Allez je vais jeter un pavé dans la mare.
Personnellement, je préfère de loin voir des chevaux se taper 3 heures de cours par jour à partir du moment où le moniteur est compétent (et donc capable de voir l'état de la bête) et le matériel de qualité, que de voir les chevaux de proprio passer 23 H sur 24 au box, qui ont un beau tapis pour se la péter, une selle adaptée à leur cul mais pas au dos de leur cheval, qui l'enrêne parce que "c'est trop classe quand il est en place", qui se prennent pour des pros et qui par conséquent font trinquer leur cheval à lui faire faire des choses bien au-delà de leurs niveaux (des proprios, pas des chevaux
), qui ne le mette pas au pré parce qu'il risquerait de se salir...
Y'a des clubs où les chevaux en bavent, ça existe.
Mais faut pas déconner non plus, à l'achat, un cheval coûte cher. Ensuite, il y a tout le boulot fait dessus. Et puis, cheval résistant ou pas, demandez-lui en trop et vous le paierai en frais véto... Choses que ne peuvent se permettre les clubs.
Leurs chevaux, ce sont leurs outils de travail, leurs fonds de commerce ! Croyez-moi, dans la plupart des cas, ils font au mieux pour eux, ne serait-ce que pour une question financière !
Vous ne vous reconnaissez pas dans la description du propriétaire de cheval que j'ai fais au début ? Super ! Qu'en déduisez-vous ?
A bas les préjugés, le club n'est pas forcément un bagne, le propriétaire n'est pas forcément un crétin incompétent.
Une petite histoire pour la fin : j'ai connu une gentille petite jument qui faisait du club. Tellement gentille qu'en moyenne, elle faisait trois heures par jour, du lundi au samedi. Tous niveaux confondus.
Tellement gentille aussi que les cavaliers (qui arrivaient généralement minimum une demi-heure à l'avance) profitaient du temps de pansage pour la papouiller, la gratter là où elle adorait, lui donner des carottes... Et ne repartait généralement qu'au minimum une demi-heure après la reprise... Jusqu'à ce que le cavalier suivant arrive en gros.
Le soir, après le boulot, elle était en pâture avec ses potes, et si on sentait une baisse de régime, elle avait droit à quelques jours de repos, pour se requinquer.
Devenue jument de proprio (une gamine qui l'a rachetée, après avoir proposé un prix quasi exorbitant d'ailleurs (ses parents, pas elle
)... Vous avouerez que dans ce cas, difficile de refuser la vente pour un club, qui est tout de même une entreprise commerciale à la base
), elle a commencer par perdre de l'état. De la vie... De l'envie...
Bref, elle déprimait.
Elle n'avait plus autant de papouilles qu'avant, plus tous ses cavaliers qui la chérissaient, toutes ses carottes, toute l'animation quotidienne qu'elle appréciait, en fait.
Pis, quelque mois plus tard, la gamine a décidé que sa jument ne devait plus aller en pâture, a donc changé de pension, et l'a déménagée ailleurs.
J'ai appris que la jument était devenue rétive. Qu'elle mordait, faisait mine de taper... Chose que je ne l'ai au grand jamais vu faire quand elle était en club, c'était la douceur incarnée !
Visiblement, pour certains chevaux, le club, c'est pas si mal...