Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!

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Osirisclara

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Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
Posté le 17/01/2014 à 22h23

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, toutes les critiques sont bonnes à prendre! Copie interdite.

Les cavaliers de
Montrouge

Prologue :


Je n’ai qu’une envie c’est de partir vivre dans ce lieu merveilleux. De quitter ma famille, ma vie minable et mes « amis » à qui je ne tiens pas. De rencontrer des gens qui partagent ma passion, des gens qui me comprennent. Ma vie n’a qu’un lieu où elle aura l’occasion de s’épanouir. Là-bas : le pensionnat Montrouge, en Basse-Normandie, du côté de Cabourg.


Cet endroit est idyllique. Je n’y suis encore jamais allée mais les photos… Mon Dieu que c’est beau ! Imaginez des colonnes de marbre, un escalier majestueux et, à travers les vitres brillantes, apercevez des chambres rangées, propres, à chaque fois d’une couleur différente et unique. De chaque côté de l’allée s’étendent des écuries sublimes, et les portes en bois d’où sortent des jolies têtes de chevaux ajoutent au charme du lieu. Cette ancienne bâtisse sert aujourd’hui de pensionnat aux cavaliers du sport-étude de Bourg-le-Roi. Je vis à Saint-Germain-en-Laye, en Ile-de-France, mes parents sont bien payés, merci le ciel. Grâce à cette chance, j’ai débuté l’équitation, mais mes parents ne partagent ni ma passion, ni mes ambitions. Mon rêve, c’est de faire de cet amour du cheval mon métier, ma voie, mon âme. Ici ma vie ne ressemble à rien. J’ai sauté deux classes, je rentre en première à 14 ans, personne ne fait attention à moi. En cours, je suis comme une petite chose fragile et facilement atteignable, tant par les menaces que par les violences. Je hais les gens. Je veux dire… Les gens qui ne me comprennent pas. Je sais que jamais ma vie ne ressemblera à une autre. Je n’ai pas de copain, pas de meilleure amie, pas de sorties le week-end, pas de vie sociale. Même les prétentieuses de mon cours de cheval sont idiotes et désintéressées de ce sport si trépidant.


Alors il y a un mois j’ai parlé de mon projet à mes parents : refaire ma vie ailleurs, à Montrouge précisément. J’ai négocié pendant cinq jours, durant lesquels ils pesaient les pour et les contres de mon choix. Après réflexion, ils ont accepté de payer les dix mille euros requis pour le prêt d’un cheval, l’utilisation des installations, le coach, la pension dans le château, et les repas. Le matériel était également prêté. Il fut convenu que je reviendrais chez mes parents une fois tous les trois week-ends, en train.


Nous avons rendez-vous avec le directeur du pensionnat et le directeur des écuries ce samedi. En ce mois de Juin, les bourgeons ont déjà éclos mais certains, un peu tardifs, commencent à peine leur magnifique croissance. Les fleurs de lilas qui bordent la longue allée du pensionnat ajoutent à mon envie de venir éclore, comme ces fleurs, dans cet îlot de bonheur. J’aperçois, à travers les fenêtres de la voiture familiale, le château vu sur les photos. Il est aussi beau en vrai que sur ces dernières. Tandis que je reste bouche bée devant ce spectacle ravissant, mes parents serrent la main du proviseur et m’adjoignent de sortir de la voiture pour dire bonjour. Je m’exécute et observe le directeur du pensionnat avec attention. Grand, lunettes abaissées sur le nez, costume bien ajusté et cravate au rendez-vous. Je ne me rends pas tout de suite compte que, lui aussi, m’observe. Il fait attention à ma tenue (que j’ai choisie simple et convenable pour l’occasion), à ma coiffure, et il doit probablement se demander si je ferais une bonne élève. Nous le suivons à l’intérieur pour la visite et je découvre enfin l’intérieur de la bâtisse. J’aurai envie de dire : rien de plus banal. Je m’attendais à quelque chose de grandiose mais je ne peux qu’être déçue… La couleur grise des murs, le sol en parquet tout abimé, les crissements des chaussures à l’étage du dessus, tout me paraît simple et sans intérêt particulier. Qu’importe, cette déception n’est qu’une égratignure au cocon doré que j’ai fabriqué à mon rêve. Nous continuons notre cheminement dans ce dédale de couloirs où nous explorons salles de classe, salle à manger, cuisine, dortoirs où je cohabiterais avec 4 autres filles : une de mon âge, une de seize ans et la dernière de dix-sept. « Elle sont à l’équitation, marmonna le proviseur dans sa barbe. » La chance, pensai-je. Je coupais l’homme dans ses divagations démonstratives pour lui enjoindre de nous montrer la partie équidés. Il parut surpris mais s’exécuta.


Les écuries recensaient 90 boxes et 15 paddocks pour les chevaux de l’académie. La visite débuta par le manège ou je vis 5 ou 6 élèves s’exercer à la cession à la jambe et un moniteur leur donner des conseils précieux. On passa ensuite à la visites des boxes. La première écurie en comptait 40 et la seconde 45. Certains élèves avaient amené leurs chevaux et ceux-ci étaient logés dans la dernière écurie de 5 places. Je regardais au fur et à mesure les nombreux chevaux. Beaucoup étaient selle français et KWPN, pour les compétitions je suppose, mais j’aperçus également nombre de poney connemara, de selle ou DRP. J’allais en découvrir quelques uns au fur et à mesure de l’année, mais un seul retint véritablement mon attention ce premier jour…
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Edité par osirisclara le 11-11-2014 à 18h23

Osirisclara

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Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
Posté le 18/01/2014 à 22h34

La suite, le Chapitre 1:

Chapitre 1
Une semaine plus tard je vis cette aventure au jour le jour. Mes parents déposent mes bagages à mes pieds et m’embrassent. Je suis tellement distraite par la réalisation de mon rêve que j’oublie de leur dire au revoir. Un baiser à chacun et ils reprennent la route en sens inverse. Je me détourne de l’allée pour aller à la rencontre des quatre autres filles de ma chambre qui m’aideront à porter mes valises. Au total j’en ai préparé quatre : une pour les affaires d’équitation, une pour le matériel, où sont rangés ma bombe, mes brosses, mes sticks et cravaches, mes tapis, mes licols… Une troisième pour mes vêtements urbains, et une dernière pour mes chaussures, trousses de toilette, manteaux… Les filles qui m’attendent sur le perron sont fines et plutôt grandes. Pour ma part je suis petite et plutôt mince.

« Coline, se présente l’une des filles.
-Moi c’est Eléonore.
Elle porte ses cheveux attachés en queue de cheval et a un visage ovale très souriant. Dès lors je sais qu’elle sera mon amie. Elle continue :
-J’ai 16 ans, et je suis ici depuis maintenant 3 ans, alors si tu as une question, n’hésite pas ! Sur ce elle se penche à mon oreille et chuchote : Fais attention à la fille blonde, elle s’appelle Elisa et c’est la peste de service. Tu risques d’être sa cible numéro un. » Ce à quoi je réponds par un sourire entendu et gratifiant. Je passe ensuite à la seconde fille, qui a mon âge. Ses grands yeux verts se détachent de son visage pâle et angulaire. Sa coupe au carré accentue leur couleur et ses vêtements d’équitation montrent le milieu duquel elle vient. Polo sponsorisé par Devoucoux et bottes Soubirac en cuir étincelant. Malgré tout un sourire chaleureux est inscrit sur son visage. Elle s’appelle Andréa, me dit-elle. Elle me serre dans ses bras et me dit dans le creux de l’oreille qu’elle est heureuse d’enfin avoir une personne de son âge à ses côtés. J’apprendrai par la suite que c’est la fille d’un grand champion de complet.


