Alors...
Chronique éthique n°2 : Les chevaux et l'équitation
Ça aussi c'est un sujet qui fait débat, et c'est d'ailleurs LA raison pour laquelle je ne suis pas végane. Parce que oui, je monte encore à cheval (bon, ok, plus depuis quelques années xD Mais maintenant que ma pouliche est en plein débourrage, ça va revenir). Mais bref, je donnerai mon point de vue à la fin.
*Le cheval c'est trop génial... mais pas végane !
Alors non, bien évidemment, l'équitation ce n'est pas végane. Déjà parce que c'est purement et simplement de l'exploitation animale pour le bon plaisir de l'humain, mais également parce que c'est une activité hautement lucrative ! Entre les centre équestres, les éleveurs, le monde des courses, les concours, le haut niveau, les maquignons etc. etc., tout le monde semble s'en mettre plein les fouilles sur le dos de ces pauvres bourrins.
Pour la suite, je vous copie-colle
un passage de ce site internet qui explique (beaucoup mieux que moi) tout ça (ça aborde également très rapidement la question de l'animal de compagnie, mais je compte y revenir dans une prochaine chronique):
Citation :
Ce que j’ai avant tout rencontré, lorsque j’ai discuté de ce sujet, était une incompréhension fondamentale de ce qu’est réellement l’exploitation. L’exploitation n’est pas nécessairement de la violence physique. L’exploitation est le procédé consistant à tirer parti des ressources et du travail d’un autre. Dans ce cas-ci, les ressources des chevaux sont leur rapidité, leur force et leur intelligence. Leur travail est de porter les humains sur leur dos et, dans beaucoup de cas, d’être amenés à faire la course, de sauter des obstacles ou, dans des cas particulièrement bizarres, d’effectuer des pas spécifiques au son de la musique. Le cavalier tire parti de ces ressources et de ce travail en montant, ce que beaucoup de cavaliers aiment en soi, en gagnant des prix dans des compétitions et spectacles, et financièrement en « donnant en location » ces chevaux à d’autres cavaliers. Exploitation de plein droit.
Mais alors, est-ce que tout le monde n’est pas exploité d’une certaine manière ?
Et bien, oui. Dans une société capitaliste, la classe dirigeante exploite la classe ouvrière, principalement pour l’argent et le pouvoir. C’est la réalité, mais même si nous sommes exploités sans pouvoir le contrôler, ça ne justifie pas que nous exploitions les autres, surtout les animaux non-humains qui n’auraient aucun rôle dans notre société, si ce n’était le fait de l’intervention humaine.
Donc, comme il a été prouvé jusqu’à présent, au cœur de l’équitation se trouve l’exploitation des chevaux, qui ne pourra jamais être vegan, peu importe si vous les entrainez seulement à l’aide de fleurs et bisous. De là, j’aimerai aborder beaucoup d’autres questions qui m’ont été soumises par la communauté équestre :
Qu’en est-t-il des chiens et chats ? Est-ce que les posséder n’est pas également de l’exploitation ?
Premièrement, si vous vous considérez comme le propriétaire d’un animal/animal de compagnie, vous ne respectez vraisemblablement pas la personne de l’animal. Aucun humain ne peut posséder un animal. Je n’entends pas les gens se définir eux-mêmes comme « propriétaires d’enfants », après tout. Cela dit, si vous avez acheté l’animal, c’est de l’exploitation. Les animaux ne sont pas des marchandises qu’on élève, achète et vend selon nos désirs. La domestication d’une espèce n’est jamais vegan et peut seulement être stoppée si les gens refusent d’acheter plus d’animaux, et adoptent à la place ceux déjà présents. Tout comme les chiens, mais pas comme les chats, les chevaux n’ont pas été domestiqués pour leur compagnie, ils ont spécialement été élevés pour le transport, l’agriculture, la guerre, et le sport (chiens élevés pour la chasse, pour la race, etc), donc les chevaux ont plus tendance et sont plus capables de faire ce que veulent les humains. C’est clairement de l’exploitation.
L’adoption ne suffit pas. Cela dépend aussi si vous avez adopté l’animal pour une raison spécifique (l’équitation) ou si vous vouliez juste lui donner une meilleure vie. Par exemple, si j’adopte un chien pur-sang, mais que je l’entraine ensuite pour des concours, c’est de l’exploitation.
