0 j'aime
Des professeurs d'école sur ca ?
Posté le 22/01/2013 à 21h00
Je suis PE depuis 11ans. Le concours était déjà dur, mais je crois que ça s'est pas arrangé!
Lé métier:
Concernant le métier, c'est sûr que c'est prenant en temps et qu'il faut plus compter 50hs que les 26 devant les élèves!
Surtout les 1ères années, où on perd pas mal de temps à faire les cours. Par la suite, on est plus efficace...Mais perso, je me renouvelle beaucoup car je m'adapte aux élèves, ce qui me parait logique, et j'aime trouver de nouveaux supports, de nouveaux albums ou thèmes...
Parce que pour " tenir", il faut vraiment la fibre. La pression d'en haut est le pire: devoir appliquer des programmes surchargés et inadaptés aux âges et parfois très frustrant! Avec le temps on prend certaines libertés, mais on doit rendre des comptes. Moi j'essaie toujours de faire en sorte que les élèves prennent plaisir, comprennent le sens des choses et se cultivent..mais c'est pas toujours évident quand on nous demande du bourrage de crâne, pour entendre que les enfants ne savent plus lire ni écrire...
Il y a aussi certains parents, très démissionnaires, et là on se bat seul pour des gosses qu'ils enterrent eux-mêmes...
D'autres, qui estiment qu'on en fait jamais assez, harcèlent...
Heureusement ce n'est pas une majorité et le contact avec les familles est important et enrichissant. mais il faut bien se dire qu'enseigner est une chose, mais il faut aussi : faire assistante sociale, de la psychologie... C'est assez subtil et il faut du temps pour trouver un équilibre.
Les élèves:
C'est sûr que je me réjouis des moments agréables passés avec les enfants. L'affection est là aussi, ce qui n'est pas dans tous les métiers. Mais ça veut dire aussi qu'il n'y a que peu de limites entre vie pro et perso: on rêve des gosses qui nous posent soucis, on réfléchit...Il n'y a pas d'horaires, il faut donc s'en imposer aussi...
Il m'a fallu du temps pour accepter de ne pas travailler le samedi et me faire un " break".
Mais c'est là aussi que la passion intervient: elle permet de couper, de se vider la tête!
Les chevaux:
Pour ma part, j'ai mon cheval depuis mes 10ans, qui était chez mes parents, j'ai donc fait mes études, et attendu d'avoir un salaire, de trouver un pré à louer pour le ramener près de moi avec son copain de pré. Mais je suis donc proprio à la maison, ce qui ajoute du travail mais limite les frais...
Sous, sous...
C'est vrai que côté finances, y'a des choix. Je suis pas branchée " dépenses de fille" ( maquillage, instituts, fringues..) et heureusement! Mais ce sont des choix...
Je suis désormais mariée, je rembourse une maison , j'ai un paddock avec abris et on me prête des parcs.
Parfois je préfèrerais une pension pour le côté pratique, mais mon système actuel est économique!
Ma fille ne manque de rien, on attend un bébé...
Le temps..
Côté cheval, le mercredi ( tant qu'on ne travaillera pas!) à la belle saison, ou les soirs, j'essaie d'aller bosser les chevaux. L'hiver, c'est plus galère...Je fais les soins pendant la sieste de ma fille..
Les WE, chéri garde ma fille car il a des activités à l'intérieur, et moi je peux monter...
Pendant les grandes vacances, les soirs je profite et dès que chéri est en congé, là je peux profiter dans la journée! Et c'est super agréable.
Donc ça va!!
L'avenir...
Après, même si j'adore mon métier je ne me vois pas le faire à vie, il demande de la patience, prend beaucoup mentalement, est une perpétuelle remise en cause ( c'est enrichissant mais fatigant)....Si les rythmes changent sans cohérence avec les besoins de l'enfant, si on continue à marcher sur la tête, y'a un moment où je pourrai plus. Et c'est un constat chez mes collègues: des passionnées pourtant, qui font du bon boulot, mais qui fatiguent mentalement...
J'ai des idées de reconversion et d'accueillir des enfants avec les chevaux..mais lâcher un salaire sûr, par ces temps, c'est plus que risqué...