Je passe ensuite à la dernière des trois filles. Bonde, grande, maigrichonne, c’est la « peste » ; et je le comprends mieux lorsqu’elle m’adresse ces six mots fermes : « Dans un an tu seras virée. » Sympa. J’en reste là et empoigne l’une de mes valises, la plus lourde, celle qui contient mon matériel. Je la tire dans les escaliers tandis que mes colocataires attrapent chacune l’une de mes valises. J’entends Elisa grogner et maugréer : « C’est quoi ces valises ? Elle a mis du plomb dedans pour m’énerver ou quoi ? » Râleuse, je me dis, mais je me demande pourquoi, à 17 ans, elle n’est pas plus mature. Arrivée au sommet des marches, je pose lourdement la valise et observe circulairement les alentours. Un grand corridor, dans lequel j’aperçois de nombreuses portes. Je ne me souviens plus laquelle le proviseur m’avait indiquée comme étant la mienne. J’attends les filles pour les questionner à ce sujet, mais une autre personne va m’aider…


Ce garçon a les yeux gris, ce garçon est grand, ce garçon a des cheveux châtain clair, ce garçon est craquant, ce garçon m’a bien l’air de faire du cheval, ce garçon, je me perds dans ses yeux, ce garçon j’ai l’air d’une quiche devant lui… Aïe ! C’est bien ça le problème. Je me ressaisi et m’excuse de lui être rentrée dedans en me retournant. J’essaie de ne pas trop être déconcentrée par son charme, mais ma phrase ne ressemble à rien :
« Ah, oups, enfin, veux, fin moi je veux dire, que, euh… Désolée, fin de… de t’être rentrée dedans… »
Il me répond par un sourire tellement sexy que je crois que je vais fondre. Je dois avoir l’air d’une gamine de huit ans, comme ça, désorientée par une simple personne du sexe opposé. Je n’ai jamais été attirée par un garçon en particulier, mais là c’est tellement violent que, moi, la littéraire, en perd mes mots. Il me dit :
-Ca va ? Tu as l’air complètement perdue.
-Euh… Je suis nouvelle, je réussis à articuler.
-Ah ! C’est toi Eléonore ? Bienvenue !
-Oui, c’est ça, merci. »
Ses yeux mon Dieu ses yeux… Il part alors que mes colocataires arrivent sur le palier. Andréa m’adresse un sourire malicieux et me lance :
« T’as fait connaissance avec Mathieu ? Pas touche, je l’ai vu la première ! , elle rit et reprend sérieusement : Non vraiment n’y pense même pas, c’est le copain de Mahaut. Il a 16 ans et elle 17, mais elle s’en fiche complètement… En même temps il est tellement beau ! »


Bon. Pas de chance, je ne pouvais pas tomber sur pire. De un il avait déjà une copine de trois ans mon aînée, et de deux je n’étais pas la seule à fantasmer sur lui.
Les filles ouvrent la porte de notre chambre et j’entreprends de défaire ma valise. Coline m’interromps et me dit :
« Tu vas quand même pas défaire ta valise maintenant ? Tu dois aller voir quel cheval tu vas monter tout le premier trimestre ! Allez viens !
-Quoi ? Déjà ? Attends je…, j’essaye de discuter.
-Non, je n’attends rien du tout !, me coupe-t-elle.
-En plus Mathieu aussi va découvrir son cheval ! Il monte tellement bien que c’est lui qui entraîne les jeunes de 4 ans. Cette année il y en a un nouveau, et on veut savoir qui c’est ! Et nous aussi on va voir quels chevaux nous sont attribués ! Ils font ça en fonction de ton niveau !, ajoute Andréa.
-Alors j’arrive ! »
Je remarque qu’Elisa ne nous a pas attendues et je referme soigneusement ma valise à peine entrouverte. Je dévale les escaliers avec mes camarades mais nous sommes stoppées dans notre élan par le surveillant :
« Mesdemoiselles, qu’est-ce-que tout ce chahut ? Ah mais… C’est que nous avons une nouvelle dans le lot ! Alors ça passera pour cette fois, mais pas deux ! »
Nous hochons la tête simultanément et poursuivons notre chemin calmement. On traverse alors un paddock pour aller plus vite et je regarde le bel étalon qui s’y trouve. Coline le remarque et me dit que c’est le cheval que montait Mathieu l’an passé. Il paraît qu’il est compliqué et qu’il a seulement 5 ans. Nous passons par les écuries où j’avais repéré LE cheval.


Je m’arrête pour l’observer. C’est bien lui. Le KWPN dont la robe paraît dorée au soleil et dont la tête et les flancs sont si fins… C’est un hongre et il a l’air un peu agité dans son boxe mais très intelligent. Il s’arrête de gigoter dès qu’il m’aperçoit et je souris. « Peut-être que je l’apaise, me dis-je ». Il s’appelle Ugo, c’est inscrit sur sa porte. Il a six ans, un petit jeune plutôt impressionnant. Sa robe isabelle est plutôt rare mais resplendissante. Il a une pelote pour liste et des yeux avertis et curieux. L’une de ses pupilles est bleu foncé. Une fille plus grande m’écarte et rentre dans son boxe. Elle a dû remarquer mon intérêt pour lui et passe son bras sur sa longue encolure :
« Celui-là, c’est moi qui le monte chaque année. Je suis la seule qu’il aime et à qui il fait confiance. »

Bien. J’ai compris la leçon. Je me détourne de mon coup de cœur avec regret et me dirige lentement vers le club house. J’y retrouve Coline et Andréa, toutes deux assises sur un large canapé en tailleur. Je me pose à leur pied, dans la même position, et Coline me lance :
« Tu as fait la connaissance de Mahaut, à ce que je vois ?
-Hein ? C’est elle qui monte Ugo ? , dis-je, ahurie.
-Oui… Tu n’as pas de chance, toi ! Elle le monte depuis qu’il est arrivé aux écuries, il y a deux ans. »

Le directeur des écuries et les moniteurs arrivent enfin dans la grande salle rectangulaire où se sont installés tous les élèves. Seuls Mahaut et Mathieu arrivent en retard, main dans la main, mais Mathieu me jette un regard en biais. Ils vont s’assoir en plein milieu, les autres leur ont laissés une place d’honneur. J’ai un petit pincement au cœur en les voyant ainsi, tous les deux, mais mon attention se reporte bientôt sur les monos et le directeur. Ils énoncent les nouveaux élèves et lorsque mon tour vient, je dois me présenter :

« Bonjour. Euh, je m’appelle Eléonore, j’ai… J’habite près de Paris, j’ai 14 ans, mais je serais en première pour les cours. J’ai, euh, pour la FFE, le galop 6 mais je vais passer le 7, ici, normalement. Je crois que j’ai fait le tour de la question. »
Je retourne m’assoir et tous les regards sont braqués sur moi. J’entends des « Deux classes ? C’est une blague ?! », ou des « Elle est trop minus, celle-là ». Seul Mathieu me sourit et je m’égare une fois de plus dans ses grands yeux. Puis je me recentre sur l’annonce des chevaux. Le directeur annonce:

« Cette année nous avons accueilli trois petits nouveaux de 4 ans, Soubirou, Clemorée et Viadelle. Je vais vous donner vos montures un par un, et à la fin vous pourrez allez faire connaissance avec eux. Pour les nouveaux, vous irez défaire vos valises en fin d’après-midi. Et si vos chevaux ne vous conviennent pas, nous les changeront pour avoir une communion parfaite entre vous et votre équidé.
Il égrène une bonne quinzaine de nom puis…
-Mathieu Ephète : Viadelle.
Il avait la jeunette, comme chaque fois.
Cinq noms plus tard vient le mien :
-Eléonore Guéguan : Soubirou .
Tous les regards convergent vers moi.
« Le… Le quatre an ?
-Oui. On souhaitait que tu l’entraînes pour l’emmener en Amateur GP l’an prochain, puis aux championnats de France dès que tu auras passé ton galop 7. Bien sûr, s’il ne te convient pas, viens nous en parler et on changera.
-Non, non, c’est très bien. »
Au fond de moi j’ai une peur bleue qui me pétrifie. Vais-je être à la hauteur du défi qu’on m’impose ? Ai-je les capacités nécessaires pour emmener ce cheval à un aussi bon niveau ? Ne vais-je pas me faire peur avec un cheval à peine débourré? Tant de questions taraudent ma conscience…

Une main se pose sur mon épaule. C’est Coline qui me demande si je vais bien. De l’autre côté une seconde main m’accoste. C’est Andréa qui me dit que je vais impressionner tout le monde et que j’ai fait une entrée remarquée dans Montrouge. Quelle angoisse. J’entends les noms défiler, puis le directeur des écuries prononce les noms d’Andréa, de Coline et de Mahaut.
Coline Nodard : Sanfaille.
Mahaut Lefort : Coquelicot.
Andréa Solaert : Mesquin


J’entends tout d’abord le cri de rage de Mahaut, qui hurle à la trahison. On ne lui a pas accordé Ugo, pour la première fois. Elle dit que Coquelicot est horrible, qu’il est réservé aux débutants, que c’est un maître d’école et que son boulot à elle c’est d’apprendre aux chevaux et pas le contraire. Qu’Eliott Meribaud, celui qui a hérité d’Ugo, n’est pas assez bon pour monter correctement le hongre. Le coach de dressage la remet à sa place en répondant qu’il trouvait qu’elle avait régressé et qu’il lui fallait reprendre les bases. J’aperçois Mathieu qui rit sous cape, et nos regards se croisent. Il me fait un beau sourire et se lève car la séance est terminée.


