Coucou les filles !
je sais que j'ai déjà raconté mon accouchement de façon rapide, mais j'aimerais prendre le temps de faire un vrai récit, tant que les souvenirs sont encore bien présents
Alors, pour rappel, j'ai eu une super grossesse, avec simplement les petits maux prévisibles, fatigue, nausées et vomissements au premier trimestre, impatiences dans les jambes et douleur de sciatique aux deuxième et troisième trimestres mais enfin rien de terrible.
J'ai continué à promener ma chienne au moins une heure par jour jusqu'au jour de l'accouchement, en plus des trois ou quatre séances de yoga par semaine : le top !
Mon terme était prévu le 11/06. Un dimanche. Depuis peut être le vendredi, les contractions que je ressentais depuis des mois étaient un peu différentes, légèrement douloureuses en fin de journée : je me disais donc que les choses se mettaient en route tout doucement !
Le dimanche matin, donc, habituelle promenade des chiens avec les copains. Il faisait chaud, on a marché seulement 45 minutes mais agrémentées d'un court sprint car nos chasseuses étaient parties derrière un magnifique chevreuil. Le midi venu, je dis à mon chéri : "encore une occasion pour notre dernier resto en amoureux avant la naissance !" Ni une ni deux nous voilà partis pour manger un super repas et profiter d'une ambiance particulière entre nous deux : complicité, échange de souvenirs sur ces neuf derniers mois, excitation et inquiétude de l'avenir...
L'après midi passe, avec un petit coucou à ma ponette qui grossit paisiblement au parc depuis le mois d'avril. Le soir, nous allons comme d'habitude chez mes beaux parents et passons la soirée en famille. La grand mère de mon chéri, ancienne sage femme, se propose de palper mon ventre pour voir où en est la miss : son verdict est que la tête n'est pas engagée, rien n'annonce que ce soit pour tout de suite...
On rentre à la maison vers 23h et je ressens les habituelles contractions légèrement douloureuses. Les soirs précédents, je m'endormais et cela passait... mais pas ce soir. J'en avertis chéri qui, consciencieusement, commence à chronométrer... et tiens tiens trois s'enchaînent à dix minutes d'intervalle... Je me retourne pour lui signaler la quatrième...quand je le vois profondément endormi !
Bon, je démarre l'appli téléchargée le jour même pour les enregistrer et pendant une heure je tiens comme ça, jusqu'à ce que ça devienne franchement douloureux. bonne élève, je file prendre deux spasfons et une douche chaude qui n'ont aucun effet. Je descends alors dans le salon, me connecte sur le forum, m'occupe l'esprit...
Retrospectivement je me rends compte que je n'y croyais pas. Pourtant à me lire tous les signaux étaient là ! Mais non, dans mon esprit ce n'était pas assez douloureux ni régulier pour que ce soit le vrai travail ! Il faut dire que je m'étais préparée à un vrai calvaire et là j'arrivais encore à faire des choses (préparer les repas de ma chienne en ration ménagère au cas où on doive partir par exemple ^^).
Mine de rien à 2h du matin les contractions sont toujours là, espacées d'environ six minutes et je commence à ne plus bien gérer... je vais donc réveiller l'homme de la situation qui, comme moi, n'y croit pas vraiment. C'est tellement cliché le départ à la maternité en urgence !
Nous laissons ma petite Iris, ma jack russel adorée, qui ne comprend pas bien et ça me fait mal au coeur. Pendant les trente minutes de route, mes contractions deviennent difficilement supportables, je pense déjà à ma volonté d'un accouchement sans péri et crains de ne pas tenir... Une fois arrivée à la maternité, elles sont rapprochées d'une minute trente.
Une sage femme nous accueille à l'entrée des urgences et m'envoie faire un test urinaire. Sauf qu'à la maison, j'ai littéralement vidé vessie et intestins pendant les contractions... vais je arriver à faire pipi ? Un gros "floc" me répond : j'ai percé la poche des eaux. Et la panique m'envahit car dans le gobelet je vois un liquide verdâtre et du sang dans les toilettes : je suis persuadée que quelque chose ne tourne pas rond, et je sors en panique jusqu'à tomber sur une autre sage femme.
Très pro, celle ci m'explique que la couleur est liée au méconium de bébé dans le ventre et le sang à la dilatation du col. Rien d'inquiétant, elle me rassure instantanément et m'emmène en salle de pré travail dans laquelle je me change. Elle m'examine et m'annonce que je suis dilatée à 4, me demande ce que je souhaitais comme accouchement... Je lui réponds d'une petite voix plus bien sûre d'elle :" si possible naturel et sans péri..."
Elle nous emmène immédiatement en salle de travail, m'installe une perf et le monito puis me ré-examine : je suis déjà dilatée à 8 et je ressens le besoin de pousser... Pendant 45 minutes, le travail va se faire, je me mets à 4 pattes pour endurer les contractions et je retiens les mains de mon chéri qui me soutiennent fort le bas du dos, la voix de cette formidable sage femme, tout en discrétion, qui me rappelle que chaque contraction a une fin, je ne vais pas souffrir indéfiniment... et c'est précieux.
Vers 4h du matin (c'est mon chéri qui me l'a dit car évidemment je ne surveillais pas l'heure

), on s'installe en position gynéco car la sage femme veut pouvoir bien voir ce qui se passe... et la tête de bébé est bien grosse
Je pousse à plusieurs reprises, naturellement, sur mes contractions, mais j'ai le sentiment que rien ne bouge... c'est le moment où la sage femme décide d'aller chercher un médecin, gynéco, car le coeur de ma puce est un peu au ralenti, il faut qu'elle sorte.
C'est évidemment un moment stressant pour moi et je perds réellement confiance en moi, je n'ai plus de force ni de motivation, je me sens nulle ! je me dis même qu'une césarienne serait préférable pour que ça se termine... Bien sur tout le monde m'encourage et je me mets une claque mentale, il en va de la vie de ma fille, pas de place aux états d'âme !! Malheureusement la tête ne passe pas et la gynéco doit utiliser une ventouse et découper mon périnée pour qu'elle puisse sortir rapidement.
C'est cet épisode qui me fait placer le mot "violent" sur mon accouchement : la douleur n'a rien à voir entre bébé qui se fraye un chemin, et des mains étrangères qui viennent farfouiller à l'intérieur... je me sens hurler, j'ai l'impression d'avoir été légèrement hystérique à ce moment... mais c'est heureusement de courte durée.
Bientôt, après encore quelques poussées, je sens que "quelque chose" sort et alors que je n'y croyais plus, on me pose ma fille, chaude et mouillée sur le ventre, tout en la frictionnant pour la sécher. Je regarde mon chéri et je suis hallucinée, je n'y crois pas, littéralement : alors comme ça, c'est fini ? ma grossesse est terminée, ma fille est née en à peine deux heures ?? elle est vraiment là et elle pleure alors que je pensais que je n'y arriverais pas ?
C'est le moment le plus incroyable de ma vie qui se joue à ce moment là... quelques minutes suspendues avant que la réalité médicale ne nous rattrape : la miss va avoir droit à un peu d'oxygène et aux premiers soins, pendant que je fais face à la délivrance et à la suture de mon épisiotomie. Quand tout le ballet des personnels médicaux s'interrompt, il est presque 5h30, ma fille est née depuis une heure et on me l'apporte, enveloppée dans des draps, pour une tétée et un moment en tête à tête... Le calme après la tempête, la déferlante d'émotions, une vague d'étonnement d'en être arrivés là...
Et depuis, quinze jours se sont enfuis, avec pour moi le sentiment d'être maman depuis toujours