Hier matin fût le franchissement d'une nouvelle étape dans le débourrage de mon jeune.
J'ai eu ma première séance de travaille monté avec l'aide évidente de mon instructeur.
Ce fût donc avec beaucoup de curiosité que j'y suis allée car sa méthode de débourrage ne passe pas par le travaille en longe.
Malgré tout, j'ai passé 1 heure à travailler à pied avant de mettre mes fesses dessus.
J'ai donc travaillé au trot, au pas et les arrêts en filet avec huits de chiffre, lignes droites... Je lui demandais d'allonger le trot, j'étais à côté de lui, au niveau de son épaule en longe colbert et avec un baton.
Exercice qui semble simple mais qui demande énormément de rigueur. J'étais vraiment paumée au début !
Moi qui suis trop douce, j'ai tendance, à jouer dans mes mains trop lentement, pas assez de fermeté pour demander les choses. Je crois être légère en étant polie mais finalement, je suis à côté de la plaque. J'aide pas du tout mon cheval car il comprend plus difficilement mes ordres.
Il est tellement plus simple de demander une chose claire avec fermeté précédé tout de suite d'une cession de notre part !!!
Mon comportement est d'autant plus flagrant lorsque j'utilise ma voix.
Rien que pour demander un départ au pas, je lui dis "Bandit, aller marche !", pour trotter "Aller trotte, suivi par un appel de langue !!!" A bannir complètement, je devrais rester simple "MARCHE, TROTTE, OHHH", avec un intonation franche, ferme et basta, rien d'autre.
Ca parait simple mais c'est pourtant difficile pour moi, je ne peux pas m'empêcher de parler (trop doucement en plus).
Au bout de quelques minutes, voir plusieurs quarts d'heure, ça y est, j'avais enfin réussi à changer ma façon d'être. Et miraculeusement, bébé comprennait mieux mes demandes. Ca m'a fait énormément de bien, l'instructeur m'a fait prendre conscience de beaucoup de chose. Notamment la rigueur, IMPERATIVE dans l'éducation d'un jeune cheval.
Il est vrai qu'au bout de 2 ans de vie commune avec bébé qui est respectueux et bien dans ses sabots, on a parfois tendance à devenir un peu plus laxiste.
Après, il m'a demandé de le titiller, d'aller le chercher pour faire ressortir son caractère. Donc hop hop on s'active, je détend la longe et je m'éloigne de lui, on trotte, on s'arrête, il doit écouter ma main, sinon ma voix, sinon mon bâton.
L'instructeur l'a pris en main à son tour, lui a "réussi" à faire ressortir son vilain caractère. Il a balancé violemment ses postérieurs dans sa direction d'un geste si rapide, si équilibré et si dosé qui le caractérise très bien. Il me dit alors, "Voilà un cheval qui n'est pas prêt à être monté, si il fait ça à pied, il le fera aussi quand tu seras dessus !!!"
Au bout d'une bonne heure, je suis tout de même montée de dessus. Légèrement au dessus de la selle pour préserver le dos encore frêle d'un bébé de 3 ans. Mes mains presques collées l'une contre l'autre sur des rênes tendues.
Et voilà qu'il m'apprend à dresser mon cheval seulement avec mon poids du corps !
C'est super passionnant mais tellement déroutant. Difficile de ne pas être tenté par faire une rêne d'ouverture.
Mais on y arrive, tout doucement...je le canalise dans un petit espace pour l'aider.
Bébé cherchait même le contact de son mors, il tendait ses rênes même si parfois il s'y opposait... L'instructeur me rassure, il cherche juste à comprendre.
Je suis descendue et j'ai pleuré de bonheur.
La honte