Tandis que je sors, il me rattrape :
« Tu t’es remise de tes émotions ?
-Pardon ? , je réponds comme une sotte.
-Tout à l’heure, tu étais complètement perdue dans les escaliers. Et puis même, là. Ca te surprend d’avoir Soubirou ?
-Un peu. Je pensais qu’on donnait de gentils et vieux chevaux aux nouveaux…
Il rit de ma réplique et continue :
-Bien sûr que non ! S’ils te l’ont donné c’est que tu as un bon niveau et qu’ils te jugent assez mature pour savoir gérer ça. Je sais que Soubirou et Viadelle ont des boxes voisins. On y va ensemble ?
-D’accord. »
Je pense avoir l’air d’un robot lorsque je prononce ce mot. Mathieu poursuit :
-Alors comme ça tu es aussi en première ? Tu as sauté deux classes ?
-Mmmh. Je souffle mollement en m’égarant dans ses yeux, une fois de plus.
-T’as pas l’air d’aimer en parler… Pourtant on sera dans la même classe ! je te montrerai tout ce qu’il faut savoir sur l’école, si tu veux.
-Ah oui ? Merci, c’est gentil de ta part. Tu es à quel étage dans le château ?
-Chambre 21, premier étage.
-C’est vrai ? Moi c’est la chambre 24, en face !
-Ce soir on a prévu une petite réunion dans notre chambre avec les gars et Mahaut et ses copines. Tu veux venir ?
-Mais… Ce n’est pas interdit ?
-Oh, arrête, on fait ça tout le temps on ne s’est jamais faits prendre !
-Non, merci, je ne préfère pas risquer ma place dès le premier jour.
-Ok. Mais la prochaine fois tu viendras ?
-Peut-être, je réponds vaguement. »
J’ai honte de répondre comme une coincée, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que Mahaut me ridiculisera si j’accepte. Nous arrivons devant le boxe d’une jument alezane, d’environ 1 m 60, l’œil vif. Mathieu entrouvre la porte et m’incite à entrer dans boxe :
« Viens. C’est Viadelle. Elle est arrivée il y a deux semaines alors elle est toute chamboulée. Il faut aller doucement dans tes gestes et ne surtout pas être brusque. Je ne sais pas trop comment aborder le travail avec elle, elle est tellement sensible ! Tu aurais quelques conseils ?
-Ben… Fin… Veux… Fin je veux dire… C’est…C’est toi le pro… »
Ca y est voilà que ça recommence. Je ne trouve plus mes mots et je mélange tout.
« Pas exactement. Officiellement, j’ai le même niveau que toi. Galop 6, mais niveau 7.
-Si je peux te conseiller une chose, c’est d’acquérir sa confiance. Fais du travail à pied aussi souvent que possible et viens la voir juste pour lui donner une carotte ou un sucre. C’est tout je crois.
-Ok. Merci beaucoup ! C’est quelque chose que je ne fais pas beaucoup et pourtant il faudrait. Bon. Maintenant je vais te montrer Soubirou."
On sort du boxe de Viadelle et entrons dans celui d’un petit cheval d’1m50 environ. Un pie bai. Un magnifique cheval.



Un cheval qui a immédiatement remplacé Ugo dans mon cœur. Un amour de poney adorable avec de grands yeux curieux. Je me suis approchée de lui avec un soupir de soulagement. J’avais tellement peur de mal tomber. Mais non, ce cheval est le plus beau. Je passe ma main sur son encolure délicatement et lui laisse sentir ma main. Il réagit positivement et je lui plaque un baiser sur le nez. J’ai hâte de débuter les cours avec lui. Perdue dans mes réflexions, je ne remarque pas que Mahaut a fait irruption dans le boxe. Je l’entends alors beugler sur Mathieu :

« Où étais-tu ? Avec elle ? Tu ne penses pas que tu devais me soutenir dans cette épreuve ? On a mené un complot contre moi ! Je n’ai pas Ugo cette année ! Je suis sûre que c’est cette pimbêche qui a monté ce coup fourré !

-Pardon ? Tu peux répéter ces insultes ? Je n’ai rien fait et tu t’inventes un monde pour un rien. Si cette année ils ne t’ont pas accordé ton souhait, c’est que tu n’as pas le niveau. Point à la ligne. »


Je ne sais pas si j’ai vraiment osé dire ces mots, mais Mathieu me regarde avec admiration et l’autre furie me lance un regard violent et acéré. Ils s’en vont, mais Mathieu a un pas mal assuré et me dit à bientôt. Il me fait un clin d’œil avant de quitter l’écurie tandis que je m’assieds lentement le long de la paroi du boxe. Je sens que cette année ne va pas être des plus simples, mais pleine de rebondissements et de bonheur avec Soubirou. Je ressens tellement de joie à ce moment même que je pleure. Cette année sera la meilleure de ma vie, je le sais.



Edité par osirisclara le 18-01-2014 à 22h38



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Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
Posté le 24/01/2014 à 19h59

Voilà, après moultes spéculations, la suite que vous attendez tous (je plaisante ) J'espère qu'elle vous plaira, même si elle est un peu mois longue que le chapitre 1! Je m'attelle déjà au chapitre qui suivra...

Chapitre 2


Ma nouvelle vie est bien moins indulgente qu’auparavant. Ce matin, le réveil sonne à six heures et les souvenirs de la veille affluent. Après avoir défait ma valise, j’ai été rendre une seconde visite à Soubirou. Je lui ai plaqué un baiser sur l’oreille gauche et l’ai amoureusement pansé. Puis le dîner est vite arrivé et nous sommes partis nous coucher extrêmement tôt, 21h je crois…

J’entends déjà Elisa râler dans la chambre, une histoire de pantalon je crois. Andréa vient s’assoir sur le rebord de mon lit :
« Tu as bien dormi ? J’espère que oui, car aujourd’hui est la journée la plus chargée de l’année. On doit découvrir notre cheval dans chacune des disciplines. A huit heures on longe dans les différents manèges, ronds de longe et carrières. Il faut que tu te bouges, beaucoup sont déjà en bas !
-Mmmh, je marmonne car je suis encore dans mes rêves.
-Allez Eléonore ! En plus je suis sûre que Mathieu t’attends en bas, dit elle en pouffant de rire. »
Mine de rien je réagis à cet argument et me lève d’un coup d’un seul.

Je suis douchée, brossée et habillée en moins de deux. J’ai choisi pour ce premier jour à cheval un ravissant t-shirt blanc qui s’assortit très bien avec mon pantalon beige en toile. Je m’attache les cheveux en chignon, enfile une paire de chaussettes et passe mes bottes Tattini. Je jette un coup d’œil dans le miroir et contemple mon reflet. J’ai fière allure, et descend donc, accompagnée de mes deux amies et d’Elisa qui boude toujours. Lorsque j’entre dans le réfectoire, plusieurs regards se tournent vers moi et je rougis comme un enfant. Pour me donner une contenance, je fais semblant de m’intéresser aux beignets soigneusement disposés sur la table du petit-déjeuner. J’en attrape un et prends une pomme bien verte ainsi qu’un grand verre de jus de raisin.

