| melinek a écrit le 16/06/2014 à 23h06: |
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Tu peux m'en dire plus sur les quotas d'activité ? Je connais pas du tout |
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En fait, suite à des abus, un kinésithérapeute ne peut pas dépasser un certain nombre d'actes (donc, de patients) dans le mois, sinon, la sanction de la CPAM peut être sévère.
| melinek a écrit le 16/06/2014 à 23h06: |
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Pour la prescription, cette année on a vu que les kiné pouvaient prescrire... Enfin ça, ça ne me dérange pas d'être à la fin du circuit |
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Hein?!
Tu es sure de toi? Ce serait nouveau qu'un kiné ait le droit de réaliser des ordonnances!
| melinek a écrit le 16/06/2014 à 23h06: |
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Et du coup, ta mère a pu s'offrir une vie convenable en termes de salaire et de temps consacré à autre chose que son métier ? |
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clairement, ça a été un peu un sacerdoce, surtout en parent isolée (mon père ne versait pas de pension)
Elle pratiquait en milieu rural, ça en rajoute à la difficulté.
Sa journée type était:
- me déposer au collège quand elle n'avait pas de domiciles à faire le matin
- séances cabinets (elle en a eu à un moment deux, seule) le matin
- vacations à l'hopital (services médecine, longs séjours, convalescence, pour l'essentiel)
- cabinet le soir
- visites à domicile pendant 2 bonnes heures (qu'est ce que j'ai pu trouver le temps long dans la voiture!)
- paperasse sécu le soir en rentrant, après manger
Elle a eu une secrétaire, qui a choisi après quelques années, de partir dans un autre secteur professionnel. Avec les charges patronales, impossible d'en reprendre une, et il n'y avait pas non plus d'aide à l'équipement informatique (c'était à cette époque le début des cartes Sesame-Vital!) contrairement aux médecins!
Les vacances ensemble se comptent sur les doigts d'une seule main, j'allais en colo. Ensuite, elle s'était mise avec quelqu'un qui a monté un élevage de chevaux (barbes / arabe barbes) en plus d'une petite exploitation agricole, j'y ai donc passé du temps.
Le directeur de l'hôpital, qui avait écho de la qualité reconnue de son travail, voulait l'embaucher. Elle a cédé le jour où elle a eu la proposition d'avoir son matériel racheté pour faire sa salle de kiné. Elle y a perdu en salaire (elle touchait aux alentours de 1500€ net à ce moment là je crois), et, plus dur, sa clientèle. Mais elle y a gagné le status de fonctionnaire (il lui manquait quelques années de cotisation retraite) et: des horaires fixes, des vacances, des formations! Et ça… pfiouu… quel confort!
Bon, j'ai conscience que je dépeins le pire cas, celui du praticien engagé, en milieu rural (50.000km/an de domiciles, pratiquement pas remboursées, car les barèmes dataient d'il y a 20 ans). Ce qu'il faut faire, maintenant, c'est de s'associer en montant des pôles de santé. Ça permet entres autres de mutualiser le secrétariat (quand elle était en domiciles, elle basculait le téléphone chez moi, et c'est moi qui répondait. J'y ai développé une certaine pratique pour cacher le fait que je pionçais quand ça sonnait :P) et de faire des roulements pour les congés.
D'un autre coté, je peux aussi de citer pas mal de belles histoires, comme le gamin qu'elle a eu à 3 ans en retard psycho-moteur, et qui, à la fin de son exercice libéral, était accepté dans un cycle scolaire classique, pas pour handicapés. Ou des sportifs, en particuliers les marathoniens avec qui elle a gardé quelques contacts même 15 ans après, ou les footeux (un petit fond de commerce, ça, les genoux des footeux

). Ou cet adulte du CAT qui arrivait à s'améliorer dans son handicap mental à force de venir au cabinet.
Ce ne sont donc pas les tours de reins que tu te fais en rattrapant un vieux de 90kg qui a marché de travers sur sa pantoufle, qu'elle a dû garder en mémoire, mais ces autres moments là.
À la fin de sa carrière, elle était également dans le jury de fin d'étude des futurs kinés… par contre, moi, dès que j'ai pu ne pas faire de bio, ou quoique ce soit approchant de la profession de mes parents (mon père était pharmacien) j'ai pris la tangente fissa, on se demande pourquoi