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Le post des supers mamans de ca...
Posté le 17/09/2019 à 11h31
goldiou Tu as raison, comme on déverse notre fiel, on doit aussi accepter les coups de pieds aux fesses. Mais ce coup de pieds aux fesses il doit aussi être mesuré à mon goût et pondéré, notamment en conservant à l'esprit qu'on a la vision d'un instant T. Et concernant lasnia je pense sincèrement qu'elle parlait plus d'elle même, qu'elle parlait de son histoire propre, plus qu'elle ne parlait aux filles (puisque j'ai compris qu'en réalité ça ne s'adressait pas vraiment à moi).
C'est toujours le danger d'ailleurs. Quand on donne des conseils, quand on donne son opinion sur une situation, on parle toujours à l'aune de nos histoires personnelles et parfois on s'éloigne de la problématique de l'autre parce qu'on est empêtré dans sa propre histoire. Et je pense que c'est ce qui est arrivé à Lasnia qui a sans aucun doute voulu bien faire en donnant son point de vue mais qui est sans doute encore polluée par son histoire personnelle car pas encore digérée (et c'est normal, tout ceci est super récent et encore, semble-t-il, très vivace) a tenu des propos assez jugeant et plutôt agressifs à la lecture, même si ce n'était pas du tout volontaire.
Perso, quand j'ai un souci, une angoisse, des difficultés, notamment de couple, je fais hyper attention à qui j'appelle.
T'as la copine qui va prendre fait et cause pour toi. Celle qui va beugler avec toi au téléphone en répétant en boucle "mais quel connard". C'est réjouissant sur le coup, clairement. T'es revigorée, remontée comme une pendule! Mais en général ça n'aide pas du tout! Tu ne prends aucun recul et ton interlocuteur ne t'aide pas à porter un autre regard sur la situation, parce qu'il n'y a jamais un gentil et un méchant.
T'as la copine qui écoute, nuance, pose des questions, s'interroge avec toi, évoque la possibilité que tu te fourvoies. Et là elle te fait avancer, prendre du recul, respirer, et t'ouvres une autres visions de la situation. Parfois ça t'agace parce que tu voulais juste beugler. Mais au final t'as mille fois plus avancé.
Et puis t'as la copine qui a une réaction lunaire et qui en fait te parle d'elle exclusivement quand tu lui parles de tes problèmes. Quand je dis qu'elle parle d'elle, je veux dire par là qu'elle te donne des conseils qui sont à côté de la plaque parce qu'elle ne prend en compte qu'elle même dans son raisonnement.
Pour l'exemple, mon ex mari était violent. Bon il ne me jetait pas terre à coup de pelle hein, mais il pouvait avoir des gestes parfaitement inappropriés (genre me lancer des trucs à la figure) et des propos très insultants, il rentrait dans des colères délirantes et effrayantes. Ca a duré un an, c'était très contextualisé (il avait perdu son père et allait très mal) mais c'était parfaitement inacceptable et ça a conduit à mon départ.
Avant que je ne prenne la décision de partir, ou en tout cas au moment où c'était en germe, j'ai eu un diner de copines et j'ai raconté ce qui se passait depuis plusieurs mois et j'ai exposé le fait que j'allais le quitter. Et une de mes copines a réagi immédiatement en contextualisant justement, en me disant qu'il était sans doute en dépression, que j'étais aussi très chiante sans doute et très directive et que ça devait aussi mener à des conflits, évoquant l'hypothèse que je le pousse à bout.
Et là je sais qu'elle ne me parlait pas de moi, ni de ce que je lui racontais, mais elle parlait d'elle en fait, de cette angoisse qu'elle avait depuis des années de quitter son mari avec lequel c'est la merde depuis 10 ans, de son impossibilité à prendre sa décision, du fait qu'elle a toujours cherché à justifier auprès d'elle même le fait que c'est le caca dans son couple. Et moi avec ma décision de partir je la plaçais en difficulté, je la renvoyais à son incapacité à prendre une décision, au fait qu'on est pas obligé de supporter un gros con dans son lit tous les soirs sous prétexte qu'on est marié et qu'on a acheté une maison ensemble.
Et son mec était et est toujours un sacré gros con odieux qui lui parle mal devant nous.
J'ai mis quelques mois à le comprendre ça parce que sur le coup je lui en ai voulu de me balancer tout ça alors que j'étais au fond du gouffre et que ma question inconsciemment finalement c'était de savoir si j'avais raison de trouver ça complètement délirant d'être traité de la sorte. Et elle me disait que oui et que j'étais sans doute responsable.
Avec le recul, j'ai juste compris que je ne pouvais pas avoir ces conversations avec elle parce qu'elle était trop empêtrée dans ses propres difficultés.