Je scrute la salle pour essayer de trouver où Coline et Andréa sont installées, mais je les vois chacune à une table différente, avec des amies. Vais-je vraiment me retrouver seule ce matin ou dois-je les rejoindre ? La question ne se pose pas longtemps, car je repère Mathieu qui me fait signe de le rejoindre. Mahaut n’a pas l’air d’être avec lui, je prends donc mon courage à deux mains et pars à sa rencontre. Il est assis avec des amis et me fait une place entre lui et un grand blond aux yeux bruns :
« Tu as bien dormi ?, me demande-t-il gentiment.
-Ca va. Quelques rêves peu paisibles, mais dans l’ensemble, oui. Et toi ?
-J’ai pas vraiment dormi… On avait la petite réunion et on s’est fait prendre. Du coup Mahaut est exclue deux jours parce qu’elle fumait et moi j’ai écopé de deux heures de travaux généraux, que j’ai effectués ce matin à 5h.
-Ah… Je suis contente de ne pas être venue, finalement. On longe, ce matin ?(dans ma tête, ça donnait plutôt, ouf, plus de Mahaut pendant deux jours, quelle satisfaction !)
-Oui. Tu vas voir, on va se faire déchirer les mains par nos deux jeunes. Ils sont toujours excités comme des puces ! Je te présente Tom, dit-il en m’indiquant le blond que j’avais vu tout à l’heure ; assis à ma droite.
-Salut, se présente simplement le dénommé.
-Euh… Bonjour. T’as quel âge ?
-Quinze ans. Toi quatorze, c’est bien ça ? »
J’acquiesce en silence, et me détourne de Tom pour parler à Mathieu.
« Tu as fini ? me demande-t-il.
-Oui, dis-je en désignant mon assiette.
-Alors viens, on va chercher nos bébés. »
Je le suis à travers le hall et des sifflements fusent dans la salle. Les gens nous imaginent déjà ensemble, rien ne peut me rendre plus heureuse.


Après ce petit épisode, nous passons dans le paddock caresser le Escalibur, le bel étalon que Mathieu montait l’an passé. Puis, nous rejoignons les boxes des deux loulous. Mathieu passe un licol en cuir sur la tête de Viadelle et je l’imite avec Soubirou. Je remarque sur la matière lisse du licol une petite plaque dorée où est gravé le nom de mon poney. Je souris en attrapant la longe beige et je sors le pie pour aller l’accrocher aux côtés de Viadelle dans la cour. Je passe l’étrille sur les flancs et le bouchon sur l’encolure. Je démêle les nœuds de sa crinière à l’aide de mon peigne argenté et enlève les brins de paille entortillés dans sa queue. Je remarque alors que Mathieu m’observe avec un sourire en coin. Je lui lance un regard surpris et il se détourne immédiatement pour brosser sa jument. « Pris en flagrant délit » est l’expression la plus appropriée pour dire ce que je pense.

Je pose mon tapis marron foncé sur le dos de Soubirou, ainsi qu’un pad de garrot de la même couleur et, pour finir, un surfaix en cuir brun. J’enfile sur sa nuque un beau filet et, pour enrênement, un gogue. Je passe la longe à l’anneau gauche du mors et détache mon pépère. Je suis la première à être prête, je passerai donc première à la longe. Forcément, tout le monde me regarde.


Je me place au centre du manège 70/100 et commence à la faire marcher sur le cercle. Je le sens commencer à se détendre au bout de la longe de huit mètres. Je souris pour ne pas lui faire ressentir mon stress et qu’il puisse se décontracter au mieux. Après trois tours au pas à main gauche je fais claquer ma langue contre mon palais pour qu’il accélère sa cadence. Encore un tour et je le fais partir au trot. Pépère ne se presse pas et je suis obligée de donner du stick sinon il ne partira jamais dans l’allure supérieure. Après deux tours à cette vitesse je me prépare à demander le galop, mais Soubirou en a décidé autrement et se réveille. Coups de dos sur coups de dos, il se cabre et accélère, tente de m’arracher la longe des gants. Je tiens bon, le refais passer au trot et redemande le galop, que j’obtiens cette fois-ci plus souple et cadencé. Je change la longe de côté du mors, pour passer à main droite. J’entends certains cavaliers qui rient derrière moi et essaie de ne pas les écouter. Malheureusement mon angoisse est communicative et mon cheval boue au fil de sa marche agitée. Je le calme tant bien que mal mais d’un coup d’un seul il part dans une course de galop effrénée. Malgré mes « Oh ! Oh !, Oh ! Oh », il ne ralentit que très peu et je tire donc un coup sec pour l’arrêter. Ca a le mérite de fonctionner. Il se place face à moi et durant un instant un duel de regards s’est instauré entre nous. Pour y mettre un terme je le relance sur le cercle au pas, puis au trot. Il est bien plus à l’écoute que tout à l’heure et j’ai espoir qu’il garde cet esprit de travail. Je le place sur un petit galop contrôlé durant deux cercles, puis le remet au pas et rétrécit le cercle jusqu’à ce qu’il revienne vers moi. Je l’arrête et caresse bien fort. Le moniteur me félicite et appelle l’élève suivante, une certaine Alexa. Je quitte le manège la boule au ventre, j’ai peur d’avoir fait n’importe quoi. Mais chacun me regarde avec respect, et je pars retrouver Mathieu qui discute avec Killian, un de ses colocataires.


Il est assis sur une barrière de paddock et laisse tranquillement brouter Viadelle, pas stressé le moins du monde :
« Je t’ai regardé passer ! C’était vraiment du beau boulot. Il est jeune et ne sait pas bien ce que l’on attend de lui. J’ai aperçu Benoît, le coach de cross, le travailler jeudi hier et c’était du grand n’importe quoi. Tu l’as bien géré quand il est parti à fond les ballons, tu peux en être fière, me confie-t-il avec un clin d’œil. »
Le rouge me monte aux joues. Tous ces compliments… Je le remercie et file dessangler Soubirou à l’attache. Il ne bouge pas alors j’en profite pour lui doucher les pattes. Il gigote un peu mais ne bronche pas. Cette après-midi on monte alors je préfère le stimuler et je l’emmène brouter au paddock, puis le lâche pendant une trentaine de minutes. Durant ce laps de temps je m’éclipse pour observer mes camarades pendant qu’ils longent. J’arrive à la fin de la séance de Coline qui semble déçue et vois entrer Viadelle, accompagnée de Mathieu.

La jument est toute excitée et elle fait quelques démonstrations de force aux premiers tours de longe. Mathieu rectifie immédiatement le tir et la calme en moins d’une minute. Il la met au trot, puis au galop en raccourcissant la longe pour déséquilibrer sa jeune et éviter qu’elle n’accélère. J’admire le travail et l’influence qu’il exerce sur la jument avec des yeux pétillants. Il quitte le manège après avoir épater la galerie et je cours le rejoindre à la sortie. Mais alors, c'est la douche froide.


Mon "amoureux" ne semble plus vouloir discuter avec moi, me jette un coup d’œil et s’en va avec ses amis. Je suis affreusement déçue. Qu’ai-je encore fait ? Moi qui pensais que quelque chose se passait entre nous, je me retrouve comme une idiote car je sais que quand Mahaut reviendra, il courra vers elle ventre contre terre comme un petit chien. Ai-je trop espéré de notre amitié ? Mais surtout, pourquoi m’ignorer alors qu’une trentaine de minutes auparavant, nous nous parlions en amis. Déçue, je m’en vais chercher Soubirou au paddock et pars le remettre dans son box. Il semble comprendre ma détresse et promène son nez contre mon visage. Je l’embrasse sur la nuque et passe le licol sur sa tête. Je rentre dans les écuries et… Je me retrouve nez à nez avec Mathieu. C’est le moment de vérité.






Une petite photo pour illustrer le poney:
http://christian.pubert.free.fr/framenews/result/lamottecf2002/image/galopmaing.jpg

Edité par osirisclara le 24-01-2014 à 20h54



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Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
Posté le 24/01/2014 à 22h06

Le début du chapitre 3, ou tout le Chapitre 3, à voir en fonction de ma flemm'attitude... Ca arrive vite mais c'est qu'en une soirée on a le temps de bien faire les choses... PS: certains vont être choqués...


