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Le post des supers mamans de ca...
Posté le 22/10/2019 à 19h53
utterandco Honnêtement je pense que c'est infiniment complexe et propre à chacun d'eux.
Mon chéri c'est un mélange d'éducation (une mère totalement dévouée, et un environnement familiale sur ce modèle là) et d'habitudes (dans sa famille et les amis de la famille, les femmes cuisinent et papotent elles, les hommes parlent foot en ouvrant des huitres en prenant une bière, et je ne caricature pas).
S'ajoute je pense à ça nous concernant qu'en me choisissant, il est sorti du schéma traditionnel et se confronte à des situations qui le challenge beaucoup.
On appartient pas du tout au même milieu social, je viens d'une famille culturellement très favorisée ce qui n'est pas du tout son cas, je suis CSP +, j'ai de longues études, un boulot qui fait classieux (alors qu'en fait j'ai les mains dans la merde au quotidien et j'ai très mal gagné ma vie pendant de très nombreuses années). Il répète depuis qu'on se connait que c'est la première fois qu'il est challengé intellectuellement pas une femme qui partage sa vie. Et je sais que ça le destabilise parfois beaucoup.
D'autant plus qu'on bosse dans le même domaine. Il est policier, je suis avocate. On est théoriquement adversaire.
Donc je pense qu'inconsciemment, me cantonner parfois au rôle de la femme traditionnelle qui s'occupe des enfants alors que lui coupe du bois dehors c'est sécurisant pour lui. Il trouve aussi sa place comme ça. Il oscille entre être fière de moi et être insécurisé par moi. Se raccrocher à un schéma de vie qu'il maîtrise ça doit le rassurer.
Et puis j'ai choisi un mec ultra viril. A dessein. Moi son côté flic un peu sévère ça m'a électrisé. Le mec qui pose le gun sur la table du salon en rentrant du boulot, on va pas se mentir, j'ai cru défaillir. Ce côté rude était hyper séduisant, notamment parce qu'il était tout doux avec moi. Ce côté "je gère", ce côté très homme dans ce que ça a de testostérones et donc d'un peu rétrograde, ça m'a vraiment séduite et sécurisée.
Je peux pas aujourd'hui faire ma vierge effarouchée qui découvre que le mec il chiale pas devant l'amour est dans le pré et que oui parfois il a des conceptions à des années lumières de mes lectures/convictions. Il y a moment donné il faut aussi que je sois honnête avec moi même.
Et enfin, il a eu Jeanne a 44 ans. Et indéniablement il est plus fatigué. Il n'a pas 112 ans hein, mais il le dit lui même, il n'a pas la même énergie. Et je le comprends tout à fait.
Perso, je compose. Je ne vais pas lui rentrer dans le lard tous les jours, ça n'aurait aucun sens. Ou alors je plie les gaules et je me barre tout de suite parce que ça aurait nécessairement pour conséquence une séparation.
Donc j'apprends, j'apprends à lui parler sans le braquer, je suis attentive à ce que l'accumulation de contraintes ne soit pas trop énorme. Et je dépense de l'energie pour ça mais parce qu'il m'est important. Après, je reste très mesurée sur ma capacité à composer sur du très long terme parce que je pense qu'un jour, à force de composer, tu finis par moins aimer et admirer, et perso quand j'aime moins et j'admire moins, je finis invariablement par partir. Mais on en est pas là du tout aujourd'hui et j'espère qu'on y sera jamais en me disant qu'aussi les contraintes vont aller en s'attenuant avec un bébé qui grandit donc lui comme moi nous aurons moins de pression.
D'ailleurs, pendant notre week-end tous les deux on était vraiment bien. Zéro tension. C'était vraiment un moment délicieux qui nous a rappelé qu'on était vraiment bien ensemble. Et lui m'a dit que si un jour on était tenté de prendre une décision radicale et bien il faudrait qu'on parte tous les deux pour se rappeler qu'ensemble on est bien.