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Témoignage harcèlement scolaire
Posté le 21/09/2015 à 22h39
gaby790
Posté le 21/09/2015 à 22h39
Bonsoir,
J'ai pas mal été harcelée au collège et au lycée.
Au collège, c'était parce que je n'étais pas suffisamment jolie et ça dérangeait les autres. Je me fichais pas mal de mon apparence en fait: appareil dentaire, lunettes, cheveux bouclés en bataille, pulls informes et jeans trop courts... Enfin bref, Ugly Betty en puissance. Donc je vous passe les méchancetés gratuites, des réflexions balancées en face par des personnes à qui je n'avais jamais adressé la parole du style: "T'es moche" (Et encore, là c'est du soft). Des paris/gages engagés entre potes pour aller me toucher les fesses: l'épreuve du siècle, aller toucher les fesses du tréteau de la classe... Et Pourtant, je n'étais pas mal fichue dans le fond. Et puis, pour suivre la caricature, j'étais toujours la dernière choisie en sport pour les équipes. Je n'avais pas beaucoup d'amis non plus. Une de mes rares "amies", se chargeait de toute manière de me détruire avant même que les gens aient appris à me connaître. C'était la seule fille avec qui je trainais à l'époque. Dès que je commençais à échanger avec les autres, elle me rabaissait devant eux, me ridiculisait, si bien que de toute manière, leur opinion sur moi était fait d'avance. Négatif.
Pourtant, je l'avais aidé. Je n'avais aucun souci en primaire, et, socialement, ce fut la période la plus heureuse de ma vie si je puis dire. Cette fille, appelons la C. était arrivée en CM1, tardivement donc, c'était un tout petit établissement, nous nous connaissions tous. J'ai été la première à lui parler, à l'intégrer aux autres. C'est grâce à moi si elle a pu se faire des amis. Si j'avais su, je l'aurais laissé là ou elle était. Mais dès que nous sommes rentrés au collège, elle a commencé à se comporter comme cela. A me mettre la misère, à cracher sur ma gueule quand j'étais pas là, à dire que mes amis me trouvaient immature (curieusement, je suis toujours amie avec ces derniers, et pas avec elle), à me casser devant les autres. D'un autre côté je n'avais qu'elle, et elle me le faisait bien comprendre. Que si je me rebellais, je me retrouverais seule, car aux yeux des autres, de nous deux, c'était elle la plus cool.
J'étais amoureuse d'un garçon en quatrième, elle m'a un jour dit qu'elle allait peut-être lui demander de sortir avec elle. Évidemment, je lui avait clairement parlé de mes sentiments dès le début, il ne l'intéressait absolument pas. C. voulait juste me faire du mal, me faire comprendre qu'elle avait le dessus sur moi, point à la ligne.
Au moment du passage au lycée, j'hésitais entre deux établissements, le plus gros de ma ville, qui était un lycée général, et celui où je suis finalement allée, un lycée agricole. J'ai choisi le deuxième pour des tas de raisons. Je savais que très peu de personnes de mon collège y allait et je voulais faire table rase, commencer en me disant que de toute façon, personne ne me connaîtrai et n'aurait d'à priori. En plus, C. allait dans l'autre, et ça a largement contribué à mon choix. Je me disais que sans une personne toxique comme ça dans mon entourage pour me pourrir, les autres chercheraient peut-être à me connaître.
Entre temps, j'avais commencé à faire beaucoup plus attention à mon apparence. C'est triste, mais ça aide. La première année c'est plutôt bien passée, ou plutôt les 6 premiers mois. Après tout, tout le monde se découvrait. J'étais avec deux filles que je connaissais déjà, une amie de primaire, et une autre amie que j'ai rencontré au centre équestre ou nous montions toutes les trois. Nous sommes d'ailleurs toujours très liées toutes les trois et elles font partie de mes meilleurs amies. Nous trainions en plus avec deux autres filles très sympathiques que nous avions rencontrées à la rentrée avec qui nous rigolions beaucoup, malheureusement, ces dernières sont parties en fin de seconde, elle se sont réorientées.
Les relations avaient déjà commencé à se dégrader entre filles et garçons avant leur départ. Ces derniers étant extrêmement immatures, irrespectueux, racistes pour la plupart... J'avais du mal à m'entendre avec eux, aussi l'ambiance à commencé à dégénérer... Il faut savoir qu'il y avait beaucoup plus de garçons que de filles dans notre classe, et mes deux amies étant parties (en plus, deux gros caractères), c'était moins facile. Ils ont commencé à s'en prendre à moi en particulier. Parce que je n'avais pas de téléphone portable, parce que je n'étais jamais sortie avec un mec et que j'étais vierge, parce que je ne supportais pas le racisme et défendait la nature... Pour tout un tas de raisons bidons. Ça clashait un peu dans tout les sens, mais c'était moi qui prenait le plus parce que j'étais la moins "normale". Parfois, ils s'y mettaient à 5 ou 6 pour me ridiculiser. Au moins cette fois-ci, j'avais de vraies amies avec moi et elles me soutenaient beaucoup.
Moi, je ne me gênais plus pour me rebeller, pousser ma gueulante. Seulement voilà, eux avaient l'appui de la CPE qui était persuadée que le problème, c'était moi. Donc je ne pouvais même pas les frapper, dire quoi que ce soit, ça me serait direct retombé dessus. Pourtant, c'était eux qui foutaient le bordel en cours, eux qui répondaient aux profs, eux qui me harcelaient...
Enfin, le plus drôle dans tout ça, c'est que quand j'ai commencé à prendre soin de moi, il m'est arrivé de recroiser lors de soirée, des garçons de mon collège. Oui, ceux-là mêmes qui se foutaient de moi. Et de ne pas me reconnaître. Et de me draguer. Ou alors de venir limite m'en taper 5, "Woooh, t'as changé, je t'avais pas reconnue, t'es devenue super jolie! On danse?", comme si on avaient toujours été super potes et qu'il ne s'était rien passé. Eh, mec, y a 3 ans, tu me pourrissais. Il y a 3 ans quand tu faisais le beau avec tes potes, moi je ne dansais pas. Je ne riais pas non plus.
Aujourd'hui, à la fac, beaucoup de choses ont changé. Je n'ai plus de mal à rencontrer des gens, personne ne me connaît, ce n'est pas la même ambiance, pas la même maturité non plus. Mais ça laisse des traces. Je suis toujours aussi célibataire, bien que j'ai des propositions, mais je ne peux pas accepter. Je suis incapable de faire confiance à l'autre, de me rapprocher d'un homme. Alors à part quelques flirts innocents en boîte de nuit, ça ne va jamais plus loin, je ne laisse personne s'approcher trop près.