Chapitre 3


Ce tête à tête m’effraie au plus au point mais un éclaircissement de la situation est nécessaire. Je ne vois pas pourquoi il me boude, et seul lui connaît la réponse…
« Pourquoi tu m’ignores ?, je demande en minaudant du mieux que je peux.
-Pourquoi tu m’as menti, serait la question la plus appropriée, répond-t-il avec méchanceté. Il paraît blessé, et ça me fait beaucoup de peine.
-Menti ? Mais menti sur quoi ?
-C’est ça. Fais l’innocente. Tu as un copain à Paris et tu fais semblant d’être libre !
-Pa…Pardon ? (Si il y a bien une chose dont on ne m’a jamais accusée, c’est d’être en couple) Mais… Pas du tout ! Qui t’as raconté des choses aussi idiotes ? Moi ? Un copain ? Tu rêves là !
-Laura, Eugénie, Clémentine, Gabrièle… Les copines de Mahaut. Comment j’ai pu être si bête et croire que toi et moi…
-Hein ? Et tu crois c’est pimbêches ? Elles seraient prêtes à tous les ragots pour fidéliser le petit copain de leur meilleure amie ! Et puis quand bien même si c’était vrai ? Tu es bien avec quelqu’un toi, je me trompe ?
- Alors c’est faux ?, dit-il en soupirant de soulagement. (Je crois rêver : lui se la coule douce avec Mahaut mais moi… Va crever.)
-Oui, évidemment que c’est faux ! Et alors ? Ca change quelque chose à ta… »

Et alors la plus inouïe, la plus étrange, la plus spectaculaire des choses qui peut m’arriver à cet instant se produit : il me coupe d’un baiser à mi-chemin entre les lèvres et la joue. Je dois avoir l’air d’une tomate archi-mûre parce qu’il m’observe avec un sourire timide. Je ne peux pas y croire. Pourtant, il me dit :
« Bon. Ben… Voilà. Mais ça doit rester entre nous. Si Mahaut l’apprend je suis fini. C’est une sorte d’arrangement entre nous deux. Je sors avec elle et en échange elle me prête son scooter et ses parents me prêtent leur maison de vacances pendant les étés. C’est un bon compromis. Donc pas un mot.
-Quoi ? »


Je suis sous le choc. Le bonheur prend fin à ce moment précis et je tourne les talons, le cœur au bord des lèvres. Ce Mathieu n’est pas le Mathieu sensible, généreux et gentil que je pensais connaître. Ce Mathieu est une brute, une sorte de gigolo pour une jeune bourge à qui ses parents autorisent toutes les frasques, cautionnant jusqu’aux tricheries de leur fille. Je n’entrevois plus à présent l’avenir amoureux que je nous concevais, je ne perçois plus cette intense source de chaleur qu’abritait jusqu’alors mon cœur : l’amour. Les larmes coulent délicatement le long de mes joues et mes sanglots se font bruyants quand j’atteins le fond du plus grand paddock, un endroit isolé en lisière de forêt où je crois savoir que personne ne viendra me trouver. Je suis seule, désormais, personne pour m’épauler, et je me défoule sur les brins d’herbe à mes pieds en les arrachant petit à petit à petit jusqu’à former un cœur de terre retournée. J’ai des haut-le-cœur, les vomissements sont proches alors je m’allonge au sol sur le dos et m’endort d’un sommeil agité.


Deux heures plus tard je sens un souffle chaud qui vente dans mes cheveux, puis le nez doux d’un cheval flâner sur mon ventre. J’ouvre les yeux lentement pour ne pas que le cheval fuie. Quel bonheur plus grand que la vision qui s’offre à moi… C’est Soubirou, lâché pour le déjeuner dans la grande étendue d’herbe. Il promène sa masse autour de moi et je me relève tout en douceur pour l’embrasser. Ses petits yeux taquins me rassurent et j’entreprends de jouer avec lui. Je le lance au galop avec un grand bruit de pied, puis il revient en trottinant à moi. Cette complicité me marque et je m’en veux d’avoir pensé que j’étais seule. Mon poney sera toujours là pour me soutenir. Je continue plusieurs jeux amusants pour lui comme pour moi puis je consulte ma montre : j’ai raté le début du déjeuner : si je rentre maintenant, tout le monde me regardera.


Cependant je quitte mon poulinou et cours rejoindre les autres car mon ventre gargouille fortement. Je sèche les moindres traces de larmes sur mon visage et entre discrètement dans le réfectoire. Ca ne rate pas ; immédiatement, je deviens le centre de toutes les discussions, et les regards ne loupent pas une miette de mon arrivée. J’ai honte, je vais m’assoir aux côtés de Coline et d’Andréa. Même elles, m’observent étrangement. J’ai l’impression d’être un monstre, une créature extra-terrestre ou une bombe à retardement. Mais Andréa pousse un cri tellement aigu que j’en frémis :
« Aaaaaah ! C’est tout simplement dingue ! Mathieu qui quitte Mahaut pour toi ?! Je suis trop fière d’être ta colocataire ! »


Second choc intersidéral en mon être. Quoi ? Ai-je vraiment entendu ce qui vient d’être dit ? Ou mes oreilles me jouent elles des tours farfelus et mesquins ? Mathieu ? Mahaut ? Moi ? C’est probablement une blague. Mais apparemment non : le grand châtain clair apparaît comme par magie devant moi, et avec comme témoins l’ensemble des élèves de Montrouge, annonce :
« Je suis sincèrement désolé de t’avoir blessée. J’annonce à tout le monde que je n’ai jamais aimé Mahaut, c’était une mise en scène que ses parents et elle ont souhaité mettre en place pour qu’elle s’intègre plus rapidement. En échange je bénéficiais de pas mal de services. J’ai été idiot d’accepter. Rien que pour toi, ce n’est pas juste, me dit-il, droit dans les yeux. »


Trop de changements dans ma vie. Trop de péripéties incontrôlables et bouleversantes. Ce discours m’enferme dans un mutisme étrange et j’ai une envie délirante de me réfugier dans ma chambre, seule, comme toujours. Alors je laisse en plan mon beau Roméo et ses grandes déclarations d’amour, et cours m’abriter dans ma taverne. Je règlerais plus tard cette histoire.




Donnez-moi vos avis, ce dont vous aimeriez entendre plus parler, un sujet éventuel à aborder et qui vous ferait plaisir, n'hésitez plus, je prends toute critique, mauvais ou bonne!

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Posté le 31/01/2014 à 21h08

Donc la suite, très courte: juste pour patienter... Je ne la trouve pas tip top.


Chapitre 4 :



Je me suis endormie comme une masse. Mais avant, j’ai pensé à mon avenir. J’ai fait une croix sur l’amour pour l’instant pour me concentre sur mon futur cavalier. Si je veux réussir sur cette voie, il va sérieusement falloir s falloir s’y mettre. Alors Mathieu, même si cela me fait mal rien que d’y penser, ne fait à présent plus partie de mes préoccupations. Cheval, lycée, cheval, lycée, ces mots seuls obstruent désormais ma pensée.


Ce matin je me réveille rapidement : la première matinée de classe. Je prends le temps de me faire belle ce matin-là, je veux qu’on me remarque telle que « l’élève sérieuse de la classe ». J’enfile un collant translucide sur ma peau bronzée par le soleil de Martinique, où j’ai passé quelques vacances avec mes parents récemment. Je passe une jupe qui s’arrête à demi-cuisse, ni trop courte ni trop longue, mais pour atténuer ce côté vulgaire je mets aussi un chemisier blanc et une veste bleue marine. Je noue mes cheveux bruns en une longue natte, étale une crème hydratante sur mon visage ainsi qu’un baume sur mes lèvres. J’observe mes trois colocataires du coin de l’œil : Andréa a choisi un slim et un gilet très féminin, Coline a passé une robe noire et des ballerines simples. Pour finir, Elisa s’est mis un jean et un haut moulant rouge, et s’est maquillée comme une… Vous voyez ce que je veux dire : eye-liner à profusion, épaisse couche de mascara noir, ombre à paupière rouge provocant et rouge à lèvre absolument immonde. Beurk.


