J'ai trouvé ça très dur de mon côté (et c'est toujours très dur). Je suis partie à plus de 500 km de ma famille et de mes amis pour le travail, et comme j'ai beaucoup de mal à me faire de nouveaux amis/que je ne cherche pas un mec ou une copine, je suis assez isolée. J'ai un bac+5 en poche, un contrat avec un statut de cadre, une entreprise et un patron sympas, mais l'argent est un souci de tous les jours. Avoir un cheval a toujours été mon rêve, j'avais décidé que le jour où j'aurais un CDI d'ingénieur et une cagnotte suffisante de côté, je passerais le pas. J'ai fini par le faire mais la région est si chère que c'est un gros sacrifice... L'année dernière, après 2 ans dans la boîte, tout ce qui ne passait pas dans le loyer (studio), les factures, la voiture, les taxes et l'alimentation, c'était pour la jument - et elle est dans une pension pré sans carrière, pas dans une écurie de luxe...
Ça voulait dire quasiment pas de sorties, de voyages (sans compter des aller-retours ponctuels pour voir mes proches... mais jamais assez à leur goût), de shopping, d'achats "futiles" (DVD, livres, bijoux...) et même les trajets longs en voiture, j'essayais de ne pas abuser, parce que le péage et l'essence, ça coûte. C'est un grand bonheur d'avoir ma jument, je sais que c'est un luxe que beaucoup ne peuvent pas se permettre, mais du rêve à la réalité, j'ai pris un méchant coup dans la gueule ; je pensais être "à l'aise" avec un salaire d'ingénieur mais même si la jument et moi ne manquons de rien, je m'autorise très peu de "folies" (récemment une sangle Mattes pour fêter une petite augmentation de salaire... et aussi parce qu'avec toutes les autres sangles, ma selle tourne). Je suis fière d'être autonome, de pouvoir nous assumer toutes les deux, mais certaines périodes sont vraiment dures. A Noël, je me suis un peu fait sonner les cloches par mes proches parce que je leur ai dit que je ne monterai pas les voir faute de thunes (voyage + cadeaux, ça mordait sur la cagnotte que je garde pour les problèmes véto de la jument, je refuse d'y toucher)...
Après, je n'irais pas jusqu'à dire que je suis malheureuse

mais j'ai souvent une boule dans le ventre en songeant à la période où j'étais chez mes parents. L'entrée dans la vie active, c'est vraiment le moment où j'ai commencé à en baver...