Chapitre 1 : Son enfance
Under des Tountous est né à Monclar-de-Quercy le 28 mai 2008 par Eau vive et Apache, deux chevaux de l’élevage. Il vécut une vie paisible et heureuse auprès de sa maman et du troupeau de l’élevage. L’élevage le vendît à l’âge de 7mois à une dame qui leur paraissait correcte et gentille, malheureusement les apparences sont trompeuses.
Chapitre 2 : ma recherche
En mars mes parents furent d’accord pour que j’acquérisse enfin mon propre cheval, je me mît donc à chercher un cheval. Un ami de mes parents m’avait proposé un cheval de CSO d’un ami à lui qui me laissait pour même pas 500€ voire même me le donné. Je ne sais pas pourquoi, ce cheval ne m’interpellât pas, il était trop brave peut être. Je me remis donc en quête d’un cheval, j’en ai vu des centaines et des centaines. A un moment avec mon ami, Pedro, nous avons fait 400km pour voir un trotteur, voyage un peu fou, qui ne servit malheureusement à rien.
Mais je ne perdis pas espoir, en quelques semaines j’ai dû voir au moins 300chevaux, je suis même passée chez des maquignons, qui avaient des centaines de chevaux, mais aucun de m’interpellât plus que ça, tous paraissaient plutôt bien loti et gentil, mais je n’avais eu aucun coup de foudre. Suite à toutes ces déceptions je décidasse de mettre une annonce sur le bon coin stipulant ceci :
« Bonjour, je cherche un cheval ou une jument de maximum 5 ans débourré ou non, avec du caractère. »
Dans ma tête je voyais déjà se dessiner un gentil cheval de 1m55 maximum, avec un peu de caractère histoire de pimenter nos journées. Je reçu plusieurs mail, certains me faisaient de la peine, je pense que celui qui m’a le plus touché est celui d’un homme plutôt âgé me disant ceci :
« Bonjour, je suis âgé et suite à un cancer j’arrête mon élevage, je vends donc ma dernière pouliche de 3ans espagnol pour seulement 700€ merci de me contacter ».
J’ai donc appelé ce monsieur, son histoire m’avait vraiment touchée, mais le temps que je puisse me déplacer il avait déjà vendu sa jument, j’étais contente pour lui, mais triste pour moi. Ce n’est pas grave, mes recherches continuaient. Peu de temps plus tard, un mail arriva, une dame vendait son étalon faute de place et de temps. Je n’étais pas vraiment emballée par l’histoire, mais la dame me dit que c’était vraiment urgent, qu’il fallait qu’elle s’en débarrasse. Je lui demandât donc des photos.
Quand je reçu les photos, je fût émerveillée par l’adorable créature se trouvant dessus, il avait un œil vif, un regard plongeant, en plus coïncidence ou signe du destin, les photos se prénommaient Sam, le prénom de mon chien. Ce détail peut vous paraitre insignifiant, mais pour moi, c’était le petit détaille qui me poussa à aller le voir, d’autant plus, ça fît bien rire mes parents.
Chapitre 3 : première rencontre
Nous nous décidâmes donc à aller le voir pour la première fois le 20 avril 2013. Nous prîmes la route le matin aux alentours de 10heures pour faire les 52km qui nous séparait l’un de l’autre. Nous prîmes un peu plus d’une heure, une heure qui me parût une éternité et pourtant, j’avais l’habitude de faire de la route pour voir des chevaux vu le nombre incalculable que j’en avais vu. Mais celui-là étant le premier que mes parents m’emmenaient voir, je me disais qu’il était spécial. Car aujourd’hui le choix n’était pas seulement entre mes mains, mais aussi entre les mains de mes parents, je n’étais plus seule, nous étions trois.
Arrivés sur place, nous tombâmes sur une espèce de ferme, mal entretenue, des jouets jonchaient la cour de la maison, même avec notre petite Twingo deux nous eûmes du mal à entrer. Cette voiture que j’avais toujours comparée à un pot de yaourt prenait aujourd’hui dans cette cour jonchée de jouets l’apparence d’un tracteur ou même d’un monster truck. Ne voulant pas me fier à l’apparence de la cour je me dis qu’il était juste possible qu’ils soient un peu bordéliques. Lorsque nous descendîmes de la voiture, nous tombâmes nez à nez avec un enclos plutôt sale contenant un animal un peu atypique, un cochon nain vivant en cohabitation avec des poules et des canards, ce fût bien drôle. Ce fût peut être le seul moment drôle de la journée… Un monsieur sortit de la maison, il ne paraissait pas plus méchant que ça, un peu rustre peut être mais sans plus. Il nous emmena vers un endroit sale, mes converses s’enfonçait d’au moins 3cm dans de la boue et je ne sais quoi, je préfère ne même pas savoir.
