lucie44300 Coucou !
Je résonne beaucoup par rapport à l'expression de tes sentiments... Ton chéri et toi êtes émotifs non ?
Je ne vais pas étendre mon CV ici (suffisamment de filles de ce post lisent mes coup de ras-le-bol

), mais en un sens, je pense avoir vécu une situation fortement semblable à la tienne, cet espèce de sentiment d'échec qui nous envahit, non ?
Ma mère a mis un mois à tomber enceinte de mon frère aîné et nous a enchaîné tous les trois à 2 ans d'écart. Une de mes amies de 35 ans avec fertilité abaissée a conçu son fils pendant son voyage de noces, et une autre amie est tombée enceinte le mois qui a suivi l'arrêt de sa pilule. Pourquoi ça irait mal de mon côté ? J'ai des cycles normaux, les quelques examens que j'ai fait ressortent plutôt bons et j'ai une fertilité toute honorable pour mes 30 ans.
Et pourtant, un an et demi après mon mariage, toujours rien. Pire même : un parcours PMA qui a mal commencé avec des médecins qui nous annonçaient sans sentiments qu'il n'y avait rien à faire pour nous. Monsieur ne fabrique pas de matériel, c'est une fatalité, on doit l'accepter. Certes, de notre côté, on a pu faire des examens pour mon mari assez tôt parce qu'il a eu un problème de santé qui de manière avérée pouvait poser problème sur sa fertilité.
Je m'étais mise une pression énorme avant que ce verdict ne nous tombe dessus. Je viens d'une famille traditionnelle qui me met encore la pression à ce sujet et j'ai un désir très fort d'avoir des enfants. J'ai traversé cette phase où notre couple était mal, mon mari culpabilisait et pleurait, notre libido était au plus bas au point de passer parfois un cycle entier sans rapports. Cela se ressentait sur notre vie professionnelle et personnelle.
Aujourd'hui, ça va un peu mieux, bien que cela soit encore une épreuve : mon mari est sous stimulation hormonale pour augmenter sa testostérone, cela le met parfois dans des états seconds d'énervement difficiles à gérer et ça hurle souvent pour pas grand chose. Mais notre expérience de nos débuts d'infertilité nous aide.
Je n'ai pas ressenti de jugements de la part des personnes qui t'ont apporté leur point de vue. Magiconnemara a très bien résumé la chose à ce sujet. J'ai traversé ce que tu as traversé, ça a fragilisé mon couple et crois-moi, avec le recul, nous aurions eu un enfant dans ces conditions, ç'aurait été la catastrophe tant nous ne savions pas lâcher prise et n'enchaîner que les angoisses sur un sujet ou sur l'autre.
Tu es jeune, ton tour viendra. En attendant, prends soin de toi. C'est plus facile à dire qu'à faire, je le sais pertinemment, mais je te parle avec tout le recul que ma situation m'a donné pour le moment, maintenant que nous sommes en train de remonter autant que faire se peut la pente.
Parlez autant que possible. Quand ça ne va pas, dites-le entre vous. N'ayez pas peur d'exprimer vos craintes, vos peurs. Quand j'étais au fond du trou, j'ai eu un moment envie de quitter mon mari et de trouver un homme capable de me faire un enfant. Je lui ai dit au bord des larmes, dévastée de penser ainsi parce que je l'aime profondément. Il m'a écouté malgré que je sois en train de lui arracher le coeur, on a beaucoup parlé, et quelques heures plus tard, j'avais retrouvé mes esprits avec quelques solutions en main pour aller mieux.
Si vous vous aimez fort, n'ayez pas peur de vous le dire, n'importe quand, gratuitement, sans attendre quelque chose de l'autre. Si tu es en période potentiellement fertile mais que l'un de vous deux ne veut pas avoir de rapports, ne vous forcez pas. Ecoutez-vous tous les deux, c'est le plus important. Un couple uni (et je te dis "uni", donc je n'inclue pas la notion d'amour dedans), et en paix, il n'y a rien de mieux pour mettre les radars au vert pour un enfant. De plus, la tension que vous vous mettez, même si elle est psychologique, est terrible pour le corps également.
