était trop sollicité et qu'il avait besoin de reprendre un rythme plus cool. ça a sidéré tout leur entourage car a priori le cheval n'a pas été aussi bien dans ses baskets depuis longtemps, de l'avis du gérant il est beaucoup plus cool et mieux dans sa tête au quotidien (aux soins, au box, au paddock) depuis la DP, plus musclé, plus en état, etc. Le gérant a essayé de discuter avec la proprio mais elle était complètement fermée : en fait il semblerait qu'elle ne supporte pas que quelqu'un réussisse là où elle a échoué avec son cheval.
Alors honnêtement je ne lui jette pas la pierre, je peux le comprendre, je suis proprio moi-même d'un cheval qui se révèle plus compliqué que ce que je pensais et je sais les doutes et les questionnements que ça engendre, la frustration et même la tristesse que ça peut représenter de se sentir en échec.
Mais bon je vois aussi ma copine qui s'est investie à fond avec ce cheval et qui a l'impression qu'elle et le cheval sont "punis" de leur bonne entente et du travail qu'ils ont accompli, et qui est triste aussi...
Bref, la morale de cette histoire, ce serait peut-être : pour vivre heureux vivons cachés
Soit fière et heureuse des progrès que vous faites avec la jument, mais garde-les pour toi ou pour les gens qui peuvent s'en réjouir avec toi, et contente-toi de rassurer le proprio sur le fait que tout va bien sans aller plus loin...
Bonne continuation!