Je dévale les escaliers et arrive dans la salle à manger de l’internat. Une fois de plus, on me remarque, on chuchote à mon compte, mais je fais fis de ces attentions et attrape une poire, des pancakes et du sirop d’érable. Je m’installe à une table au hasard et bientôt une fille vient s’installer à côté de moi. Sceptique, je la dévisage avec beaucoup d’intérêt : blonde, grands yeux bleus et visage parsemé de jolies tâches de rousseur. Elle est très belle et cela se remarque dès le premier coup d’œil. Elle me sourit :

« Bonjour ! Je m’appelle Cassandre. Je suis chambre 37, au troisième.
-Bonjour ! Moi c’est…
-Eléonore, oui, bien sûr, je sais !, me coupe-t-elle. Je te connais depuis ton arrivée. En même temps, tout le monde te connais ici ! Tu sais… Euh… Je sortais avec Mathieu quand il m’a quittée pour Mahaut. Je savais qu’il se tramait un truc, mais de là à imaginer ce complot ! Il m’a humiliée devant tous les autres élèves, m’a brisé le cœur, mais je n’ai jamais abandonné mon rêve pour autant. Je suis restée me battre pour travailler dans le monde du cheval. Alors aujourd’hui ne te laisse pas vaincre par cet imbécile. Tous ces mots, c’est des paroles en l’air. Mais grâce à toi, Mahaut a quitté définitivement Montrouge. Cette peste finie ne remettra plus les pieds dans mon havre de paix !
-Non ? Tu plaisantes ! Mais c’est géant ! »


Je suis immensément heureuse, mais une vague de panique m’envahit lorsque j’aperçois Mathieu qui s’avance timidement vers la table. Lorsque Cassandre voit elle aussi le monstre arriver, elle m’entraîne hors de la salle en vitesse et nous débouchons dans la salle des premières, lancées dans un énorme fou rire.
« On l’a échappé belle, non ?, je lance, à demi inaudible tellement je pouffe.
-Ca c’est clair ! On est dans la même classe alors ! Génial !
-Oui ! »


Je me suis liée d’amitié avec une fille vraiment adorable, et ça me rend heureuse et joyeuse. Cette journée ne s’annonce finalement pas si mal.

Ce matin les cours prévus sont littérature, économies, maths et anglais. Programme varié et dynamique. Je découvre mes professeurs et ma classe au fur et à mesure. Les profs sont vraiment bons, notamment celle d’économies, ma matière préférée. Je suis quand même soulagée quand je peux m’enfuir retrouver Soubirou à treize heures, après le repas. Je traverse les paddocks pour arriver dans celui où mon poney broute paisiblement. J’ai apporté avec moi un licol éthologique, que je passe autour de sa tête.

Je profite de l’absence de mes camarades pour lâcher mon poney dans le manège. Nous avons la chance de pouvoir s’occuper de ces chevaux comme s’ils étaient les nôtres, donc je jouis d’une grande liberté de travail avec Soubirou. Je décide donc d’installer un dispositif de barres sur la piste. Je place un croisillon puis, à six mètres, un vertical de 60 centimètres précédé d’une barre au sol. Je prends un stick et fait passer cette petite épreuve à mon loulou qui la réussit sans efforts particuliers. Je l’arrête donc la dessus, et pars pour ranger les barres pendant qu’il se roule dans le sable. Quelques secondes plus tard, je sens un souffle chaud contre ma nuque. Je me retourne lentement et me retrouve nez à nez avec Soubirou. Je continue de marcher, il me suit.

Une véritable complicité se créé entre nous deux, et je sais que celle-ci n’est pas prête de se rompre.

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Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
Posté le 15/02/2014 à 16h41

Voilà la suite, que je viens de pondre J'espère qu'elle répondra à vos attentes!


Chapitre 5 :


Nous sommes deux semaines après les incidents concernant Mathieu. Cet idiot m’adresse de temps en temps des sourires mais je l’ignore : il est définitivement sorti de mes pensées. Hier, Soubirou m’a éjecté de ma selle. En effet, le coquin avait décidé de faire l’intéressant devant ses congénères. Après avoir enchaîné des sauts de mouton et des cabrioles, il a foncé au grand galop sur les barrières de la carrière olympique. Il s’est ainsi arrêté net devant, et j’ai volé dans les broussailles. Je n’ai rien eu, et lui a parcouru l’équivalent de 2km en tours de carrière pleine balle. Les étriers et la crinière au vent, il m’a bien faite rire. Je suis ensuite remontée pour la forme, mais nous sommes vite rentrés car il ventait et la pluie était de la partie.

Ce Samedi, l’entraînement intensif de cross commence. La saison de CCE débute dans 3 mois et les chevaux n’ont pas foulé l’herbe du parcours de deux hectares depuis 9 semaines… Ca va être sportif. Soubirou commence à se faire à ma main et à savoir se mettre en place. En deux semaines il a fait plus de progrès qu’en un an et demi.


Lorsque je sors mon poney du box, il s’excite tellement qu’en deux temps trois mouvements je lui enfile un caveçon et une longe de 8 mètres et je cours avec mon poney jusqu’au rond de longe. Directement il démarre au galop. Je le repasse au pas et détache la longe. A l’aide de ma chambrière rouge pétant que je fais claquer derrière lui, je le pousse lentement. Il passe une quinzaine de minute à osciller entre trop et petit galop, enchaînant sauts et cabrioles. Il s’arrête bientôt à ma hauteur et je rattache la longe à son anneau de caveçon.

Je constate que la plupart des cavaliers sont prêts avec dépit et me dépêche de sortir les affaire de Sou’. Je choisis un tapis jaune pétant à bordure noire, fait d’un tissu nid d’abeille pour éviter la transpiration et faciliter l’aération de son poil. Je l’assortis de protections noires et mets un frontal une toque de cross jaune et noir, que j’ai trouvés dans la sellerie commune. Ma selle de cross noire parfait mon assortiment et je monte sur le dos de Soubirou.

Sur le chemin du parcours de reconnaissance, je retrouve Coline et Cassandre qui discutent tranquillement. Je me joins à la conversation. Elles parlent des difficultés du parcours. Coline m’explique :

« En gros, l’année dernière, trois élèves se sont cassé le bras la jambe dans le gué. Il y a deux ans un autre a manqué de se tuer sur le contrebas. Il est paralysé, maintenant. On a un peu plus peur chaque année, mais je pense qu’ils ont décidé de bien sécuriser le parcours cette année, parce que ça devenait vraiment trop dangereux…
-Sympa… J’espère que Soubirou se la jouera cool. Je n’ai pas raiment envie de retomber avec ma chute d’hier. »

Le coach de cross clôture notre conversation de sa voix de stentor :

« Mesdemoiselles messieurs, je vous prie de vous taire. Cette année, les obstacles ont été repensés par nos soins et sécurisés. Cependant, le parcours comporte des risques à ne pas négliger. Je vous demande donc de respecter les consignes, ne pas déroger à l’ordre du parcours, et surtout, ne pas tente d’accomplir un exploit. Les cavaliers montant les jeunots de l’année sont exhortés de ralentir et de ne pas se laisser entraîner par leurs montures. »



Je frissonne de peur. L’atmosphère est totalement effrayante, du ciel gris aux hennissements des chevaux excités. Un ordre de passage a été réalisé, et le premier cavalier à passer est Tom, le garçon que j’avais quelque peu ignoré à la cafet’. Il s’élance comme une furie malgré les cris du coach qui lui hurle de ralentir. Mais on voit bien qu’il ne contrôle plus Whistle, son hongre âgé d’onze ans. Les crampons du cheval ne servent plus vraiment et le petit bai ne tarde pas à glisser. Il tombe dans un tournant, emportant son cavalier avec lui. Tom est éjecté de sa selle et atterri dix mètres plus loin, au pied d’un obstacle. Whistle se relève de sa chute est s’enfuit au galop. Un padd le rattrape et le rend à son cavalier qui ne remonte pas dessus. Il rentre aux box, dépité, il sait que sa note aux examens finaux a considérablement chuté.

La seconde à s’élancer est une fille qui monte remarquablement bien, Lara. Sa jument, Aura, contrôle parfaitement ses virages et saute un par un les obstacles. Elle finit avec un temps d’entraînement de 2 minutes 57. Le nom prochain me tétanise : c’est moi.


