Le lendemain de notre petite séance montée, je quitte le boulot en vitesse pour filer aux écuries. Ma grande interrogation se résume en quelques mots « chaud, froid, engorgé ? » La miss est en train de dîner quand j'arrive, elle me laisse tripoter sa jambe sans broncher. Une chose de sûre : c'est froid. Par contre, j'ai vaguement l'impression que c'est engorgé mais sans pouvoir l'affirmer non plus. Je décide d'interrompre son repas et nous partons pour une marche de 20 minutes dans la carrière. Elle se déplace bien. Je re palpe à la fin mais impossible de constater réellement un engorgement. J'ai même l'impression que le postérieur est mieux après la marche...
Bon bah statut quo, je ne vais pas m'acharner à lui trouver un souci après tout !
Depuis que Veleda a déménagé, je passe la voir tous les jours. Au début, j'avoue que c'était pour surveiller qu'on s'occupe bien d'elle. Puis, la voir de bonne humeur et détendue m'a très vite rassurée. Je ressens beaucoup moins de stress, pourtant, je continue de passer quotidiennement. Le club situé à 5 minutes du boulot ne me demande qu'un petit crochet, alors je ne résiste pas. Et puis j'adore venir pour « rien ». Je veux dire que je n'y vais pas par obligation de soin mais juste parce que j'en ai envie. Après une journée fatigante, j'adore mettre mes doigts dans son poil d'hiver, grattouiller sous la crinière, titiller les oreilles, caresser le front et finir par l'endroit le plus doux. Oui, le bout du nez, qui n'en est pas fan ?
Je profite enfin de petits moments sereins avec ma ponette.
Je poursuis mes longues marches au pas en longe le soir après mon travail. Veleda très guillerette souhaite visiblement passer à l'allure supérieure et en prends régulièrement l'initiative. Je lui autorise quelques minutes de trot de temps en temps. Comme le travail sur un cercle est déconseillé pour elle, je longe bizarrement en réalisant quelque chose entre l'ovale et le rectangle. Mon but est que Veleda fasse des grandes longueurs et de larges virages. Son comportement étant exemplaire depuis plusieurs jours, je diminue ma vigilance.
Et jeudi soir, bim, sanction pour ma pomme : Veleda démarre d'un coup, d'un seul.
Evidemment, avec mon ovale méga large, je suis déjà quasi en bout de longe et ma force d'action est réduite à néant. De toute façon, en deux secondes Veleda m'a déjà littéralement (et délibérément) arraché la longe des mains. Là voilà partie au triple galop vers le fond de la carrière. Par réflexe, je me place devant la sortie, qui heureusement se situe de mon côté, et que j'ai eu la bonne idée de ne pas clôturer.
(Quelle négligence, franchement, je planais ou quoi ?

)
J'ai très peur que Veleda saute la lice au fond car ce n'est pas haut. Pour ne rien arranger, il fait nuit et je ne vois pas le bout de la carrière. J'entends juste le son des sabots qui moulinent à pleine vitesse. En fait, Veleda revient à fond les manettes vers moi. Je reste immobile devant la sortie pour faire obstacle, je ne veux surtout pas qu'elle déboule au milieu du CE, en plus il y a cours dans le manège ! Comme j'ai la chance d'avoir une ponette respectueuse, elle voit très bien que je bouche le passage et repart donc de plus belle vers le fond. Je tente deux, trois sifflements et « oh la », auxquels elle répond très bien d'habitude, mais là je suis juste ridicule.
Elle s'en tape complètement et repart pour un nouveau tour. Rassurée qu'elle ne saute pas la lice, j'opte pour la patience et le calme. Après quelques tours supplémentaires, Veleda pile devant moi et se laisse gentiment attrapée. Elle n'a quasi pas transpiré et semble fraîche comme une rose, c'est loin d'être mon cas.
Je crois que ces derniers jours, j'avais oublié que ma ponette n'a que 4 ans. D'ailleurs, ce n'est pas qu'une question d'âge, le cheval le plus cool du monde peut aussi avoir un pétage de plomb.
Je ne sais pas où j'avais la tête mais ça m'a bien recadrée en tout cas, je ne longe plus comme ça !