Bonsoir,
Ça me fait penser à mon histoire.
Fin 2009, je reprends des cours depuis quelques semaines jusqu'au jour où je chute. Par peur, ma mère refuse que je retourne au club. Ma peur s'est donc amplifiée au point que je traversais la route pour ne pas passer devant les chevaux dans les champs.
Début septembre 2010, lors d'une foire, nous voyons des petits poneys shetland. L'ami de ma mère me propose donc de chercher un mini poney shetland. Nous irons voir un élevage, mais finalement, pas le choix, ce sera un cheval.
Fin septembre, nous allons chez un marchand de chevaux voir des trotteurs. On m'oriente sur une jument et un hongre venant du Portugal.
Voyant la jument (jeune) se sauver, je me dirige vers le hongre de 13 ans, très calme. Je le prépare, il ne bouge pas. C'est le premier cheval que je touche et approche en un an et ma peur disparaît peu à peu.
Lors de l'essai, qui se fera au pas, je suis tenue en longe. Il a de belles allures, a quand même du peps et peut faire quelques années de balade.
Nous étions samedi lors de cet essai, je dois lui trouver un nom pour le mercredi qui suit pour son identification et il arrivera le vendredi suivant à la maison, soit le premier octobre.
Ce que je sais de luiil est arrivé en France mi-septembre et a travaillé toute sa vie au Portugal en tant que cheval de débardage. Il était monté environ une fois par semaine et a environ 13 ans.
En janvier, je pense déjà à le vendre. En mars, il ira en pension dans un champs sous-loué d'un haras, rejoindre un papi poney pour trois mois. Un ami de mon grand-père et entraîneur viendra deux fois en juin et juillet pour calmer mon cheval et m'aider à le gérer. Cheval avec beaucoup de caractère qui traîne tout le monde à pied et arrache les bras une fois monté pour manger de l'herbe ou retourner au champs.
Juillet 2011, je pars seule en balade, grande première pour nous deux. Il est gérable et écoute bien. Seulement, lors d'une longue montée très raide, je met pieds à terre et en haut de la côte, on rencontre un genre de malinois qui cherchait à nous attaquer. Je parviens à nous "cacher" visuellement et monte sur le dos de mon cheval pour aller un peu plus vite et être moins vulnérable. Les voisins se cachant en voyant le chien et les proprios ayant lâché leur chien (ils habitent en face l'entrée d'un chemin de randonnée et ne veulent pas voir de gens passer) le stress était là.
Cheval très calme qui a été attrapé à un posterieur et a donc donné un coup de sabot. Les proprios ont donc rappelés leur chien. Mais mon cheval, qui avait fait attention à moi qui ne gérait plus rien, est devenu dangereux depuis cette attaque poursuite.
Bref, de l'été 2011 à l'hiver 2013/2014, j'ai dû vivre avec un cheval qui n'acceptait plus personne dans son champs. Il nous chargeait, me mordait, me jetait ses sabots au visage (fait exprès, pas involontairement). Je le sortais rarement et ça se passait souvent mal.
Il a même failli me tuer sous les yeux de ma mère alors que je mettais une pastille dans la citerne pour traiter l'eau.
Après plusieurs annonces, je n'ai pas réussi à m'en séparer. J'y tenais trop et surtout, je l'aimais trop.
Mais j'ai dû voir la vérité en face. Il a trop de caractère et je ne posais pas assez mes limites...
Alors on a tenté une dernière chance avant la dernière vente. Vente qui se ferait quoique je pense car je savais que je risquais ma vie à chaque fois que j'allais le voir. Et ce n'est pas franchement un rêve de rendre visite à son cheval la peur au ventre. Même si il y avait des jours détendus et calmes, ils étaient trop rares.
Bref, décembre 2013, je l'emmène en ce pour 3 mois. Il y sera travaillé sur le respect en décembre et vu qu'il retiendra vite, du travail monté sera commencé. Janvier sera un mois de repos pour lui. Travaillé quatre fois par semaine après plus d'une année sans réelle sortie, il l'aura bien mérité. En février, reprise du travail à pied et respect ainsi que monté.
J'ai pris un cours à pied et un cours monté. Cheval pas parfait mais méconnaissable.
Été 2014, balade avec le ce. Un rêve de réalisé car à part une balade avec une amie et son cheval, je ne savais pas comment il se comporterait en groupe alors que j'avais toujours espérée cela.