Beaucoup de personnes ont comparé l’équitation à la promenade des chiens. Si je promène un chien parce qu’il a besoin d’exercice et d’air frais, ce n’est pas de l’exploitation. C’est avoir à l’esprit leur intérêt, mais si je monte sur son dos pour qu’il me porte, c’est de l’exploitation. Un autre exemple, plus ridicule, serait de penser qu’une bonne manière pour moi de faire de l’exercice serait de courir avec un chien, donc j’adopte un chien pour cela et je vais ensuite courir avec lui pour mon propre intérêt. Est-ce que je ferais du mal au chien ? Probablement pas. Est-ce que le chien tirerait un avantage à être sorti et à vivre sous mon toit ? Sûrement, mais là n’est pas la question. La question est : est-ce que j’utilise le chien pour mes propres intérêts, dans ce cas-ci pour mon entraînement physique ? La réponse est oui, donc c’est de l’exploitation car cela signifie que ma préoccupation est ma santé, pas celle du chien.
Et si je suis vraiment gentil avec mon cheval ? Aucun problème n’est-ce pas ?
J’espère vraiment que vous êtes gentil avec l’animal que vous avez mis en esclavage et que vous forcez à travailler pour vous, puisque c’est la moindre des choses à faire, mais peu importe votre gentillesse, ça reste de l’exploitation, comme expliqué plus haut. Beaucoup de personnes m’ont dit utiliser des techniques moins vigoureuses, comme si n’importe quel acte inutile de force sur un animal était éthique. Certaines personnes m’ont même affirmé utiliser des pratiques d’équitation naturelle. Après y avoir brièvement jeté un œil, je m’aperçois que c’est la façon « humaine » d’entraîner un cheval. On les entraîne à l’aide de patience et compréhension, plutôt qu’à l’aide de douleur et de peur (fouets, éperons, etc..). Beaucoup « n’enferment » pas les chevaux, m’a-t-on dit, et utilisent des champs libre-parcours au lieu de paddocks et étables. C’est clairement mieux que l’alternative abusive, mais ça n’annule pas le fait qu’ils entraînent, contraignent, et conditionnent les chevaux pour le sport et l’amusement. C’est du welfarisme, pas des droits des animaux. On continue.
Les chevaux ont besoin d’exercice. L’équitation c’est comme aller à la gym !
Quand je recherche ce qu’est l’exercice pour chevaux, je vois beaucoup d’articles discutant des raisons pour lesquelles les chevaux ont besoin de beaucoup d’exercice. Sans surprise, les raisons principales sont que les chevaux qui sont maintenus en étable ont souvent besoin d’être libérés ou ils tombent malades. L’autre raison la plus courante pour exercer un cheval est afin qu’il soit assez fort pour la compétition. Il semble que la conclusion évidente soit de se débarrasser des étables et compétitions, et les chevaux n’auront pas besoin de tant d’exercice. Je suis certain qu’il est possible de courir en cercle avec un cheval en laisse ou dans un champ clôturé, sans monter dessus. J’ai également du mal à croire qu’un cheval sauvage, pouvant courir à sa convenance, aurait du mal à faire assez d’exercice sans intervention humaine.
Les chevaux sont de grands animaux. Ils ne feraient pas ce qu’ils n’aiment pas faire ! Mon cheval adore l’équitation et la compétition / Les chevaux adorent avoir un travail à faire
Ma supposition est que le cavalier projette simplement son propre bonheur et ses propres désirs sur son cheval et les preuves ont tendance à confirmer mes suspicions. Selon un article de The HorseMagazine (auquel j’ai dû m’abonner pour le consulter) :
« En tant qu’animal social, de proie, il n’est pas surprenant que les chevaux choisiront en général l’alimentation et le contact social au lieu de la locomotion », dit Uta König von Borstel, Dr, chercheuse à l’Université de Göttingen en Allemagne.
König von Borstel et son assistante Julia Keil, de l’Université de Médecine Vétérinaire de Vienne, en Autriche, ont conduit une étude dans laquelle les chevaux avaient le choix entre plus ou moins de travail. L’équipe a entraîné 18 chevaux à sang-chaud dans une arène à entrée en Y. S’ils prenaient le chemin de gauche, ils travailleraient pendant deux tours avant que le cavalier ne descende. S’ils prenaient le chemin de droite, ils travailleraient seulement pendant un tour avant que le cavalier ne descende. Une fois que les chevaux furent assez entraînés à ce principe, les cavaliers descendirent et les chevaux purent choisir de faire leur propre choix : chemin de droite ou de gauche ?
Il s’avère que les chevaux ne choisirent aucun des deux, raconte König von Borstel. En réalité, leur choix favori était en général la sortie.
*Et moi dans tout ça ?
Personnellement, sur ce point, je suis
particulièrement égoïste (et je l'assume

)
Vis à vis de mes animaux (chevaux, mais aussi chien et chats), je me considère comme un parent vis à vis de son enfant : c'est moi qui décide ce qui est bon pour eux et qui leur impose un mode de vie (j'essaie de le faire le plus sagement possible, bien entendu... mais chacun aura de toute façon une vision différente de la sagesse ici). C'est moi qui décide d'où ils vivent, d'où ils dorment, de quoi ils sont nourris, de par qui ils sont gardés, du fait qu'ils n'aient pas le droit d'attaquer les humains (
n'est-ce pas ma chienne 
), mais également de leurs activités (bon, pas pour ma minette, elle elle fait ce qu'elle veut xD Mais par exemple ma chienne fait de l'agility et du cani-cross, ma vieille jument est à la retraite mais fait une balade en main de temps en temps et ma jeune est en débourrage).
