Chéri m'a ramené le pc pour que je puisse me détendre un peu je n'ai pas pris la télé en chambre, ça sert pas à grand chose.
Alors... êtes-vous prêtes à entendre le récit d'un voyage digne de Gulliver?
C'est parti mon quiqui...
On va commencer par Lundi, la journée j'étais super fatiguée, le soir devant l'amour est dans le pré, j'ai commencé à me sentir mal, contractions à tout va mais irrégulières. Du coup j'attends, j'attends, 22h je monte prendre une douche fraîche, ça se calme un peu.
Je me couche et prends un livre. Chéri me rejoint au lit, je lui dis que j'ai mal, mais qu'en même temps je me dis que c'est normal, puisque c'étaient les premières VRAIES contractions que je sentais.
00h ça ne passe toujours pas et moi... bah je dors pas. Je commence à pleurer de fatigue et de douleur.
2h30 Toujours ces fichues contractions, je réveille mon mari, il appelle la maternité qui ne réponds pas car déjà en ligne.
On prend les affaires et on file à la maternité.
3h je suis placée sous monitoring. Bébé va super bien, encore bien haute, et les contractions ne sont pas décelées au monito, donc le verdict tombe... Faux travail, je vous épargne mon air blasé.
6h on rentre à la maison, je reprends une douche et me couche. Chéri lui part quand même bosser à 7h30 après une nuit quasimment blanche.
J'arrive à dormir deux heures environ, mais à 8h45 réveillée par des contractions.
Je reste allonger, souffle bien et ça passe un peu.
Mon mari rentre le midi, ça s'est calmé. Je lui explique je suis épuisée, mais je n'arrive pas à dormir vraiment. Je commence sérieusement à être fatiguée, et les contractions sont toujours là.
La journée passe en fin d'après-midi, plus rien. Bébé bouge bien, j'arrive à dormir une heure.
La soirée arrive, forcément avec 2h de sommeil et la fatigue cumulée... je me mets à angoissé sur la nuit qui arrive, en plus je deviens excécrable avec l'épuisement.
On regarde une émission sur les accouchements histoire de rigoler un peu, je dis à mon mari "ça va ptet la décider à sortir" (j'ai parlé un peu vite là....)
21h30 je commence à sentir des contractions, dans ma tête forcément, vu ce qu'il s'est passé la veille, je me dis "faux travail".
Donc re douche, et couchée à 22h, en plus on était mort de chez mort de la nuit blanche de la veille.
22H15 contraction ultra violente. Je décide de descendre au salon et me posé devant la télé pour me détendre et surtout ne pas réveillé monsieur qui s'était endormi en 10 min.
23h ça passe pas, et c'est de plus en plus violent, mais malgré la fatigue je tiens le choc et arrive à contenir les douleurs. Surtout qu'elles étaient vraiment localisées dans le bas ventre.
1h50 je craque, je hurle dans toute ma maison, je sais même pas comment mon mari a fait pour pas m'entendre. Je décide donc d'appeler la maternité, j'explique mon cas (pas social du tout lol) la sage-femme de garde me dit de passer et qu'on va contrôler tout cela.
J'arrive donc à la maternité à 2h30, dans un état d'épuisement assez avancer, puisque toujours pas dormi depuis la veille 8h45.
Monito placé, le coeur bat bien, bon rythme, mais contractions très régulières, toutes les trois minutes et assez fortes.
Elle me contrôle le col avant le monito, il est à un doigt comme la veille.
Une heure de monito plus, et une grosse envie de pipi soulagée

elle révérifie mon col, qui finalement se met à bouger à deux doigts au moment du contrôle.
La sage-femme me dit qu'il faut m'hospitaliser au moins jusqu'à demain pour voir si cela se modifie encore.
Il est 4h30 je monte en chambre à la maternité, toujours accompagnée de mes copines les contractions, mais perfusée de paracétamol pour soulager un peu... mais en fait ça soulage que dalle --'
Mon mari est près de moi encore. Je dors littéralement debout entre deux contractions. Je fais des micro sommeils.
5h30 mon mari repart à la maison s'occuper du chien, il est revenu à 8h.
En l'attendant je dormais et supportais les contractions du mieux que je pouvais (depuis 22h30 j'en pouvais plus)
8h30 on vient me vérifier mon col.
Dilaté à 3cm, le gynécologue passe, "Mme on vous descend en salle de naissance" (Jenny trop contente)
Ouais... enfin je me suis réjouis trop vite.
Bon comme vous le saviez, je voulais un accouchement physiologique, sans péridurale. Sauf que là j'en étais à quasimment plus de 36heures sans sommeil vu que je n'avais dormi que 2h le mardi.
J'ai donc demandé la péridurale.
On m'installe en salle de naissance... Mais j'ai pas eu ma péri de suite. L'anésthésiste était au bloc pour une césarienne. J'ai donc attendu encore 2h avec mes copines les contractions (on a fini par devenir très intimes XD)
10h30 La libération, mais digne d'un 14 juillet quoi... Sauf qu'on t'annonce qu'à partir du moment ou tu as la péridurale, tu dois pas boire... Mon calvaire commence à ce moment là.
Pouf d'un seul coup plus de contractions grâce à la péridurale. J'ai même eu le droit de contrôler la péridurale, et finalement je n'ai pas appuyer une seule fois ^^. La dose qu'on m'avait mise au départ a été suffisante.
11H, on m'annonce que Phoebe ne descend pas et mon col ne s'ouvre pas, de plus elle a fait un peu de tachychardie donc le gynéco était inquiet.
Je commence à avoir très soif, la soif du désert
A ce moment là on me dit que si à 13h elle n'a pas amorcé sa descente, on envisagera une césarienne.
