Bonjour CA
Je sais que d'autres personnes ont créé des posts sur le sujet, mais je voulais faire part de mon expérience personelle, donc me voilà
Ceci est une réaction aux -nombreux- posts de type "comment convaincre mes parents d'avoir un cheval ?" que l'on voit sur ce forum.
Ce post sera long, désolée, mais si vous faites partie de ces personnes-là, j'ose penser qu'il pourrait vous être utile...
J'ai moi-même voulu un cheval, de environ 4 ans (mes débuts) à 12 ans (mon galop 6), donc je tiens à commencer par dire que je
comprends cette position
Si j'ai arrêté le combat (oui oui, le combat) contre mes parents à cette époque, c'est parce que j'ai eu pour la première fois de ma vie une ponette au travail pendant quelques mois. C'est assez paradoxal, je sais, mais cela m'a fait réaliser la masse d'efforts à fournir lorsqu'on a la responsabilité d'un cheval.
J'ai mon propre cheval depuis maintenant bientôt deux ans, et si je nage actuellement dans le bonheur avec, mes précédentes idées se sont avérées plus que vraies...
Tout d'abord avoir un cheval à soi implique avoir la responsabilité d'un être vivant, pas d'une machine ! (J'imagine que vous êtes actuellement en train de vous demander si je vous prend pour des débiles : la réponse est non
) Il me semble important de le préciser : si vous avez votre cheval, vous êtes responsable de ce que vous faites avec.
C'est à dire qu'il faut tout simplement avoir un niveau suffisant pour cela ! Ce n'est pas parce que vous avez votre cheval que vous allez vous en sortir aussi bien qu'Untel avec le sien. J'imagine déjà les "oui, mais j'ai mon Galop 6 moi, c'est bon..." : à ceux qui feraient cette réponse-là, je rappelle qu'un cheval, et encore plus un jeune cheval, recquière de l'expérience, du calme, des connaissances tant sur le plan théorique que pratique.
Quelque chose comme un an avant d'avoir mon cheval, j'ai de nouveau voulu un cheval, tout simplement parce que certaines de mes amies s'éclataient tellement avec les leurs que je voulais vivre la même relation avec
Je n'ai toutefois rien dit rien fait, ne me considérant pas comme "ayant le niveau".
Au final, c'est mon prof qui a cherché avec mes parents, sans que je le sache, et m'a appelée un beau matin pour me demander d'aller avec lui essayer un loulou (je l'avais déjà fait pour plusieurs nouveaux chevaux de club)... ce n'est qu'en descendant qu'il m'a annoncé que ce serait le mien si il me plaisait !!
Folle de joie (faut avouer qu'il était super), vous pensez bien que j'ai dit oui ^^ Réflexion faite, ce n'était sûrement pas le cheval qui me conviendrait le mieux et je m'en serais peut être mieux sortie avec un autre... On s'est mis ensemble maintenant donc tout va bien, mais je vous conseille vivement de ne pas m'imiter et de réfléchir un peu plus que la tête de linotte que je suis
Pour revenir au sujet...
Il faut donc prendre conscience de certaines évidences :
- S'agissant de
votre cheval,
vous aurez à assumer
vos âneries (qui peuvent arriver à tout le monde !). Vous aurez à régler vos problèmes et à chercher vos réponses
seuls : même avec l'aider d'un moniteur ou de quelqu'un d'autre, on ne peut pas fuir le problème sur un cheval dont on s'occupe, premièrement parce qu'on ne fuit pas un problème dont on est responsable, deuxièmement parce qu'on montera le cheval en question si ce n'est tous les jours, du moins régulièrement. Raison de plus pour avoir un niveau minimisant les risques de grosses erreurs, ou au moins permettant de les corriger.
Etre cavalier, mais surtout être propriétaire implique une remise en question constante et des doutes, toujours !
Et ne nous voilons pas la face : les cavaliers n'ayant jamais eu de problèmes avec leur cheval n'existent pas ! (ou alors sont trèèèès rares)
Sur ce point-là, rien ne vaut l'avis d'un moniteur
Si le feu est vert, vous avez ma bénédiction. Toutefois je vous conseille tout de même de ne pas faire vos recherches seuls, sauf si vos parents sont dans le monde du cheval
- Un cheval ne se met pas en mode OFF pendant les vacances... La plupart de ceux et celles qui veulent en avoir un se doutent qu'ils ne partiront plus au ski ou à la plage à chaques vacances, certes. Mais peu réalisent que cela signifie aussi monter son cheval sans cours, sans prof pendant un certain temps (deux mois en été !
). Chaque propriétaire monte seul de temps en temps (je connais peu de gens qui ont 5 cours par semaine, et peu qui sortent leur cheval une ou deux fois... quoique...
