Moi, je propose ca :
Je suis né dans une famille modeste, l’injustice et la guerre sont des choses que je déteste. J’ai grandi dans les champs à répéter les mêmes gestes pour gagner un peu d’argent car la misère m’est indigeste.
Je n’ai pas connu mon père, il était capitaine. Il venait d’Angleterre, cette terre n’est pas la mienne, mais ma passion n’est pas là, bientôt je pars de chez moi.. J’embrasse tendrement ma mère qui a tant fait pour moi. Où je vais je sais pas, mais dieu guide mes pas et je me sens, quelque part, être quelqu’un à part.
Tellement de sentiments se bousculent dans mon cœur qui palpite et grandit en écrasant la peur.
La vie me fait mal, je crains pour mes frères et sœurs, je voudrais le bien mais le mal fait son beurre.
Moi, je veux jouer de la voix et devenir chanteur, générer de la joie avant que l’espoir ne meurt.
J’ai 16 ans, je bosse j’avance avec bravoure, avec des potes je sors mon premier 45 tours. Que la force soit avec moi, le chemin sans détour, le peuple m’entendra, en tout cas je ferai tout pour.
J’ai grandi dans mon ghetto modeste.
Mon prénom c’est Nesta, et personne ne me teste. Je crois dans la musique, à l’importance des textes. Je m’attaque dans mes chansons aux travers que je détecte, je n’aime pas la disco, je la fuis comme la peste, mon son c’est le Roots que je balance même à la messe. Quelques galères mais les morceaux s’enchainent, dans mon pays les producteurs véreux se déchainent. C’est les miettes que je ramasse, même si ça me fait de la peine je gagne pas des masses, mais qu’est ce que je donne de moi même..
Sinon j’adore le football, depuis petit je suis fou de balle,
j’aime frapper dans la boule pleine balle et je la traine où que j’aille.
La weed me fait du bien, et même elle me soulage, elle m’aide à oublier que des chiens nous mettent en cage, me voilà tel que je suis, tel que je compte percer,
Les échecs je les essuie, la légende est amorcée
J’ai 30 ans, mes chansons résonnent, le monde connait mon nom et les chiens m'ont à la bonne.
Mais foutez moi la paix, je travaille à l’album, je suis un homme puissant maintenant appelez moi Bob ! Je suis une star, mais je reste modeste, je ne suis pas du style à retourner ma veste. Enfant du peuple je suis né, je le reste, je n’ai jamais subi l’influence des terres de l’Ouest.
J’aime les femmes qui m’accompagnent, inspirent mon écriture
J’accorde la douceur des mots avec la force des écritures, je porte de gros chapeaux, j’aime la weed quand elle est pure. Je n’abuse pas de l’argent, juste quelques belles voitures. En concert c’est incroyable comme les foules se déchainent, des dates inoubliables et des tournées qui s’enchainent.
Partout où je passe, se créent des marées humaines, mon message n’est pas secret, chaque jour je le promène.
J’ai enfin trouvé mon père, il vit en Ethiopie, j’ai aussi trouvé ma terre, celle qui a vu naître la vie. Les yeux posés sur le monde, je tisse ma philosophie, plus jamais personne au monde l’ayant lue ne l’oublie.
Malheureusement, le contexte politique est tendu, à l’approche des élections, les jeunes se tirent dessus dans la rue.. Je sais que tous mes frères s’entre-tuent, ca m’écoeure tout ce sang pour deux hommes corrompus et vient mon tour, lorsque ces fous pénètrent dans ma cour en plein jour et tapent sur leurs gâchettes comme des sourds. Marley assassiné par deux dingues et un fêlé.
Non ça, c’est du ciné, remets ton flingue sous scellés!
Le concert sera maintenu et le combat continue puisque la balle n’a pas ôté l’espoir de ma vu. J’ai encore des choses à dire, encore des choses à faire, c’est pas l’heure de mourir, c’est pas non plus la manière
Il y a des gens qui comptent sur moi et moi je compte sur les gens, sur les gens intelligents, ce sont les plus dérangeants. C’est avec eux, soudés et solides comme la soudure que jusqu’au dernier soupir on contrera les coups durs.
Un jour je partirai mais mon travail restera,
Natural Mystic, mec, y a des choses qu’on explique pas. Pourquoi moi, j’ai senti le besoin de faire ça, pourquoi cette attraction, pourquoi j’ai pesé ce poids.
Mais voilà, un matin, le destin fait le malin me prend par surprise et m’injecte son venin, Mal aux pieds, je suis crevé, mais les tourneurs veulent tourner..
On y va, si je dois mourir, je veux chanter.
Déjà 36 ans que j’ai débarqué sur cette terre
1981 marque la fin de mon ère
Aujourd’hui, j’aurais 60 ans et des poussières.. mais bon, j’ai réussi et j’en suis fier.