Et franchement, si tu en as besoin, sois orgueilleuse : fais-toi plaisir et épargne-toi. Mon mari m'a un jour amené de force chez notre médecin traitant et l'a convaincu de me mettre en arrêt pendant quelques jours, puis en mi temps thérapeutique. Je ne les en remercierai jamais assez. Me mettre à mi-temps me permettait d'avoir une demi-journée pour faire ce qui ME faisait plaisir : dormir, m'occuper de ma jument, cuisiner, faire des câlins à mon chien... J'ai réellement repris goût à la vie à ce moment (parce qu'effectivement, j'avais été diagnostiquée dépressive.) et ma jument, qui m'enchaînait les soucis de santé et avait été diagnostiquée cardiaque et sans doute bonne à mettre en pré-retraite (à 5 ans, ça fait mal), a commencé étrangement à ce moment-là à reprendre du poil de la bête et ses examens du coeur sont revenus parfaitement normaux.
Tout n'a pas été parfait, et ne l'est toujours pas. Même si tu prends une tonne de bonnes résolutions, il ne faudra pas s'en vouloir de plonger parfois ou de piquer une crise parce qu'on a besoin d'évacuer. Ma soeur était enceinte pendant que nous galérions dans les examens et m'a fait payer à sa manière de ne pas arriver à me sentir impliquée dans sa grossesse en m'accusant d'être auto-centrée et de ne pas arriver à mettre mes soucis de côté. Mon neveu est né depuis trois semaines et je ne suis toujours pas allée le voir parce que je ne m'en sens pas capable. Et c'est tout, j'attends que mon corps et mon esprit fassent la paix pour le rencontrer sereinement et pas sous la pression. Donc ne sois pas trop dure avec toi non plus sur ces émotions : c'est normal de ressentir de la jalousie, de l'envie... Ce n'est pas top, mais nous sommes des humains en souffrance, à un moment, nous gérons comme nous pouvons la souffrance.
Ce qui est important, c'est de ne pas te laisser ronger par ça. Foine a raison en te disant de remettre tes pensées en perspective et je rajouterai même quelque chose, par rapport à ton homme qui pleure quand tu as tes règles.
Oui, certes, c'est décevant de ne pas être enceinte, mais avoir ses règles, c'est aussi le signe que ta machine fonctionne. Ce serait plus inquiétant que tu ne les aies plus...
Bref, là, pour le moment, faites-vous un week-end en amoureux, va monter à cheval, que lui aussi s'accorde une soirée que pour lui, histoire de faire ce qu'il aime, faites votre possible pour vous déconnecter de ce désir d'enfant temporairement, sans oublier votre vie de couple et ce qui va avec.
Un couple d'amis de mon mari, fiancés, consultait un prêtre pour leur préparation au mariage, mais ils avaient en proie à de nombreux conflits et frustrations. Le prêtre leur a suggéré de rompre leurs fiançailles et de lever le pied de leur engagement pour se recentrer sur eux. Ils ont suivi son conseil et ont arrêté tous les préparatifs de leur mariage. 4 mois après de mémoire, ils ont tout repris, le coeur bien plus apaisé et se sont mariés dans la foulée. Parfois, on l'expérimente à cheval, reculer pour mieux sauter est la meilleure des solutions.
Fais-toi arrêter ou lève le pied si tu veux souffler un peu. Va consulter si tu sens que tu ne gères pas tes émotions : as-tu essayé l'hypnothérapie ? Ca m'a beaucoup aidé.
Accorde-toi un moment de détente sinon : j'ai fait quelques séances de shiatsu pour m'accorder quelques moments pour faire le vide dans sa tête et parler à quelqu'un de neutre. Si tu veux, j'ai une amie praticienne et excellente dans son domaine qui officie proche de la Rochelle. Si ce n'est pas ton secteur, je peux lui demander de te trouver un nom de praticien fiable.
Sinon, parle si tu en ressens le besoin. Si tu le souhaites, ma boîte à messages t'est ouverte si tu as besoin de pousser un coup de gueule, d'avoir un conseil ou juste d'avoir une épaule sur laquelle pleurer. Je ne te jugerai pas parce que je suis passée par cet état où tu as du mal à gérer.
Bref, l'essentiel : pense à toi, pensez à vous. Pour le moment, il n'y a rien de dramatique. :)
(et désolée si ma pensée te paraît un peu vrac, j'ai jeté les idées telles qu'elles me venaient)