Vis à vis de mes chevaux en particulier (et de ma chienne aussi, remarque), je me considère également comme un coach vis à vis d'un sportif pro.
Pour un végane, je serais plutôt "le propriétaire de la plantation de coton vis à vis de son esclave". Je ne peux pas réfuter qu'il y a une part de vrai dans cette comparaison. Mais comme je le disais, sur ce point je suis égoïste.
Cependant, je fais la différence entre une équitation "douce" et toutes les dérives qu'on peut voir dans le monde de l'équitation. Par exemple : à partir du moment où il y a violence, à partir du moment où il y a profit (à partir du moment où il y a un box

) je ne cautionnes pas.
Et bien entendu, je fais également une énorme différence entre "améliorer les conditions d'élevage" des animaux de production (la finalité est la même : l'animal est abattu pour être mangé) et monter un cheval pendant une partie de sa vie, de temps en temps, tout en lui offrant un environnement au plus proche possible de son environnement naturel (dans les limites des lois, bien sûr qu'on ne peut pas laisser un cheval en liberté, y aura forcément des clôtures... mais comme un chien dans un jardin finalement), en le soignant correctement et jusqu'à la fin (naturelle) de sa vie. Parce que, soyons d'accord, si améliorées soient les conditions de vie d'une vache (ou n'importe quel animal de production) dans un élevage "bio et local", du moment où elle sera malade et que le traitement coutera plus cher que ce qu'elle rapporte, elle sera éliminée. Et elle sera éliminée exactement de la même façon qu'une vache d'un élevage intensif (les abattoirs sont les mêmes). Ce qui n'est pas le cas chez les poneys, vous le savez, les proprios sont la plupart du temps prêts à dépenser des sommes folles pour les soigner (bien plus que chez les "simples" animaux de compagnie d'ailleurs). Oui, pour moi y a une
énorme différence.
Outre tout ça, je suis persuadée qu'un cheval peut prendre plaisir à être travaillé, pour peu qu'on l'écoute un minimum. Je prend l'exemple de ma vieille jument. je l'ai récupérée lorsque mon club a fermé (j'étais pas encore végé à l'époque, donc je ne me posais pas trop de questions à ce propos). toujours est-il que j'avais récupéré une jument complètement éteinte, qui faisais les cours débutants et était largement traitée de "paresseuse", qui se trainait, fuyais lorsqu'on allait la chercher au pré, bref, pas bien dans ses sabots quoi.
Une semaine après être arrivée chez moi, j'avais une jument au taquet, qui avait retrouvé une deuxième jeunesse, venait me voir au trot lorsque j'arrivais dans son pré et me trainait littéralement durant les balades

Par contre quand on travaillait en carrière c'était autre chose. Elle était certes plus vive et plus allante qu'en club, mais on voyait qu'elle n'était pas fan pour autant. Si ça avait été maintenant, je me serais donc contentée de faire de la balade.
L'exemple de ma pouliche maintenant : on est en plein débourrage avec elle. Elle est particulièrement zen et cool, elle aussi vient me voir dès que j'arrive au pré (et pourtant ce n'est pas moi qui nourrit, elle sait donc très bien ce qui l'attend quand je viens xD). On fait un débourrage tout en douceur, le but étant de ne rien faire qu'elle n'accepte pas d'elle même. Si bien que je suis déjà montée dessus dans son pré, en liberté sans qu'elle ne dise rien (oui, je sais, c'était pas très malin de ma part, c'est c'était une fois pendant quelques secondes x) ). Ce n'est pas du conditionnement dans la mesure où ma pouliche connait autre chose. Elle connait le simple pansage, elle connait les balades en main, elle connait la paix royale au pré avec ses potes. Par contre elle ne connait pas l'humain qui lui grimpe dessus, pourtant elle l'accepte sans rien dire. J'ai donc tendance à considérer que ce n'est pas une torture.
La suite me dira si elle aime ce que je lui propose ou non. Si elle me fait comprendre (et je la laisserai s'exprimer là dessus) que mes activités la barbe, alors je la laisserai tranquille ou tenterai de lui proposer autre chose. Pour l'instant on n'en est pas encore là.
EDIT :
djebeldesierra : Mais non !! :O C'est qui ton amie, je la connais peut-être ? :D (je ne suis qu'en deuxième année, donc elle ne peut être qu'un an en dessous de moi x) )
Et toi, tu fais quoi sur Nantes ?
