Bonjour Armelle_J,
J’étais prête à intervenir car la plupart des réponses faites à ton problème ne te donnaient pas beaucoup d’espoir et je suis toujours triste qu’on parte du principe qu’il soit difficile d’influencer positivement le comportement des chevaux de club.
Oui, ils sont manipulés par tellement de monde que ce que tu tenteras de construire patiemment pourrait être anéanti en un rien de temps. Mais ces pauvres chevaux ne méritent-t-ils pas qu’on laisse s’exprimer notre compassion pour eux ? En s’occupant d’eux mieux que les autres cavaliers, on peut aussi en sensibiliser certains qui peut-être à leur tour auront quelques gestes attentionnés supplémentaires. Bref, je crois personnellement qu’il n’est jamais inutile d’essayer.
Heureusement,
bamleg est arrivée

Et elle te donne de bien judicieux conseils.
Oui il est vrai que ton impact sera plus compliqué, plus long, moins stable sur ce très beau cheval du fait de sa condition de cheval de club. Cependant, je suis convaincue, par expérience, que si même un seul cavalier prend un peu de temps pour tenter d’améliorer le sort de ces chevaux, pas mal d’entre eux sauront l’apprécier. La grande sensibilité des chevaux, leur excellente mémoire doivent nous laisser croire que tout est possible.
Pour certains chevaux, ça peut les aider à changer et cela sera profitable à tous, d’autres cavaliers pourront prendre le relais une fois que l’un d’entre eux aura trouvé le « mode d’emploi ». Pour les chevaux plus difficiles, ça leur fera au moins un moment dans la semaine où ils seront considérés comme ils devraient toujours l’être.
Peux-tu repréciser la fréquence de travail de ce cheval que je n’ai pas bien compris, stp ? Tu as écris 3 heures le samedi et 1 ou 2… ? heures par jour de la semaine ou jours dans la semaine ?
Pour compléter les très bons conseils de Bamleg, je voulais te préciser que n’importe quel cheval privé de contacts sociaux avec ses congénères va avoir un comportement « dérivatif ». Il peut s’agir de tics, d’inhibition, mais souvent il y a aussi la manifestation d’agressivité en direction des autres chevaux dont on le prive, puis de tout autre être entrant dans son environnement. C’est un peu un effet cocotte minute ! Moins il peut assouvir son besoin d’échanges sociaux avec les siens, plus ses interactions sont rudes et explosives. Il ne peut pas se canaliser le peu de fois où il interagit. Comme un enfant qui voudrait chahuter mais que le niveau d’excitation et de frustration empêcherait de maîtriser ses gestes.
C’est un cercle vicieux moins il est au contact des siens, plus il est agressif avec eux, puis il peut transposer cette agressivité à tout ce qui est ressemblant à des contacts sans en être car un humain de partagera jamais avec lui des activités de cheval….Sauf…. brouter ensemble ! En emmenant le plus souvent possible un cheval brouter, sans lui imposer quoique ce soit, en veillant à lui laisser une longe détendue, en se contentant d’être près de lui. Sans forcément le caresser, juste en assurant une surveillance alentour et lui signaler éventuellement, par anticipation, les événements qui pourraient le surprendre. En chassant furtivement les mouches qui le gênent en été. En le grattant là où il se gratte. En lui montrant où sont les genres d’herbes qu’il semble affectionner …. Une vraie activité de cheval quoi ! Bien sûr sans laisser de côté les règles de sécurité : pas le droit de tracter ou de bousculer son humain ! Voici un des plus beaux cadeaux qu’on puisse faire à un cheval pour compenser un peu sa frustration d’enfermement et d’isolement et devenir un peu un compagnon à ses yeux.
Il faut savoir que le lien social est un besoin fondamental pour les animaux justement dit sociaux (chevaux, chiens, vaches, …). La privation de contact a un effet dévastateur. Le contact visuel ne suffit pas. Le fait de pouvoir se sentir à travers des barreaux ne compensera jamais le manque d’une vraie organisation sociale avec une place clairement définie au sein d’un groupe, des activités communes, des groomings.
Citation :
Parfois lorsqu'on lui présente la main à plat ( là où en général certains chevaux lèchent ) il gratte tout doucement avec les dents mais pour le coup il ne mord pas, avec les oreilles en avant ou sur le côté, et on ne sent pas cette agressivité à ce moment alors je me dis que peut être c'est un moyen pour lui de communiquer mais positivement cette fois ?
Ce que tu décris est une tentative de grooming. Tu as tout à fait compris son intention : il cherche un échange social.
Tu as bien compris que la répression était totalement inutile puisque tu en as fait l’expérience. Il ne s’agit donc pas d’une mauvaise éducation mais d’un mal être.
Au pansage comme au sanglage tous les conseils de Bamleg sont à suivre. Je rajouterais qu’il est important de lui mettre un licol tout au long de ses activités. Un licol et une longe que tu "attacheras" ni trop court ni trop long. Mets quelques brins de ficelles de paille entre l’attache et la longe de façon à ce que ça casse tout de suite s’il tire un peu. Tu peux aussi utiliser des liens plastiques, souvent verts, pour les plantes, les longs modèles (pas les larges des arbres, ceux pour les plantes uniquement).
Le but n’est d’empêcher ton cheval de bouger, il n’est pas vraiment attaché en fait car la moindre tension doit faire casser le lien. Le but est qu’en ayant le licol sur le nez et le poids de la longe, ton cheval reste mentalement dans l’idée qu’il est dans une activité éducative, bien distincte de la liberté qu’il peut ressentir lorsqu’il n’a rien sur le nez ou qu'il ne sent pas le poids de la longe sur le licol.
La démarche n’est pas de l’attacher pour l’empêcher de s’exprimer, mais de canaliser cette expression et d’avoir un moyen efficace d’intervenir pour éviter justement qu’il ne te morde comme il l’a déjà fait. Il faut aussi que tu pense à ta sécurité. Parfois le fait de garder licol et longe suffit à apaiser. Personnellement, il m’arrive souvent dans ces cas-là de ne même pas attacher la longe, juste je la pose par-dessus la porte du box par exemple.
Et s’il menace à nouveau de te mordre comme il l’a déjà fait, il suffit de saisir la longe et de la secouer un peu. Ce n’est pas très agréable pour lui mais ce n’est pas douloureux. Il te menace et toi avec ce mouvement sur la longe tu le préviens immédiatement qu’il ne doit pas faire ce geste. Et aussitôt, tu le rassures, et poursuit ta préparation avec douceur.
En tout cas, je trouve vraiment bien ta démarche pour ce cheval.

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