Etudes, métier, dilemme: cheval ou argent ?

Quand j'ai lu ça, j'ai capté direct que tu es belge.

Elle peut aller à Gembloux, ils sont chouettes et le niveau est top.

Louvain propose aussi ?

Je n'ai pas tout lu mais ne te mets pas trop de pression par rapport à ton avenir...c'est complètement normal de douter de ses choix, surtout quand on est aussi jeune..(et sans vouloir t'inquiéter, tu seras certainement confrontée, au même titre que tout adulte qui se respecte, à des remises en questions fréquentes concernant tes choix professionnels, quelle que soit l'orientation que tu choisiras..passion ou pas..).

.... et surtout, dis toi que tu as beaucoup de chance d'avoir l'âge que tu as..

Se dire que tout est est encore possible est à la fois jouissif et source d'angoisses..le choix de la raison ou celui du coeur? Gros dilemme..à 16 ans, c'est vertigineux...

Juste...longues études ne signifie pas forcément gagner beaucoup d'argent..je parle en connaissance de cause puisque j'ai un bac + 5 en droit, j'ai l'examen du barreau en poche, et après en avoir bien ch... pendant des années, j'ai un boulot que j'aurai très bien pu avoir avec un simple Bac+2..pourquoi? Parce que comme dis + haut, beaucoup d'avocats sont au SMIC, parce qu'au fond j'ai choisi cette voie pour de mauvaises raisons..des parents que j'avais envie de rendre fiers (l'enfant unique qui ne veut pas décevoir dans toute sa splendeur), avec l'idée préconçue que quand tu fais des études tu vas non seulement trouver un boulot facilement mais en + bien gagner ta vie..

Le problème quand tu te diriges dans une voie qui te plait pas + que ça, c'est que tu t'essoufles facilement, la motivation fait défaut..et un beau jour.. tu envoies tout péter (c'est ce qui s'est passé pour moi)..après avoir prouvé à mon entourage que je pouvais y arriver (et un peu à moi_même aussi), je me suis retrouvée au pied du mur...et j'ai réalisé que concrètement je n'avais ni l'envie ni le courage d'ouvrir un cabinet, de bosser 70h/semaine, et de passer à côté de ma vie et de mes envies réelles...mon souci c'est que lorsque je me suis "réveillée" j'avais déjà 27 ans...j'ai regrété (et regrette encore parfois), de ne pas avoir écouté que moi, de ne pas m'être orientée vers LA voie qui me plaisait..les chevaux...ou tout du moins, une voie qui me plaisait + que le droit..et dieu sait qu'il y en avait..

Ceci dit, mes études ne m'ont pas apportées le boulot ni l'argent, mais m'ont permis de rencontrer des amis formidables, de vivre les meilleures années de ma vie, de m'enrichir intellectuellement, et par dessus tout, bosser dur m'a permis d'apprendre à ne pas baisser les bras au moindre problème. Donc pas d'argent mais expérience super enrichissante quand même (il y a toujours quelque chose à retirer de chaque expérience).

Il y a 2 ans, j'ai eu un gros ras le bol de mon boulot. J'ai failli tout plaquer pour me réorienter "dans le milieu du cheval", car comme toi j'ai toujours été passionnée, j'ai toujours envié celles et ceux qui arrivent à vivre de leur passion (et oui il y en a , j'ai toujours admiré celles et ceux qui "osent" se lancer, se réorienter, sous prétexte que l'on a qu'une vie, qu'elle est courte etc....( il n y a pas d'âge pour se poser ce genre de question..) mais une chose est sûre, + le temps passe, + tu as des responsabilités dans la vie..conjoint, enfants, maison....c'est ce qui m'a m'a poussée à "raison garder": aujourd'hui, du haut de mes 32 ans, je suis maman de 2 enfants, une maison à payer, une organisation bien rodée, et tout plaquer pour me lancer dans cette "voie", qui n'est pas réputée pour être florissante, me paraissait beaucoup trop risquée dans ma situation.

Si j'avais été célibataire sans enfant, j'aurais probablement fait les choses autrement..mais avec des "si"...

Je crois que malheureusement, personne sur CA ne pourra te donner LA solution, celle qui te convient..(sachant qu'en + tes envies aujourd'hui ne seront pas forcément les mêmes dans 10 ans..)

Pour ma part, si c'était à refaire, j'essaierais de briller au bac, puis je m'orienterais vers une filière qui me plait beaucoup, parce qu'a priori + tu aimes ce que tu fais, + tu as de chances d'être bonne, + tu auras de chance de trouver ta place..(je dis bien que c'est une probabilité, pas une certitude)..en + jeunesse et mobilité sont de réels atouts..(se reconvertir quand tu as mari, enfants et crédit sur le dos, c'est pas la même).