Entre temps je dors, je percute que dalle tellement je suis fatiguée, mon mari continue ses allers-retours entre la maternité et la maison pour gérer le chien.
Moi je dors
14h, Phoebe a amorcé sa descente, j'accoucherai donc par voie basse.
Ah aussi on m'a mise sous ocitocine car je n'avais plus assez de contractions.
La petite avait vraiment un bon rythme cardiaque et ne souffrait plus trop des contractions.
16h mon col est dilaté à 7cm. Trop tôt encore pour qu'elle sorte, et la demoiselle descend trop lentement. On me perce donc la poche des eaux à ce moment là.
16H30, je le sens enfin descendre... enfin, je sens plutôt qu'elle appuie bien contre mon rectum. Mais ça signifie que c'est bientôt la fin.
Je continue de dormir un peu.
17h on me dit que c'est pour bientôt, mais finalement...
Non, pas pour maintenant. Je commence à pleurer, à craquer, mais je dois garder mes forces pour la poussée.
Dans ma tête ça devenait flou, la fatigue me rendait trop faible plus le temps avançait, moins je me sentais capable de le faire.
19h, je commence à pleurer, elle appuie de plus en plus sur mon rectum, on me vide la vessie afin de lui faire de la place, et moi ça m'a bien soulagé. Vraiment ça c'était trop bien de pouvoir faire pipi.
Je meurs littéralement de soif, la petite pousse, mais c'est trop tôt encore. Je craque complètement, je pleure, je veux qu'elle sorte que ce moment soit terminé.
Je ne pensais qu'à boire.
19h30 l'équipe change, les sages-femmes viennent me voir, je leur dis que j'ai vraiment mal, que ça veut sortir.
Elles me disent d'attendre encore un peu, j'en peux plus je craque vraiment.
20h15 elles reviennent, cette fois c'est le moment, la sage-femme écarte légèrement les lèvres et la tête est déjà là, on voit ses cheveux.
Dans ma tête, c'est le branle-bas de combat. Je commence à pousser, mais la position prise ne me convient pas.
On m'installe donc les étriers, je m'accroche aux barres de côté. Au début je pousse en silence. Et voilà la tête qui sort, là je hurle tout ce que je peux, j'ai pensé à quelque chose qui me mettait en colère, pour puiser le meilleur de mes forces au fond de moi.
C'est dur, il m'aura fallu 10 poussées pour sortir la tête, je sens la déchirure, qui contrairement à ce que l'on peut croire, m'a fait le plus grand bien, et merci à la péridurale aussi ^^.
Encore une poussée, la tête est sortie.
Je pousse encore 2-3 fois, et là je sens la délivrance (et c'est le cas de le dire ce n'est pas pour rien qu'on a donné ce nom à ce moment là de l'accouchement)
On me la met sur le ventre, elle est là. Cette petite (euphémisme, mais à ce moment je ne savais pas encore le poids qu'elle faisait XD) cette petite chose donc, qu'il m'aura fallu tant de temps à accepter, à vivre avec elle pendant neuf mois à l'intérieur.
Tout s'arrête d'un seul coup, les douleurs, plus rien...
Mon mari est heureux, il a tenu le choc, et à même regarder le bébé sortir (je ne voulais pas qu'il regarde mais il n'a pas pu s'en empêcher)
Il a coupé le cordon, mais je crois qu'il percutait pas grand chose à ce moment là, il l'a fait instinctivement en fait.
On est très heureux mais nous restons dans la retenue, on s'étalera de la confiture "bonheur" quand nous serons en chambre ^^
Il part la peser pendant que j'expulse le placenta... il revient. Me regarde avec un petit fou rire, il me demande quel poids, je lui réponds j'en sais rien...
3kg970
Ensuite, il la garde contre lui le temps que l'on me fasse les sutures. Ça a bien duré une heure, je me suis moitié endormie. Le gynéco est passé vérifier que tout allait bien.
22h mon mari repart, la SF me fait une toilette à l'eau fraîche (le kiffe complet) et je me mets à allaiter la puce. Mais mademoiselle ne prends pas complètement. Tant pis on prendra le temps qu'il faudra pour elle et pour moi.
23h30 je rentre en chambre, je peux ENFIN boire, et manger. Reprendre des forces. 23h45 je tombe de fatigue et m'endors.
2h45 la petite se réveille, on essaye une mise au sein, mais elle a du mal. Pas grave, on retentera plus tard.
Je tiens à dire, que oui j'ai eu un accouchement difficile, un travail interminable, j'ai souffert comme jamais avec les contractions. Mais cela ne doit en rien vous faire peur, chaque femme est différente, cela ne doit pas vous accomoder et vous faire croire que c'est la pire chose qui puisse arriver. Au contraire, oui j'ai passé un moment difficile, mais maintenant c'est fini, et l'avenir se profile devant moi.
Je tiens aussi à remercier tout le monde, tout le soutien que nous nous apportons, les éxperiences que nous nous échangeons. La passion du plus dur métier du monde, devenir parent.
Il m'a fallu 7 mois pour accepter ma grossesse, 7 mois pour comprendre que j'allais être mère, mais il ne m'aura fallu qu'une minute, pour comprendre que j'allais aimé ma fille toute ma vie, et que la souffrance encourue pour cela valait bien la peine d'être vécue.
Alors, merci à vous, merci à Asika pour tout le soutien qu'elle m'a apporté, Merci à Marmou qui m'a soutenu dans des moments difficiles par mp. Merci à vous les futures mamans.
J'espère seulement ne pas avoir fait peur à certaines, mais dites vous que c'était MON accouchement, et que le vôtre sera complètement différent.