Il retournera au ce en mars/avril 2015, pension travail. Il y fera de nouvelles bêtises. En effet, il était travaillé monté dans une moitié de la carrière tandis qu'un autre cheval était longé dans l'autre moitié.
Cette confrontation était délibérée car il fait le zouave dès qu'on passe près de chevaux et qu'il faut s'en éloigner.
Première séance, lors de l'éloignement de l'autre cheval, il veut faire demi-tour et se lève quand la cavalière s'y oppose.
Deuxième séance, la stagiaire monté dessus avec ma selle. Le cheval se lève et elle se retrouve debout derrière lui. Les couteaux d'étrivières étant ouverts vers l'arrière, cela est logique. Elle remonte dessus mais trop tard, il a déjà compris et recommence.
Le mois passe et je le ramène chez moi.
Fin mai 2015, je le ramène au ce car je ne pourrai m'en occuper en juin par manque de temps etc.
Pension travail, encore une fois.
Il a très, même trop, bien retenu sa connerie de se lever.
Il se retrouve avec un cavalier sur le dos le temps de trois séances. Le malheureux s'est tellement bien levé qu'ils ont failli se retourner. Entre l'étoile et le coup de cravache entre les oreilles, c'est le coup qui a été choisi. Ayant quelques soucis physiques dûs à son ancien métier, l'étoile aurait pu le blesser sérieusement. Ce n'est pas le but recherché.
Néanmoins, la cravache l'a bien calmé.
Il n'a pas recommencé.
Juillet 2015, plus précisément mercredi 29, cours particulier monté avec Alveiro. N'ayant pas pris de cours suivis depuis bientôt 6 ans, j'ai des défauts et moins de facilités pour tenir le trot enlevé par exemple vu que je ne montais qu'à cru. Mon pépère ayant eu un passage gueguerre contre la selle et le sanglage.
Pour un cheval n'ayant pas travaillé pendant un mois, ne connaissant pas le métier de cheval de club et donc la carrière, il était génial. Bon, il fallait que je le fasse avancer, que je maintienne le rythme, gère la direction pour le laisser sur la piste, gère mon équilibre et ma position donc c'était brouillon. Néanmoins, au premier départ au trot dans la carrière, il a voulu se lever. Je lui ai demandé d'avancer et la stagiaire lui a demandé ce qu'il faisait. Du coup, il a juste amorcé son mouvement sans aller jusqu'au bout. Avant, je serai descendue.
Bref, cheval assez calme, Speed, qui cherchait à bien faire.
Que ce soit dans la première partie du cours qui était dans le rond couvert ou dans la deuxième partie dans la carrière.
Sans oublier que le vendredi 24, balade de deux heures avec une rotation d'un débutant et de moi sur son dos. Cheval calme aussi, qui a testé après son mois de repos. À part me bousculer et enlever ma chaussure, mordre, ne pas donner un pied, ne pas vouloir trotter à pied, il a été exemplaire.
Voilà pour mon histoire avec mon cheval.
J'ai pensé à le vendre par peur puis ensuite par sécurité et pour qu'il ait une personne qui le mérite.
Mais en le mettant en pension travail, où il était travaillé trois fois par semaine (la quatrième fois étant faite par moi en cours particulier) et en posant énormément de questions, se livrant, discutant de ses rêves, passant du temps avec son cheval, on a réussi à se comprendre tous les deux.
Et je l'affirme, je n'avais pas le niveau, le caractère, le physique et l'expérience suffisante pour lui. Cependant, je me suis forgé un caractère et m'affirme plus.
Il y a quelques fois où les vieux démons refont surface, car évidemment, ce n'est pas tout rose, mais je gère comme je peux. Et ensuite, si je vois que le problème persiste ou que j'ai un doute, je vais demander conseil au ce.
Je ne remercierai jamais assez ces personnes. Elles ont en quelque sorte servi de médiateurs. Ainsi, mon cheval et moi avons appris à se connaître, à se comprendre et à cohabiter ensemble.
Aujourd'hui, j'ai repris confiance en moi. Bon, il reste encore du travail, mais je suis plus sereine maintenant.
Désolée pour le pavé, mais ça me tenait à coeur de partager mon histoire dans les détails et ainsi exprimer mon avis.
Ou on tente, ou on abandonne.
Cependant, ayant vécu cette situation, je ne juge pas. Je sais à quel point il est difficile de faire face à la réalité. Celle-ci est dure et cruelle, mais c'est le meilleur électrochoc.
Courage à cette personne