Après si tu te sens dévorée par la passion du cheval et qu'au fond de toi tu sens qu'en prenant une autre direction tu vas passer à côté de ta vie...tente....l'essentiel c'est d'avoir le moins de regret possible.
Autour de toi tu trouveras des personnes, comme moi, qui ont fait de longues études et regrettent de ne pas avoir laissé + de place à leur "voie intérieure", comme tu trouveras des personnes qui ont foncé dans leur passion et ne sont pas parvenues à l'assumer pour telle ou telle raison, ont dû renoncer..et ceux qui ont foncé, et en vivent sans aucune ombre au tableau.

Ne te mets pas trop la râte au court bouillon quand même, c'est pas parce que tu ne fais pas un métier qui te passionne que tu vas râter ta vie, autrement on serait nombreux à chercher une corde en ce moment..

Moi j'ai réussi à pallier mes regrets en ayant un boulot peu passionnant mais qui me permets de concilier vie de famille et d'assumer ma passion..puisque je viens tout juste d'acheter ma jument...)

louiz Hihi oui ^^ Ca n'a pas le même nom en France ?

Gembloux est très réputé, mais il n'y a que eux sur le campus donc on tourne vite en rond ^^
A louvain, en Agro ils proposent les études de bioingénieur, aussi réputé et plus d'ambiance, car grand campus.
Et bruxelles aussi, à L'ULB, a sa section bioingénieur, mais moins connue et moins mise au point que les deux autres.

En France, c'est un titre d'ingénieur (niveau master) et après, ça se répartit par options :
- agronomie
- travaux agricoles
- environnement
- agroalimentaire
(etc)

Le programme reste assez identique à celui du master bioingénieur.

Tu as aussi plein de masters universitaires qui recoupent le programme des bioingés belges et ingés français.


J'ai voulu aller à Gembloux mais le père n'a pas voulu.

Je ne connaissais pas la section de Bruxelles.

niania88
Par ce que à 5 ans déjà je voulais avoir mon centre équestre (apparement) et vers 8 ans je voulais être comportementaliste

Merci à toutes d'avoir répondu je suis déjà plus sereine Je me verrais donc bien continuer des etudes qui me plaisent dans l'environnement pour me re orienter au cas ou dans le monde du cheval après. Bien sur je ne suis pas sure mais deja je suis plus tranquille maintenant que j'ai lu vos messages

Pour moi, le monde du cheval est circonscrit aux métiers qui tirent leurs ressources directement de l'exploitation du cheval. Or mine de rien, il n'y en a pas tant que ça. Il y a bien plus de personnes qui vivent des activités annexes au cheval (équipementiers, conseillers techniques, fournisseurs d'aliments, etc) ou pour lesquelles le cheval est un médiateur (gardes environnementaux, thérapeutes, agents de voirie, etc), que de personnes pour qui le cheval est un gagne-pain (enseignants sportifs, éleveurs, palefreniers, etc). Et justement, je pensais plus à ces métiers périphériques, généralement mieux payés et moins tournants que ceux liés directement au cheval, sans pour autant s'éloigner de cette force vive.

Franchement, il faut aller à la rencontre des professionnels pour poser toutes les questions utiles : salaires actuels et "prévisionnels" dans dix ans, tendances actuelles et à venir, évolutions de postes, adaptations des cursus, etc. C'est très instructif !

louiz tu as plus d'informations sur les conseillers technique et les équipementiers ?

Oui, sur les conseillers.

Pour coller à la description de l'ONISEP tout en développant : ce sont des spécialistes dans un domaine précis (alimentation, reproduction, économie, etc) ou au carrefour de ces domaines (génétique/repro par ex.), employés par divers organismes agricoles (chambres d'agriculture, groupements, etc) ou para-agricoles (banque-assurance, collectivités territoriales, etc) et intervenant auprès des exploitants agricoles pour les accompagner dans leurs choix techniques, face à une problématique ou dans un projet.

On est sur des profils Bac+2 à Bac+5 avec des rémunérations qui peuvent varier selon les employeurs, la spécialité et le niveau de qualification initiale. ONISEP parle de 1800 euros, c'est un salaire de technicien (qualification) en début de carrière. Un ingénieur pourra entrer à 100-150 euros de plus. Sur le terme, les salaires évoluent en fonction de l'expérience, du renforcement des compétences, de l'intérêt pour la spé...

Dans les chambres et assimilés, les conseillers évoluent pas mal en interne vers des postes plus qualifiés ou des postes cadres. Parallèlement, beaucoup de conseillers développent une activité privée et finissent par partir, une fois que leur propre boite tourne. Du coup, il y a pas mal de turn-over et ça peut être très intéressant en matière d'offre d'emploi, surtout des régions qui restent fortement rurales.