Nous arrivâmes sous un espèce d’hangar délabré, sans vraiment de toit, c’était plutôt un cache misère comme on dit. La première chose que je vît fût un espèce d’enclos minuscule contenant une quarantaine de brebis, nous avançâmes un petit peu, et un peu moins d’une dizaine de mètres plus loin toujours sous le même hangar délabré se trouvait deux box, le premier contenait un joli cheval gris, j’appris par la petite fille de 7ans qui nous rejoignit un peu plus tard qu’il s’agissait de danseur, un cheval gentil, que sa maman affectionnait tout particulièrement. Le box d’à côté était celui d’un cheval bai, plutôt grand et distant. C’était lui. Ce qui me choqua en premier fût que le box était vraiment très petit et qu’il n’avait pas vraiment de toit, de plus l’endroit était vraiment très sale. On ne voyait pas grand-chose, le box étant fermé de haut en bas par des planches, seul quelques espaces entre les planches me laissaient entrapercevoir le cheval.
J’ai donc demandée à ce qu’on sorte le cheval, l’homme me regardât bizarrement, il devint pâle, on voyait bien que cela l’agaçait fortement. Il prît un petit temps de réflexion puis me dit oui, il attrapât un licol, ce que je ne comprît de suite car le cheval en portait déjà un, puis il prît une longe. Ne comprenant pas pourquoi, je lui ai demandé pourquoi il prenait un deuxième licol, il m’expliquât que ce cheval était très fort et un peu fou. A ce moment-là au moins une centaines de questions m’ont traversée la tête des questions plus ou moins pertinentes, ou même des questions basiques comme « un cheval méchant ? Mais que vas-tu faire avec ça ? N’est-il pas dangereux ? ».
Lorsque l’homme entrât dans le box, le cheval recula jusqu’où il le pouvait, il alla se confiner au fond du box, je ne voyais pas son regard, mais ses attitudes montraient bien qu’il n’était pas méchant, mais juste qu’il avait peur. Le box était fait à même la terre, il n’y avait ni paille ni foin. L’homme me demandât de tenir la porte afin qu’il ne s’échappe pas. Au moment de lui mettre le deuxième licol le cheval recula, l’homme cria un grand coup, le cheval se figea et commençât à trembler. Il l’attrapât et le mit à la porte du box. Lorsque je le vît j’eu du mal à croire en ce cauchemar éveillé. Ce cheval était non seulement horriblement maigre mais lorsqu’il me regardât je senti le souffle glaçant de la peur qui l’envahissait, il devait se demander à quelle correction il aurait le droit aujourd’hui. Ses yeux roulaient comme des billes, il fixait tout à la fois, il se demandait d’où allait tomber son châtiment, son museau tremblait et son pauvre corps martyrisé suivait, je me demandais même comment il faisait pour tenir sur ses pattes. Toute l’horreur de l’humanité était bien là, dans ses yeux. J’ai bien faillit pleurée, mais je me suis dît qu’il fallait que je reste forte, je ne voulais pas montrer mes faiblesses aussi facilement.
Ce moment prît peut être trente secondes mais il me parût une éternité, une éternité en enfer. L’homme sortît le cheval, il le tenait court, le cheval était sur l’œil, en arrière, prêt à démarrer, sa seule envie était de partir loin. J’ai donc demandée si je pouvais le tenir, l’homme hésita puis me dit oui, mais que je devais le tenir correctement et ne pas trop m’éloigner car les juments n’étaient pas loin. Je relâchât un peu la longe, lui murmura quelques mots gentils, le cheval se détendit, il baissa sa tête et sentit mes chaussures. Je me tournis alors vers l’homme et lui demanda le prénom de l’animal. Il me dit qu’il ne le savait guère, la petite fille qui était là me répondit, il s’appelait Under. A ce moment-là la seule question qui me passât par la tête était « comment peut-on avoir un cheval et ne pas savoir comment il s’appelle ? Surtout lorsqu’on là depuis environ 4 ans. » . Je ne me souciais guère de l’animal soit disant dangereux qui était au bout de ma longe, il me semblait si docile, si gentil, qu’il me paraissait impossible que ce cheval soit méchant. Après cette bref discussion je t’ai regardé dans les yeux, tu me suppliais du regard de te sortir de là. C’est dans des moments comme celui-là que l’on peut affirmer que les animaux aussi ont une âme, car je la voyais au fond de tes yeux tristes et apeurés, elle était là.