J’ai le cœur à cent à l’heure. Soubirou s’impatiente, alors je le caresse et il s’apaise immédiatement. Je le lance dans un petit galop. Il tente de me prendre la main mais le rappelant sans cesse à l’ordre, il se place dans l’allure demandée sereinement. J’ai vraiment un poney formidable. Le premier obstacle est un petit tronc encadré de deux drapeaux rouges. Je l’aborde calmement et en diagonale, pour mieux prendre le deuxième qui se révèle être un contrehaut, suivi d’un contrebas. Mon dos s’arc légèrement et la difficulté est passée. Pour atteindre mon troisième obstacle, je dois galoper une bonne minute en courbes serrées. C’est un gué. Soubirou ralentit considérablement et penche les oreilles en avant, curieux. Il marque un petit temps d’arrêt qui manque de me faire tomber avant de franchir la ligne d’eau dans une gerbe d’éclaboussures. Je suis trempée, mais je franchis le dernier obstacle, un talus de bois, dans le calme le plus parfait possible. Soubirou accélère sur la fin et nous finissons avec un temps de 2 minutes 38. Je suis si fière de mon cheval que je le laisse brouter une quinzaine de minutes avant de rentrer aux écuries. Mais la surprise que j’ai en rentrant est si horrible que je ne peux pas en parler : Cassandre est plantée devant moi, les larmes aux yeux.
« Elé… Elé… Mathieu, c’est… Il s’est… Viadelle et lui sont tombés au contrehaut ! Sa jument va devoir être euthanasiée, elle s’est fracturée la rotule… Et lui… Mathieu, il est à l’hôpital… Entre la vie et la mort. »

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Edité par osirisclara le 15-02-2014 à 19h10



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Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
Posté le 02/03/2014 à 14h50

Chapitre 6 :


Chapitre 6 :

Le choc psychologique est tellement puissant que les larmes jaillissent sans je puisse rien y faire. Ces dernières coulent grossièrement sur mon visage, de chaque côté de mes joues, et atterrissent à mes pieds. Je suis leur trajectoire des yeux, impuissante face à la tristesse dont je suis proie. Une myriade de questions me vient mais la seule que je pose à Cassandre est d’une idiotie incomparable :


« Tu te moques de moi, j’articule à travers mes pleurs.
-Non. Il est dans le coma pour l’instant, ils sont en train de le charger dans l’ambulance. »

C’est à ce moment précis que m’élance dans une course effrénée vers le parcours de cross. Mes jambes sont fatiguées et ma tête est déchirée par une migraine, mais je cours de plus en plus rapidement, supportant la douleur grâce à la seule idée de revoir Mathieu. Malgré toute cette dispute, je ne peux plus lui en vouloir avec cet accident.


Je suis tellement persuadée que ma simple vue le réveillera que je saute dans l’ambulance, contre vents et marées, contre SAMU et infirmiers. Mais une main, d’une force inouïe, me repousse hors de la voiture. Mes pleurs et mes cris me ridiculisent, je le sais, tout le monde me regarde, mais je fais abstraction d’eux, je trouve des arguments pour monter dans l’ambulance, maintenant même les pompiers m’observent durement. Finalement, on me pousse dans l’ambulance avec vigueur et j’atterri sur la banquette, aux côtés de Mathieu.

Il ne se réveillera pas grâce à moi, je sais. Mais je prends sa main qui tombe mollement le long du matelas, et la serre fort. J’ai la vague impression de me trouver dans un roman à l’eau de rose, mais bon, tant qu’à faire, autant lui prouver que je l’aime.


Le château étant situé au beau milieu de la campagne normande, nous passons sur de vielles routes qui n’ont pas été rénovées et l’ambulance ballote sur les chemins de terre et le goudron. Je suis apaisée, à présent, mais je sais que mon attitude a été totalement irresponsable et qu’on ne me pardonnera pas facilement cette faute. Les infirmiers veillent à l’état de Mathieu et je suis tout à fait rassurée.

Certains secouristes me regardent avec un sourire attendri, d’autres carrément moqueur. Je donne l’image d’une gamine amoureuse de son prince, et qui ferait tout pour ce dernier, au gré de péripéties pathétiques. En tous cas c’est bien l’impression que cela me fait. Le rouge me monte aux joues rapidement et je garde les yeux baissés, faussement intéressée par la main de Mathieu qui pendouille dans le vide, se balançant au rythme du crapahutage de la voiture. Cette dernière ne tarde pas à pénétrer, une heure plus tard, dans Deauville.

L’hôpital se dresse bientôt devant les fenêtres de l’automobile et les portes de l’ambulance. Je dois sortir en première, ce que je fais, puis vient le tour des ambulanciers qui portent délicatement la civière où est allongé Mathieu. J’entends vaguement les cris des secouristes qui expliquent la situation aux internes de l’hôpital. Ceux-ci prennent le relais et transportent la civière dans le hall du grand bâtiment blanc. On me dit d’attendre dans la salle prévue à cet effet, et je ronge mon frein en attendant des nouvelles.

Deux heures plus, alors que je somnole sur mon siège, un infirmier me réveiller brutalement et m’annonce que Mathieu est tiré d’affaire, mais qu’il s’est cassé la jambe, de un, et a eu une commotion cérébrale. Il est encore dans le coma mais en sortira probablement d’ici 3 ou 4 jours. Il est possible qu’il ait des séquelles de l’accident. Je demande :

« Quel genre de séquelles ? Des bleus ?
-Euh… Plutôt des problèmes mentaux en fait. Il pourrait, au pire des cas, ne plus avoir de réactions physiques possibles, son cerveau ne suivra plus les informations qui lui sont communiquées. Il pourrait aussi ne plus se souvenir des personnes qu’il connaissait. Tout oublier. Les possibilités sont nombreuses. Le monsieur là-bas (il me montre du doigt le coach de dressage) vous attend, vous devez rentrer chez vous.

-Mais… Je ne peux même pas le voir ? Rien qu’une minute ?, je demande, les larmes aux yeux.
-Impossible. Il est en salle de soins intensifs, je suis désolé mademoiselle mais ce monsieur veut que vous rentriez avec lui. »

Je me lève, accablée, et marche lentement vers le coach. Celui-ci m’accueille fermement :
« Je vous prierais de ne plus faire de coup pareil. Monter dans une ambulance sans permission, c’est dangereux et inacceptable. Surtout que vous n’aviez aucune raison valable. C’est inexcusable. On rentre, venez. Vous avez une séance de liberté à effectuer avec vos chevaux ce soir, je tiens à ce que vous y soyez.
-Oui, oui, monsieur… »

Je le suis, et quelques grosses gouttes coulent encore, lentement, le long de mon visage.

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Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
Posté le 08/11/2014 à 17h53

Hahem, Hahem... Depuis fort longtemps je n'ai pas posté sur le post, ce qui est bien dommage vu l'impatience de certaines d'entre vous. J'en suis désolée. Mais la semaine dernière, en vacances, j'ai pu laisser libre cours à mon imagination qui se veut débordante. Voici donc le Chapitre 7 des cavaliers de Montrouge...

Et bienvenue aux nouveaux lecteurs, car, comme le disait Paul Auster dans Sunset Park, "Au bout du compte, les livres relèvent moins du luxe que de la nécessité, et la lecture est une addiction dont il ne souhaite pas être guéri."


