Moi j'ai connu un double poney trop mignon mais avec un caractère de mierde si on peut dire. Il ruait et surtout sa grosse spécialité était de casser les clôtures des carrières en laissant les cavalières dedans puis en partant triple galop pour aller libérer les copains dans les paddocks histoire que ce soit la grosse fiesta au club... 
Ayant un énorme faible pour les gris, j'ai juste fondu devant sa tête de poon's et son caractère.. j'ai passé beaucoup de temps à jouer avec lui au paddock, je lui cachais les brosses et il s'amusait à mettre ma boîte sans dessus dessous.. il était vraiment attachant. 
L'avantage c'est que personne n'aimait le monter car en général on ne finissait pas le cours dessus sauf moi bizarrement, je devais être à son goût car il me laissait rester sur son dos sans trop de difficulté par rapport au calvaire qu'il faisait vivre aux autres cavalières. Du coup un été j'ai reçu un appel d'un des moniteurs du centre car le poney n'arrêtait pas de s’échapper de son paddock et d'aller libérer les copains, il m'a proposé de m'offrir un stage d'une semaine sur place avec couchette à la seule condition que je m'occupe du poney, eux n'avaient pas le temps de lui courir après et moi j'avais la chance de ne pas avoir à lui courir après car il venait quand je l'appelais sauf quelque fois où il trouvait ça marrant de me voir râler pour l'attraper. 
Honnêtement ça a été de loin la plus belle période équestre de ma vie, avoir un tel lien avec un poney de club.. j'avais des étoiles plein les yeux. Seulement ça n'a pas duré...
Quelques mois après, les moniteurs ont commencé à essayé de me le vendre pour un prix de 500€ vraiment pas cher à première vue mais j'étais collégienne et je ne savais rien de l'âge ou des problèmes de santé que pouvait avoir le poney donc j'ai refusé sauf qu'ils étaient vraiment insistants.
Un jour il y a eu une grosse dispute entre les moniteurs et la propriétaire du club, une histoire de famille mais bon ils criaient vraiment fort. A la fin un des mono est venu me voir et m'a dit "on te le baisse à 250€ mais c'est la dernière offre et tu ferais mieux d'accepter car après ça sera trop tard". Malgré que je ne comprenne pas vraiment ce qu'il se passait je me suis mise à pleurer inconsciemment, j'avais la sensation que le poney allait m'être enlevé et c'était vraiment dur... du coup quand je suis rentrée j'en ai parlé à mes parents, le prix était vraiment bas et ils savaient à quel point j'y tenais, seul bémol j'étais un peu grande pour lui mais il restait quand même un poney très porteur... j'avais vraiment envie de l'acheter. Mes parents étaient hésitants mais ils ne dirent pas non... grosse lueur d'espoir à l'horizon !
C'est donc le sourire au lèvre que je me suis rendue quelques jours plus tard au club pour annoncer la bonne nouvelle à mon amour de poney. Et là le cauchemar devint réalité... plus de poney à l'horizon, plus de chevaux, plus rien... seulement des chevaux de propriétaire mais tous les paddocks étaient vides. J'ai couru vers la maison de la propriétaire pour lui demander où étaient passés les poneys et elle m'a dit que les moniteurs les avaient embarqués dans la nuit. 
J'étais anéantie, je suis bêtement allée dans le paddock où il était censé y être puis j'ai posé mes affaires et j'ai fondu en larmes, le poney ne m'appartenait pas mais le lien qu'on avait était si fort que j'en étais malade de l'avoir perdu à quelques jours près.. à ce moment je m'en voulais à un point.. 
Ma cousine qui montait dans le même club que moi s'est renseignée pour savoir où ils avaient pu emmener tous les poneys et chevaux du club. Elle a réussi à trouver une adresse et m'y a emmené. Quand on est arrivé c'était une petit maison avec un jardin simple et les poneys étaient dans une toute petite parcelle du jardin, les chevaux avaient déjà été vendus et quelques poneys également. Ni une ni deux, j'ai couru retrouvé mon poney mais quel déchirement lorsque je l'ai vu, il avait l'air si déprimé dans ce tout petit jardin, lui qui adorait faire des bêtises, lui qui avait d'habitude le regard malicieux plein de conneries dans la tête... il me regardait absent, ça m'a tellement fait mal de le voir comme ça. Du coup je me suis empressée d'exprimer mon mécontentement aux mono en leur demandant pourquoi ? et surtout qu'allait t'il arriver aux poneys et ils m'ont répondu qu'à l'exception de la plus vieille, ils étaient tous vendus. Ils ont ajouté qu'ils m'avaient prévenus, que c'était prévu depuis un moment.. etc autant dire que je n'écoutais déjà plus. 
Cela a été l'expérience la plus belle et la plus douloureuse que j'ai vécu avec un poney de club. Malgré que ça se soit passé il y a déjà plus de 10 ans, j'ai du mal à ne pas éprouver de regrets et de culpabilité rien qu'en y repensant. 