Mes parents étaient vraiment éberlués par l’horreur à laquelle nous devions faire face, une horreur comme on en voit rarement. Mon beau père ne savait pas vraiment que dire, et ma mère me levait le pouce l’air de dire, on le prend, on le sort de là. Ils voyaient que j’étais sur le point de fondre en larme devant cette inhumanité, j’étais blanche comme rarement, j’avais le cœur gros.
Malgré tout ça, ce cheval plutôt grand, 1m65, me paraissait magnifique, il avait une tête plutôt fine mais proportionnelle, une longue liste blanche qui tirait vers la gauche avec une jolie petite tâche rose sur le bout de son naseau, deux jolies balzanes aux postérieurs, un vrai cheval de Barbie. Certes, sa robe était plutôt sale, mais il avait tout de même un certain charme, je ne sais pas si ce charme était causé par la pitié ou par un coup de foudre.
Des centaines de questions me passaient par la tête, je le regardais plein de passion, quand tout à coup un « Il faut rentrer le cheval j’ai des choses à faire » retentit. Ce moment ne dura pas longtemps mais il était simplement magique. Je le remît donc dans son petit box sale et sans nourriture, l’horreur revint dans ses yeux, il recommença à trembler. Une fois dans le box, en lui enlevant son deuxième licol, je lui fît une promesse, la promesse de revenir le chercher quoiqu’il arrive. Je me trouvais au niveau de son épaule, lorsque je lui fît cette promesse il tournât la tête comme si il avait compris, comme si il savait que jamais je ne pourrais l’abandonner.
Je repartît avec mes parents, le cœur serré, la larme à l’œil, je restât muette tout le long du trajet. Je me souviendrais toujours avec dégoût de l’odeur infâme de cet endroit, des brebis bêlantes, de l’état du box dans lequel se trouvait Under, mais surtout de la peur dans ses yeux, une peur comme je ne vît jamais au paravent. Ce jour-là j’ai vu la face hideuse de la terre.
Chapitre 4 : un questionnement
En arrivant chez moi, une multitude que questions m’assaillirent, était-il pour moi ? Est-ce que j’arriverais à m’en sortir ? Tant de questions sans réponses et pour lesquelles personnes ne pouvaient m’aider…
Mes parents avaient tout de même était emballé par ce cheval, et moi aussi, il me trottait sans cesse dans la tête, ses yeux qui croyaient tant en moi, tout ceci me troublait, je pleurais sans cesse en pensant à lui et à ses conditions de vie désastreuses. J’eu énormément de longues conversations avec ma mère, certes, c’est moi qui devait payer et m’en occuper, mais j’avais besoin d’un soutien, quelqu’un qui m’aide à faire le bon choix.
Il ne fallut pas longtemps pour me décider, deux jours, deux jours de questionnements et de pleurs. Le mardi je prît mon téléphone et annonça fièrement à la dame que je prenais son cheval, cette fameuse dame que je n’avais jamais rencontrée et qui paraissait enjouée de la nouvelle.
Nous avons donc décidé qu’il arriverait samedi 27 avril 2013.
Chapitre 5 : son arrivée
La dame me le livra un jour pluvieux, un peu comme dans les films tristes, ceci me fit penser à la fameuse phrase « après la pluie le beau temps ».
Lorsqu’elle le fit descendre de la bétaillère j’eu un pincement au cœur et Stéphanie, la propriétaire des lieux aussi. Il était maigre, apeuré, sale, il n’avait même pas été brossé et ne portait ni protections, ni couvertures pour un trajet de plus de 1H30. Je pense que même si elle ne me le dit pas Stéphanie se demandait fortement ce que j’avais pu trouver à cet animal.
Pour moi cet animal représentait énormément de chose autant par son passé que par son caractère, pour moi c’était un guerrier ! Il en avait tellement vécu mais il s’était aussi tellement accroché au peu de chose qu’il avait qu’il était devenu fort de caractère, et qu’on savait qu’il n’avait qu’une envie, vivre. Ce cheval était bien plus courageux que la plupart des animaux mais aussi que la plupart des êtres humains car durant 4 ans et demi il ne s’est battu que pour une chose, sa survie. On ne peut pas dire qu’il ait vraiment vécu jusque-là mais plutôt survécu, tel un guerrier, je dirais même tel un Héro, oui un Héro avec un grand H.
Nous le mirent directement au box avec de la paille et l’eau bien évidement, il se jeta littéralement sur la paille, comme certains chevaux se jettent sur du foin ou du granulé. Nous signâmes les papiers, ça y est, Under était définitivement sauvé, il était mien mais avant tout, j’étais sienne.
La dame voulant se faire plaindre nous a dit qu’elle avait pleurée toute la nuit pour le départ d’Under, mais cela se voyait que ce n’était que des mensonges, elle avait un grand sourire et paraissait soulagée de se débarrasser de son équidé qui lui faisait tellement peur. Même elle reconnut que seul son mari le manipulait car elle n’osait pas le tenir.