Pour les équipementiers, je ne connais pas bien.
Je poserais la question à mon petit papa. ^^

Alors déjà, ne te stress pas trop en te disant que tu n'a pas droit de te tromper maintenant et que ton chois d'orientation sera définitif, car ce n'est pas le cas... Énormément d'étudiants se réorientes durant leurs première années d'études supérieures, et beaucoup se réoriente et change de carrière aussi plus tard.
Par contre il est vrai qu'il est surement plus facile de partir sur des études générales pour ensuite se réorienter vers la filière équine que l'inverse.

Mes parents m'ont longtemps pousser à avoir un travail "normal" et à garder le cheval comme loisir. A 17ans, j'aurais aimé travaillé avec les chevaux mais n'avait pas d'idée claire de quoi faire, donc j'ai écouté mes parents et suis partie sur des études générales.
J'ai fais un an de prépa, puis deux ans d'écoles d'ingénieur, mais ça ne me passionnait pas et j'ai fini par décrocher. Je suis ensuite partie un an en fac, sans plus de succès. Arrivée là, j'avais eu le temps de réfléchir un peu plus et de me renseigner sur des formation à l'étranger. Je suis donc partie en Grande Bretagne faire une licence en science équine (en gros une licence de biologie spécialisée dans les chevaux), et j'ai ensuite enchainé sur un master en entrepreneuriat et management en me disant que ça m'ouvrirait une porte de sortie si je ne voulais/pouvais plus un jour travailler dans la filière cheval. De plus, la combinaison licence/master ça me donnait aussi un bon profil pour des poste de management d'écurie/élevage,...

Au cours de mes études, j'ai eu le temps de réfléchir à mon orientation et à l'évolution de carrière que je souhaitais. Ça m'a permis de considérer une branche que je n'avais jamais pris en compte jusqu'à présent: les courses. J'ai rapidement compris que c'était là qu'il y avait le plus d'opportunités d'emploi et d'évolution de carrière, et aussi là que les salaires et conditions de travail étaient les plus correctes.
Je me suis donc lancée dans cette branche, et je ne regrette pas. Je n'ai jusqu'à présent eu aucun problème à trouver du travail, et j'ai toujours eu un salaire tout à fait raisonnable pour les postes que j'ai occupé jusqu'à présent.
J'ai choisi de travailler dans la partie élevage, donc j'aide pour les poulinages, le passage des jument à la barres, les saillies, la manipulation des poulains... Je fait aussi la préparation des chevaux (yearling principalement) aux ventes. C'est très intéressant, et en bonus, je ne monte pas du tout dans le cadre de mon travail, ce qui me permet de garder la partie équitation vraiment comme loisir.

labananegeante
C'est super interessant ! Et tu as des noms de métiers pour que je me renseigne ?

ondine35 Il y a beaucoup de métiers.
Dans les écuries d'entrainement, tu peux être cavalier d'entrainement, lad-jockey/lad-driver, jockey, 1er garçon, garçon de voyage, entraineur... Tu peux en savoir plus sur ces métiers ici: http://www.ecole-des-courses-hippiques.fr/fr/les-metiers/

Dans l'élevage, tu as les "stud hand" (je ne sais pas trop comment traduire ça en français) qui sont en gros des palefrenier soigneur qui en plus participe aux activités d'élevage comme le passage des juments à la barre. ils travail sous la supervision du stud groom, qui est l'équivalent dans l'élevage du 1er garçon que l'ont trouve dans les écuries d'entrainement. Tu as aussi les manager (et éventuellement assistant manager), tu a la personne responsable du marketing et des réservation des saillies (si l'élevage a des étalons).

Après, il y a aussi des poste qui ne sont pas au contact direct des chevaux, comme par exemple travailler à l'organisation des ventes, être courtier, travailler dans les hippodrome ou chez France galop,...

Si tu te débrouilles en anglais, tu as une liste de métiers possible dans les courses ainsi que leurs description et parfois des témoignages sur ce site: http://www.careersinracing.com/getting-started/careers/a-z

louiz merci

C'est bien que tu te poses des questions d'orientation dès aujourd'hui.

Pour ma part à ton âge, j'étais certaine de vouloir travailler dans le monde du cheval. Au final aujourd'hui je veux bosser dans les impôts ^^

J'en ai voulu à mes parents lorsqu'ils ont refusé que j'aille en MFR comme mes copines aux collèges, aujourd'hui je les remercie, j'ai vue que malheureusement de ces filles peu s'en sortent sur 4 une seule est dans les chevaux. Une est devenue bouchère, une caissière et une autre ne trouve pas de boulot... Celle qui est dans les chevaux galère à se lancer, elle ne trouve pas de CDI.
Elle voulait monter un élevage mais sans argent c'est impossible...

En plus, les MFR en NPDC...

Bref. On dira que je n'ai rien dit.