Il me venait une petite réflexion, car l'émergence de ce phénomène pieds nus ressemble étrangement dans son processus à l'émergence de tous ces nouveaux maîtres ...
Même si le côté marketing, sectaire (dans le sens où les gens qui s'engouffrent là dedans le font parfois sans recul), même si le nombre de charlatans qui s'engouffrent également dans ce genre de créneaux fait à chaque fois beaucoup de dégâts, il me semble que le succès de ces phénomènes a un fond de raison d'être.
Si Parelli et consorts ont rencontré tellement de succès et soulevé tant de polémiques, c'est sans doute parce que malgré les dérives dans ces mouvements, ils répondaient certainement à une demande latente de la part des cavaliers : l'approche du cheval qui est donnée dans les clubs est sans doute trop restreinte à un aspect "pilotage" de chevaux. En France, on apprend à tenir à cheval avant d'apprendre à se comporter avec un cheval, lire ses réactions, son comportement, etc.
Les gens avaient sans doute envie d'une autre relation au cheval, une certaine frustration peut-être même, par rapport à l'approche donnée du cheval dans les clubs.
Parelli etc. sont tombés à pic : ils leurs tenaient exactement le discours qu'ils avaient envie d'entendre, avec des mots clé comme partenaire, jeu etc.
Ces mouvements étho n'ont sans doute rien inventé, mais ils ont au moins eu le mérite (ce n'est que mon avis), de faire prendre conscience à pas mal de monde que savoir monter, c'est une chose, mais qu'acquérir un certain savoir-être avec les chevaux s'apprend aussi et est au moins aussi important.
Je me dis que peut-être qu'il y a une similitude avec ce phénomène pieds nus :
Ces mouvements "pieds nus" n'ont sans doute rien inventé, mais ils ont au moins eu le mérite (ce n'est que mon avis encore une fois), de faire prendre conscience à pas mal de cavaliers que prendre soin des pieds de ses chevaux, ça n'est pas seulement appeler un MF et leur faire clouer des fers aux pieds qui vont tenir 6 semaines.
Le rapport au cheval "véhicule" a peut-être changé aussi ...
Le cheval est devenu un loisir plus seulement sportif, mais il a aussi pris une dimension animal de compagnie, voire de famille.
Le rapport aux animaux de compagnie a beaucoup changé en qq décennies et le cheval est dans ce lot là, désormais.
Plus impliqués dans le bien-être de leurs animaux en général, les gens sont davantage regardants sur celui de leurs chevaux aussi, plus attentifs à leur donner des conditions de vie moins carcérales aussi et davantage prêts aussi à s'impliquer dans leur entretien en général.
Dans cette mouvance là, le soin des pieds des chevaux est un gros "poste" clé, et il n'est pas rare de se rendre compte qu'on a beau essayer de faire comme il faut, faire venir son MF toutes les 6/8 semaines, on peut quand même avoir des pbs de santé des pieds de nos chevaux.
C'est là qu'on prend vraiment conscience que la ferrure a ses contraintes et que quand c'est mal fait, ça peut occasionner de sacrés soucis sur le long terme.
Sincèrement, le post des MF est plein de cas comme ça, de proprios qui comme moi, en sont venus à se poser de vraies questions sur le travail de leur MF en regardant l'évolution à terme des pieds de leurs chevaux.
Tout d'un coup, on se dit qu'on ne peut plus se permettre de rester passif parce qu'incompétent sur cet aspect là de notre responsabilité de proprio cavalier.
Alors on essaie d'apprendre, de se prendre un peu plus en charge ... et là, on tombe forcément sur les pareurs pieds nus et leur discours responsabilisant, qui implique davantage le proprio du cheval dans l'entretien des pieds de ses chevaux.
Sur le principe, je ne pense pas que ça soit si négatif que ça ...
Et puis, il y a une tendance globale à vouloir redonner au cheval des conditions de vie plus conformes à ses besoins fondamentaux, et pour certains, le pied nu entre dans une démarche qui est globale elle aussi : cheval de loisirs vivant au pré (et là, c'est vrai que le cheval ferré l'hiver, ça a certains inconvénients et il faut que l'utilité de la ferrure vienne contre balancer ces inconvénients pour qu'elle se justifie), travaillant parfois peu, ou dans des conditions qui ne justifient pas des fers 12 mois sur 12.
Tout ça pour dire que ce genre de mouvement aura peut-être au moins eu un mérite malgré ses dérives : celui d'éveiller un peu plus l'intérêt des cavaliers pour les pieds de leurs chevaux et les pousser à être plus impliqués dans leurs soins.