)
Bref. Vous avez donc à établir un programme d'objectifs, à vous corriger seuls pour ne pas passer deux mois à travailler à l'envers ! Même ayant mon galop 7, montant à cheval depuis 12 ans et ayant mon cheval depuis plus d'1, ça m'angoisse encore
- Avoir son cheval implique arrêter de monter uniquement pour progresser en tant que cavalier et monter pour travailler, muscler, assouplir son cheval. C'est un travail qui demande de l'expérience et de l'habitude, et les premiers mois où j'avais mon cheval, celui-ci a perdu pas mal de muscle, surtout au niveau du dos, car j'avais du mal à le travailler "bas et rond" ou "en place". D'où une grosse galère pour le remuscler, de la culpabilité, des doutes, des regrets, et très souvent, une idée dans le genre du "mais qu'est-ce qu'il t'a pris d'acheter un cheval ma pauvre fille, regarde ce que t'en as fait..."
(je vous rassure, tout va bien maintenant
)
- Beaucoup de choses indispensables à un propriétaire ne se trouvent pas dans les manuels de préparation des galops... Mettre des bandes de repos d'accord, mais là, est-ce qu'il y en a vraiment besoin ? ... Est-ce qu'il a pas un peu perdu du poids, je devrais le complémenter ? Avec quoi ? ... Tiens son pied s'abîme, qu'est-ce que je fais ? Il a perdu du dos, comment je peux le remuscler ? Etc...
- Il faut accepter (et avoir des parents qui acceptent) de venir voir ledit cheval quasiment tous les jours, surtout s'il est au box, sans forcément monter.
Un cheval peut se blesser, être malade, ne pas être montable pendant un temps, il faut accepter de ne pas monter pendant parfois plusieurs mois. Il faut aussi accepter (expérience personnelle) de dormir une ou deux nuits dans la paille à côté d'un cheval en colique aigüe, ou autres choses du genre.
Vous-mêmes pouvez vous blesser et ne pas pouvoir monter quelque temps... Ce n'est pas pour autant qu'il faut laisser la bête au box pendant deux mois, il faudra trouver des solutions...
- Un cheval coûte cher. C'est de notoriété publique mais quand on est un jeune cavalier, ce n'est pas la première chose qui vient à l'esprit
. Si vos parents ne veulent pas de cheval, ce n'est pas forcément pour vous embêter ou parce qu' "ils n'y comprennent rien" ...
- Un cheval coûte du temps. Je suis personellement très heureuse de me passer de shopping et de soirées entre amis pour aller voir ma puce
... Peut-être pas tout le monde ^^ Me fiant à la moyenne d'âge des posts que je vois : pensez que vous aurez sûrement encore votre cheval dans 3, 5 ou 10 ans. C'est à dire au lycée et dans vos études supérieures... Actuellement, je suis en Term S ; entre mon cheval, ma ponette à bosser et mes cours, je n'ai pas de vie et des horaires de malade (le temps pour riiiieeeeeen !
)...
De plus, dans vos études supérieures, vous n'aurez peut-être plus le temps de venir monter ; il faudra donc de un trouver quelq'un pour le faire, de deux, accepter de ne pas voir son amour-de-cheval-qu'on-aime-à-la-folie, pendant parfois, un mois ou deux... bon courage... Perso, à la fin de cette année je partirai direction prépa, et plus le temps passe, plus je regrette d'avoir eu mon cheval maintenant...
- De plus, avoir son cheval plus jeune signifie par définition, l'avoir avec un moins bon niveau. Donc avoir un cheval plus vieux et expérimenté (le mien a actuellement 11 ans), avec moins de potentiel (les très bons chevaux sont souvent plus difficiles), etc. ... Mon coach m'a annoncé il y a peu de temps (à la sortie de mon tour à Lamotte) que nous avions bien progressé ensemble, mais que si je voulais faire mieux, il me faudrait changer de cheval... d'où le dilemne, je veux progresser, mais je veux garder mon bonhomme...
Je ne sais pas si j'ai oublié des points, mais je crois que tout est là ;)
Sauf peut être... : avoir son cheval, son poney, sa jument... c'est fantastique, génial, ça fait super progresser, un lien fabuleux, du bon, du très bon, du moins bon, de la joie et des larmes, mais toujours de l'amour, et généralement, c'est quand même le pied
Je précise, je ne vise pas à être dure envers les (généralement jeunes) personnes auteurs de ces posts. Je tiens juste à vous faire part de mes expériences afin que vous sachiez vraiment ce que c'est. Je suis moi-même jeune proprio, je connais beaucoup de jeunes proprios qui font des merveilles, alors si vous pensez que vous vous en sortirez... allez-y ! (et tenez moi au jus ;) )