Elle restât le temps de signer les papiers, prendre son argent, et repartit. Je le regardais à travers les barreaux de son box, il paraissait soulagé de manger un peu mais aussi stressé qu’on puisse le regarder. Il aspirait la paille comme un aspirateur aspire la poussière, Stéphanie est donc allée lui chercher une brouette de foin qu’il dévora assez vite. En raison du temps et de l’état du cheval je suis rentrée chez moi. Mais je revins le lendemain.
Chapitre 6 : Une mise en confiance laborieuse
Lorsque je revins le lendemain, j’ai mît une quinzaine de minutes à l’attraper dans le box, il avait peur de cet objet que je souhaitais lui mettre sur la tête. Je le sortis malgré le fait qu’il soit entier afin de le brosser et de le faire brouter de la bonne herbe verte. Un peu plus tard je l’ai lâché dans le grand rond de longe de l’écurie, il fait 19m de diamètre et est fait de grandes palissades très hautes, environ 2m de haut. Afin d’être sûr qu’il ne s’échappe pas. Je recommençasse cela tous les jours pendant une semaine.
Le 3 mai ce fût le rendez-vous avec le vétérinaire pour sa castration, on s’était déjà bien habitué l’un à l’autre, mais ce nouvel individu intimidait Under. Il s’agissait d’un individu masculin ce qui l’effraya grandement, avant l’opération le vétérinaire fît un bilan de ses blessures, de son état physique et psychologique qui ne fût pas glorieux. Le vétérinaire lui faisait vraiment très très peur, il ne pouvait pas l’approcher ou que de très bref instants, le vétérinaire se posa même la question sur le fait de si il allait pouvoir le castrer ou non. J’avais peur, car si on ne pouvait pas le castrer je ne pouvais pas le garder, les larmes commençaient à couler. Je m’éloignât un peu avec Under, le regardât dans les yeux, lui expliqua tout, je pense qu’il a bien compris que c’était pour son bien, il s’est alors calmé. Mais le vétérinaire a tout de même eu besoin de 4 doses de calmants au lieu d’une tellement il était stressé.
Il tombât d’un coup, comme une masse, cela me fît vraiment très mal au cœur, j’avais tellement peur qu’il se blesse, je l’aimais déjà tant, tout le long de l’opération je suis restée là, à lui gratter la tête, à lui dire que tout se passerait bien, et qu’après tout serait mieux. Certes je le rassurais à lui mais je me rassurais surtout à moi. La castration faite il se réveilla, j’eu énormément de peine tellement ses mouvements étaient confus, il tombât cinq ou six fois. Lorsqu’il fût bien réveillé je le remis au box. Je revins tous les jours afin de le faire brouter, le lâcher dans un paddock pour qu’il puisse se dégourdir les pattes et pour le doucher afin qu’il n’ait pas d’infection.
Petit à petit nous commençâmes le travail en longe et à pied dans la carrière, la confiance venait de plus en plus et se faisait de plus en plus intense. Il faisait toujours tout pour me faire plaisir et moi de même. Nous fîmes même une séance de désensibilisation avec des bâches et des objets qui faisaient du bruit, à chaque fois il me regardait l’air inquiet puis comprenait que ce n’était rien. Certes nous avons eu des jours mauvais, mais certains étaient tellement magique, ce bonheur furtif emplissait mon cœur de bonheur. Si les gens savaient le contenu de toutes ces choses éphémères qui nous ont menées à ce que nous sommes aujourd'hui
Dès qu’il m’aperçoit ou qu’il entend le bruit de ma voiture il hennit afin de m’appeler, et surtout je pense, pour être sûre que je ne l’oublie pas.
Puis le 6 juin 2013, jour de mon anniversaire je décide de franchir le pas, monter sur Under. Je ne sais pas pourquoi j’ai décidée de monter dessus à cru et en licol, peut-être pour être sûre qu’il était prêt et surtout pour lui prouver que j’étais capable de lui laisser ma vie, de lui accorder mon entière confiance comme je ne l’avais jamais fait avec personne d’autre. Il m’accepta, on marchât un peu dans la carrière, ce moment fût éblouissant, magique, mes larmes se mêlaient à mon sourire, comme on dit, « plus le combat est dur, plus la victoire est belle », et bien la victoire était là, nous ne formions qu’un seul. Le lendemain nous partîmes faire une balade au pas, même si cela ne dura pas longtemps je peux affirmer que je ne connus jamais un moment aussi fort en émotion et aussi magique que celui-là.
1 mois après son arrivée
Juillet
Septembre
Avant hier :)
