Même si c'est dur, même si on a peur pour nos gris, même si leur espérance de vie est diminuée, il ne faut pas croire qu'on va être obligé de les faire partir dès l'apparition des premiers mélanomes.
Les mélanomes sont une tumeur "bénignes". Attention, ça ne veut pas dire que ce n'est rien, juste que les chevaux ne vont pas mourir directement de la tumeur, mais que d'autres organes risquent d'être touchés ou leur vie rendue difficile par la taille que ça prend.
Le fait qu'ils en aient à l'extérieur ne veut pas dire qu'ils en ont à l'intérieur, et vice versa.
J'ai déjà vu des chevaux avec des mélanomes vraiment énormes, mais qui n'étaient pas gênés dans la vie de tous les jours. Certains peuvent vivre très longtemps avec des mélanomes inesthétiques, gros, mais qui ne les dérangent pas.
J'ai acheté ma petite Feria (la jument de mon avatar) à 7 ans. Elle avait déjà une petite boule sur la vulve. Autour de 13-14 ans, ça a commencé à évoluer fortement (avant ça évoluait un peu, mais lentement).
Elle a 19 ans aujourd'hui (20 ans en 2013). C'est moche, parce que ça lui fait une espèce de chou-fleur au derrière. Elle a aussi des petits ganglions derrière les ganaches depuis des années et plus de chaleurs (donc probablement, à l'intérieur aussi, au niveau des ovaires).
Elle se gratte un peu la queue depuis l'année dernière. Sans plus.
Elle n'est pas gênée, pour l'instant ses crottins sortent encore bien, les tumeurs ne s'ulcèrent pas, elle est en super forme. J'espère que ça durera. Je ne ferai rien pour raccourcir sa vie de mon propre chef. C'est une jument dynamique, avec beaucoup de force et un grand mental (de l'été 2011 à l'été 2012, elle a été cantonnée au box sans sortie pour une fracture importante de la 3è phalange, elle a toujours gardé le moral, sa gentillesse, sa bonne humeur, et son caractère coquin). Tant qu'elle ne me fera pas savoir qu'elle est fatiguée de se battre, elle restera avec nous et on se battra à ses côtés pour l'aider et lui rendre la vie plus facile. Elle le mérite.