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Tennessee walking horses... on comprend mieux...
Posté le 17/05/2012 à 15h32
Voilà j'ai retrouvé l'article, c'est dans le cheval mag de Juin 2010 :
"Extrêmement réputée, la National Celebration à Shelbyville, Tenessee (Etats-Unis), accueille des centaines de chevaux d'une race connue pour sa puissance, son élégance et ses allures majestueuses : le tenessee Walking Horse. Là, choyés par leurs grooms, ces magnifiques animaux se disputent le titre de champions du monde. Les têtes très relevées, les yeux grands ouverts, les narines gonflées, ils projettent leur antérieurs et font des pas de géants avec leur postérieurs à des vitesses impressionnantes. Ce pas, facilement reconnaissable, s'appelle "big lick" ce qui décrit comment les antérieurs vont chercher loin devant eux. Plus le pas est éxagéré, plus les applaudissements sont explosifs, et meilleure est la notation des juges. Mais une fois déssellés dans leur boxes, ces chevaux s'effondrent. Trempés de sueur, tremblants, allongés sur le coté, avec des respirations lourdes, ilw gémissent misérablement.
"c'est cruel, retors, pathétique explique Lori Northrup, présidente de Friends of Sounds Horses (amis des cheaux sains), une association réclamant un traitement plus humain pour les tennessee walkers. "Ces chevaux sont devenus la proie de certains humains dévorés par l'appât de gain et la recherche de la gloire." Faire souffrir ces chevaux uniquement pour le spectacle -et l'argent- est en effet une tradition qui remonte aux années cinquantes.
Souffrance par tradition
Le walker est naturellement doté de la belle allure du running walk. Mais pour gagner des prix de big lick et augmenter les cotes du cheval ou de ses saillies, certains l'incitent à exagérer ses allures en "utilisant des aides" qui mériteraient plutôt le nom d'instruments de torture... Pour basculer son équilibre vers l'arrière main et lui faire soulever d'avantage les antérieurs, le cheval est équipé de cales (appelées aussi paquets) de caoutchouc et de bois, d'une épaisseur de 10 à 15cm, parfois plus, placées sous les antérieurs. Pesant environ 4kg chacunes, elles sont fixées par des clous et des bandes en métal aux sabots, qu'on laisse pousser et qu'on maintient particulièrement longs. Ces paquets "détruisent complètement la paroi du sabot", estime Stephen E.O'Grady, maréchal férrant et vétérinaire d'une clinique de référence en pathologie du sabot équin, en Virginie. Les paquets font pivoter les sabots vers l'avant, forçant le cheval à "marcher en pointe". Ils restent cloués aux sabots pendant toute la saison de concours. Autour des paturons sont ajoutées des chaînes qui battent sauvagement les boulets, les parturons et les couronnes à chaque pas. Et ces instruments sont utilisés dès le débourrage, à l'age tendre de 18mois !
Avant et pendant le concours, un appareil métallique est fixé à la queue afin de la figer en l'air, en exerçant un effet de levier sur l'anus, la vulve et la chair sous la queue. Mais la mode exige que seules les vertèbres remontent : les ligaments de la queue sont donc sectionés...
Pour garder la tête dans la position recherchée, et pour controler un cheval effrayé et en souffrance, son cavalier l'équipe d'un mors droit très agressif avec des branches dépassant parfois les 30cm de longueur.
"Le tennesse affiche un comportement des plus agréables par rapport à celui d'autres races que je connais, précise Nya Bates, cavalière professionnelle et membre du FOSH. Mais malheureusement, ce bon tempérament fait d'eux d'excellents candidats pour la maltraitance car ils acceptent sans se défendre, et toujours avec une volonté croissante de vouloir plaire à leur maîtres. Malgré les efforts de FOCH, ses techniques traditionnelles ne sont pas seulement tolérées mais entièrement légales !
Plus loin dans la torture
Plus de deux tiers des big lick sont victimes d'un tourment encore plus extrême. Nombreux sont en effet les entraîneurs qui appliquent sur les antérieurs des produits chimiques brûlants pour les rendres encore plus sensibles au battement des chaînes : l'acide salicylique, l'huile de moutarde ou le gazole par exemple. Pour favoriser l'absorption du produit, les membres humides sont pendant trois jours dans du film plastique. La "maréchalerie à pression" est également très courante. La semelle de sabot est poncée à l'aide d'une ponceuse électrique jusqu'à l'écoulement du sang. Parfois, on plante des clous, des vis, ou bien d'autres objets coupants entre la semelle et le paquet. Chaque pas provoque une douleur monstrueuse au cheval; il ne peut plus supporter son poids sur ses antérieurs. C'est ainsi que l'allure du champion est obtenue... "Au cours de mes vint-cinq ans d'expérience à réhabiliter des ex big lick, j'ai tout vu, explique Nya Bates. "Des brûlures chimiques ouvertes et coulantes, des chevaux terrorisés (surtout par l'homme), des bouches dans des états lamentables, des pieds mutilés".
Les contrôles
En 1970, le gouvernement américain a créé le Horse Protection Act (HPA) pour protéger au moins les big lick walkers des brûlures et de la maréchalerie à pression. Cependant, cette décision a ouvert la porte à une autre torture : le "stewarding". Les chevaux sont en effet dressés à ne pas bouger pendant les inspections, malgré la douleur qu'ils ressentent, au risques de coups de bâtons, de fouet, de pieds ou autre. Heureusement, le stewarding ne dupe personne lors des contrôles surprises de l'United States departement of agriculture (USDA). "Avec la thermographie infrarouge, nous sommes capacles de détecter les douleurs qui ne sont pas évidentes à l'examen clinique, explique Rachel Cesar, vétérinaire et coordinatrice des soins animaux de l'USDA-APHI. Néanmoins, par manque de fonds, l'USDA n'est présente qu'à 7% sur les concours de big lick."
Si le gouvernement est présent sur un concours, jusqu'à 90% des compétiteurs fond demi-tour avec leurs vans, renonçants à leurs prix !
Depuis 2010, les personnes en violation de l'HPA sont nommées sur un site internet accessible au grand public. Plus de 9000 dresseurs figurent déjà sur la liste. (www.HPAData.us)."
L'article contient également des photos pour illuster les propos ci-dessus.