tu as mal lu...il n'est pas "normal" au box
et pour moi il reste du cheval sauvage en lui , ce mode l'elevage est tres marquant pour un cheval il faut en avoir croisé pour s'en rendre compte , et c'est emotionnellement compliqué pour ces chevaux là d'apaiser leur instinct de fuite ou de mefiance , et il reste tres mefiant en box malgré la pension et les manipulations
c'est au contraire en leur montrant qu'on est pas là pour les dominer qu'on les gagne ces chevaux là , il faut leur temoigner du respect , de la gentillesse et de la bienvieillance sinon ça ne marche pas
J'ai eu une mérens de ses 12 à ses 16 ans (morte d'un AVC durant l'hiver dernier) élevée librement en troupeau dans les Pyrénées, attrapée à 3 ans pour être débourrée et vendue. J'ignore ce qu'il est advenu d'elle entre 4 et 11 ans, mais je l'ai retrouvé suité chez un maquignon, squelettique, et complètement sauvage. Ayant eu le cas d'une poulinière, camargue celle ci, arrivée chez moi complètement sauvage aussi (et également élevée sauvage et libre jusqu'à ses 2 ans), mais étant devenue on ne peut plus proche de l'homme 1 an plus tard, j'ai voulu faire le même pari avec la mérens.
Ces 2 expériences m'ont prouvé plusieurs choses :
- avec 1 vécu identique, 2 chevaux restent différents, il y a une part de génétique contre laquelle tu ne peux juste rien
- des chevaux qui n'ont pas confiance en l'homme peuvent faire mine d'accepter sa présence en box par résignation, mais une fois relachés, ils retiennent juste que ce n'était pas cool, et s'approchent encore moins, quand bien même tu aurais amené bouffe, caresses et tout ce que tu veux.
- Tenter de contraindre avec des baffes un cheval de ce type, c'est juste risquer sa vie.
Aujourd'hui, la camargue est ma poulinière numéro un, sa lignée est tout ce que je rêvais de produire en débutant (mental hyper joueur, mais respectueux, froid, calme, énergique, taquin, curieux... le pied quoi^^), mon seul regret est de n'avoir pas obtenu une seule pouliche pour l'heure. Le jour où elle m'en fait une, je garde, sans me poser de question. Et la mère est devenue ce que je décris des produits.
La mérens, grâce au ciel, a eu quelques soucis de fertilité, et les soins ont pris du temps, car : fallait l’attraper (lol), s'approcher suffisamment des sabots pour entraver (re lol), la sédater pour pouvoir la fouiller (big lol), et enfin traiter. J'ai perdu la première année, car monte en liberté, et je ne voulais pas la stresser ni la presser, me disant qu'elle finirait par venir, comme la camargue. Donc pas de suivi écho pour elle, c'était juste de la science fiction.
La deuxième année, pas de poulain. Je lui ai laissé 1 an de plus avec l'étalon, je n'étais pas pressée. La troisième année, je n'avais pas trop de doute sur son état vide, et on s'y est mis... La 4e année, j'ai eu une pouliche... LA déesse absolue concernant le physique. Du cul, des épaules, un dos, des aplombs... Tout pour elle. Sauf le caractère...
La mort de sa mère à ses 8 mois a réglé mon problème concernant le devenir de la jument, je lui avais donné un poulain pour me montrer ce qu'elle valait... La pouliche m'a montré que le caractère de maman n'était pas de l'acquis, mais bien de l'innée...
Heureusement pour moi, et pour la pouliche, je n'élève pas en liberté sans manipulation avant les 3 ans. Je touche, manipule etc dès que les poulains m'approchent de leur plein gré, et heureusement pour moi, son frère, fils de la camargue et du même père, s'est approché dès la première semaine, elle a suivi le mouvement, ce qui a limité la casse.
Mais...
Lui, à 2 mois, sans forcer, était licolé, donnait les pieds à 3 mois, suivait en longe à 4, acceptait mon blouson sur le dos (fait chaud avec une doudoune quand on s'active, donc le côté porte manteau des poulains transformant mon manteau en paillasson, j'apprécie^^) à 5, et était intégralement pansé et touché de partout, suivait seul en balade, etc, au sevrage à 9 mois.
Elle, j'ai pu enfin lui mettre et lui enlever le licol sans soucis à 8 mois, lui prendre les pieds sans me faire shooter à 10 mois, la panser intégralement à 12 mois, et l'avoir enfin nickel en longe à 14 mois... Même fréquence de travail que son frère, méthode différente que j'ai complètement dut adapter au profil de la merdeuse... Et faut pas songer à lui renvoyer un poing dans la gueule quand ça bouge, parce que c'est panique à bord, et on la perd pour un mois minimum, si c'est pas plus.
Alors que son frère, si il cherche trop les limites, une pitchenette de rappel ne lui a jamais défrisé les moustaches, et on reprenait l'exercice dans la seconde sans qu'il ne garde une once de rancune ni de peur.
Bref, tout ça pour dire que je rejoins
spaghetti, si chez ce cheval, c'est autant un mélange d'inné (caractère) que d'acquis (méthode d'elevage), la méthode forte n’amènera QUE des souçis encore plus grave.
Je ne me suis jamais fait shooté en 4 ans par la mérens parce que j'ai toujours fait en sorte d'être d'une douceur évangélique en la manipulant. Ce qui lui a évité de me sauter dessus de peur et d'inconfort. La seule fois où ça a bien manqué dégénérer, c'est lorsqu'un véto a voulu se la jouer dresseur de bronco avec elle... Et derrière, j'en ai eu pour plusieurs semaines pour retrouver les distances minimales qu'elle acceptait entre elle et moi (à son arrivé, c'était 20m, 4 ans après, c'était 1m ; une fois tous les 3 mois, j'avais le droit de l'effleurer, et parfois même, de la caresser quelques secondes avant qu'elle ne réalise et se jette sur le côté...)
Quand à affamer... Tu ne donnes en rien envie à la bestiole de profiter de ta présence, sitôt remis dans son pré, il s'éloignera de nouveau, et encore plus loin qu'avant, puisqu'il se souviendra que c'est toi qui l'a enfermé sans rien à bouffer...
Ensuite, tout dépend de ce que tu souhaites faire : briser ton cheval, ou lui donner envie.