Chapitre 7

Je remonte lentement les escaliers qui mènent à ma chambre, je bouscule d’autres cavaliers, ils descendent si brusquement ! Quelques minutes de plus ou de moins, qu’est-ce qui changerait dans leur minable existence ? Le temps n’a plus d’importance pour moi, je ne cesse d’imaginer Mathieu allongé sur un lit d’hôpital qui ne se remémore rien de sa vie d’avant… Lorsque je rentre dans ma chambre, j’aperçois Andréa étendue sur son matelas. En me voyant entrer, elle se lève d’un bond et me serre fort dans ses frêles bras.
« Oh mon Elé, je suis tellement désolée de ce qui est arrivé à Mathieu… Je sais que même si tu l’as évincé de ta vie il conserve une place de choix dans ton cœur et que tu te sens mal à cause de l’accident…, me dit-elle si gentiment que je m’effondre en larmes sur son épaule.
-J’aurais dû lui dire que je l’excusais avant tout ça… Maintenant, il est possible qu’il ne se rappelle plus jamais de moi. Quelle idiote !
-Tu avais besoin de temps pour réfléchir! Ne te prive pas des plaisirs de la vie à cause d’un garçon alors que tu es si jeune, voyons ! D’ailleurs, je voulais te demander quelque chose… Dans une semaine ce sont les vacances. Mes parents partent à Badminton pour le CCE durant une semaine, et il laisse une bonne dizaine de chevaux à la maison, alors ils m’ont demandé d’inviter deux ami(e)s pour aider leurs palefreniers à monter leurs chevaux. Tu veux venir ?
-Oh merci ! (je la serre dans mes bras encore plus fort) Bien sûr que je veux bien venir ! Merci merci merci mille fois ! »
Il faut bien sûr que j’appelle mes parents pour avoir leur accord mais la perspective de monter avec l’une de mes meilleures amies des chevaux de Complet Internationaux m’accorde une pause dans cette semaine compliquée… Je joins mes parents via mon portable et après quelques minutes de négociations houleuses je passe un accord avec eux. Je rentre à la maison les deux week-ends après les vacances au lieu d’un seul et je dois ramener de bonnes notes, et ainsi je peux passer la semaine avec Andréa. Je passe donc le début d’après-midi en tête à tête avec mes problèmes de maths et file ensuite chercher Soubirou au box.

Soubirou est entrain de mâchouiller sa pierre à sel quand je rentre dans son box. Je le caresse fort puis choisit un licol éthologique bleu électrique dans la sellerie pour la leçon en liberté prévue cette après-midi par groupe de trois. Le but : observer les comportements des équidés entre eux lorsqu’ils sont au travail. Les groupes sont mal répartis : je me retrouve avec Tom, le meilleur ami de Mathieu, ainsi qu’Eugénie, l’ancien bras droit de Mahaut. La pimbêche porte un pull Pikeur rose fuschia assorti à un pantalon d’équitation gris clair. Son stick et le licol éthologique de Pretty, la jument de 11 ans qui lui appartient depuis maintenant quatre ans sont roses aussi. Eugénie a 16 ans, elle a redoublé et est donc en classe de 2nde .

Tom, lui, tient sa ponette de 11 ans avec un licol noir. La ponette en question se nomme très simplement What’s most beautiful ?, et c’est un nom qui lui va à ravir. Elle a une tête de rêve, avec une pelote en guise de liste, et une robe noire de jais. Elle sort avec Tom en As Poney Elite depuis un an et demi, et est donc la ponette sortant sur les plus grosses épreuves de l’écurie à ce jour. Pour ma part j’ai juste passé un polo beige HV et un jean, comme on ne monte pas. J’ai enfilé de vieilles boots foutues et un gilet noir. Le coach du jour est en réalité le suppléant du coach de dressage.

Nous nous trouvons dans une petite carrière de 15 sur 30 mètres à l’extérieur et le coach, Albert, nous demande de nous positionner chacun dans un coin de la carrière pour lâcher nos chevaux. Je trottine donc avec Soubirou jusqu’au coin le plus éloigné et au signal du moniteur je lâche, à l’exemple de Tom et d’Eugénie, mon poulinou. Les trois cavalcadent une bonne dizaine de minutes, donnant ruades et coups de dents, sans pourtant jamais s’effleurer. Le coach nous indique d’observer leurs réactions et nous constatons que l’allure de chaque cheval est différente de son congénère. Pretty par exemple, est une jument agressive est angoissée, alors elle galope à une vitesse incroyable, comme si elle avait peur qu’un éventuel assaillant ne la poursuive. A contrario Soubirou trottine aux côtés de What’s, (le surnom donné à What’s most beautiful) et les deux ne semblent pas du tout contrariés ni inquiets.

Je sens le regard pesant de Tom qui doit se demander ce que je pense de la situation critique de Mathieu. Il me rattrape d’ailleurs à la fin de la séance afin d’en discuter avec moi. Je remarque qu’il est vraiment beau finalement. Ses cheveux en bataille lui donnent un côté tout à fait sexy que j’adore. Il n’a qu’un an de plus que moi mais n’est parallèlement qu’en seconde… Il me lance souvent des sourires charmeurs au réfectoire mais je ne m’en inquiète jamais, je l’ignore, tout simplement. Mais à présent il semble être réellement préoccupé par Mathieu. Il me demande de lui raconter ce que j’ai vu à l’hôpital…
« Eh bien Mathieu n’est pas en situation critique mais il pourrait se réveiller du coma dans quelques jours et ne se souvenir de rien ou même ne plus pouvoir faire d’effort physique. Ce qui signifie arrêt de sa carrière sportive, je réponds.
-Oh merde… Et toi, tu lui as pardonné ? Tu sais, il… Il m’a dit qu’il avait enfin trouvé une fille simple, une fille qui lui correspondait vraiment, et c’est toi, ça.
-Je ne sais pas. On a deux ans d’écart, je n’ai aucun atouts physiques majeurs, je ne comprends pas cette attirance qu’il a pour moi.
-Il est attiré par ton comportement ! Pas par tes formes ou ton physique, continua-t-il, et il n’est pas le seul… »
Je me redresse d’un coup d’un seul. Comment osait-il, alors que son meilleur ami, qui m’aimait, était à l’hôpital, me faire une déclaration d’une telle ampleur. Nous remettons les chevaux dans leurs box et c’est là que ça se corse. Je me suis retournée. Et il m’a regardée droit dans les yeux puis m’a embrassée, fermement, il m’a attrapée par la taille et m’a poussée dans le box de Viadelle, inoccupé depuis l’accident. Je n’ai pas pu résister, il est magnifique, il m’attire malgré Mathieu… Personne ne le saura.
« Tom, dis-je repoussant sa bouche doucement, ce qui va se passer là doit rester secret, tu m’entends ?, je lui ai dit.
-Bien sûr, hors de question d’en parler, ça ferait trop de mal à Mathieu, c’est juste histoire de s’entre-aider, de surmonter cette épreuve difficile… »
Alors nous nous sommes embrassés, longuement, puis avons chuchoté, nous avons beaucoup ri et à l’heure du dîner sommes discrètement rentrés main dans la main.

La soirée est passée lentement. Etrangement, Tom me manque et je ne rêve plus que de ses lèvres. En l’espace de quelques semaines j’ai changé du tout au tout. Je suis arrivée innocente, timide, et à présent je ressens des pulsions amoureuses, j’embrasse un garçon différent chaque semaine… Je ne comprends d’ailleurs pas l’intérêt que ces derniers me portent. Le dîner fut une épreuve périlleuse au cours de laquelle j’ai ressenti une grande gêne. Le plat principal était une espèce de viande qui m’était encore inconnue jusque lors, accompagnée d’une espèce de purée verdâtre peu alléchante. Autant dire que je me suis contentée du taboulé servi en entrée et du gâteau au fromage en guise de dessert. J’ai jeté un regard circulaire sur la salle et je me suis sentie bien seule.

Je n’appartiens à aucune bande, d’autant plus que les trois-quarts des ados étaient jaloux de l’histoire entre Mathieu et moi… Afin de me donner une contenance, j’ai ramassé mes douces boucles brunes en un beau chignon rond et ai fait glissé quelques mèches rebelles le long de mes joues. C’est alors que je me suis aperçue que d’autres personnes faisaient la queue derrière moi pour être servis et certains me criaient déjà dessus pour que, je cite, je «bouge mon gros cul». Quel charme. Soudain Cassandre m’a attrapé le bras et m’a guidé vers une table où étaient assises Andréa et une autre fille prénommée Lou, dont le visage était certes disgracieux de par les nombreuses crises acnéiques qu’il avait dû subir, mais qui dégageait tout de même un certain charme. Elle devait avoir 16 ou 17 ans mais avait l’air bien plus mature. Tout en elle respirait la bienveillance et la gentillesse. Le quatuor que nous formions autour de cette table me rassérénait et les tensions que j’avais éprouvées plus tôt dans la journée se dissipaient au fur et à mesure que leur fil de discussion s’égrenait. Voilà comment ma soirée s’est déroulée. Et voilà qu’un nouveau jour se lève et que de nouvelles péripéties vont écourter ma vie.
Fiction:les cavaliers de montrouge-Chapitre 7!!
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