-- Futur(e)s infirmier(e)s et infirmier(e)s --

Bonsoir,

Je pense que ça doit être assez accessible. J'en connais plusieurs et elles étaient pas spécialement douées en sciences.
Par contre, niveau ambiance et conditions de travail comme quasiment tout le domaine médical, il faut tenir mentalement.
J'en connais plusieurs qui ont arrêté ou rêvent de faire autre chose, elles le vivent extrêmement mal.

Tu parles des médecins, alors oui certains leurs parlent très mal, mais aussi entre collègues ce n'est pas forcément évident. Toutes les femmes de mon entourage me disent qu'un milieu médical quasiment féminin c'est la "jungle". Puis finalement, les patients, ils vont mal, ils souffrent mais cela n'excuse pas toujours comment certains traitent les soignants!

Rajoutons à cela les conditions de travail dans le médical, un salaire bas comparé aux efforts fournis, des h supp à ne pas compter voire nuits et weekend, trop de patients comparé au nombre de personnel, du matériel pas forcément bon ou adapté et souvent un management totalement défaillant...

Je fais encore des cauchemars sur les conditions dans lesquelles j'ai dû préparer des chimiothérapies notamment en pharmacie d'hôpital, et au bout de la chaine il y avait les pauvres infirmières aussi.

Il parait que dans le privé c'est moins pire que dans le public.

J'espère ne pas te décourager, mais autant que tu saches un peu à quoi t'attendre et puisse te blinder.

Plein de succès en tout cas.

pistachio Merci pour ton honnêteté ! Après il existe toujours des passerelles si je souhaite me réorienter à cause des conditions de travail. En tout cas j'ai eu beaucoup de retours d'expériences différents !

bymathilde Tu dis que tu est passée en bloc opératoire, mais il me semble qu'il y a 18 mois de formation supplémentaires non?

pistachio Je confirme sur tous les points. Perso j'avais 2 de moyenne en maths au lycée, ça m'a pas empêché d'avoir le concours du 1er coup.

Quant à l'ambiance .... je ne reviendrai pas dessus, honnêtement j'en ai même gardé un certain traumatisme tellement on a pu m'humilier : je ne supporte pas qu'on me mette la pression et encore moins qu'on soit derrière mon épaule à regarder ce que je fais, j'en perds tous mes moyens (avantage, je déploie pleinement mes capacités si on me laisse gérer seule), la confiance en moi reste une très grosse faille que j'ai certes travaillé avec le temps mais qui reste bien ancrée quand même, je m'en rends compte à chaque fois qu'il y a des périodes plus compliquées au taf où je doute ... et ça 13 ans après ... Merci les infirmières aigries et frustrées qui t'en mettent plein la tronche à longueur de temps.
Autant dire que j'ai jamais regretté d'avoir quitté ce milieu !

Ce que je comprends pas c'est le pourquoi. Pourquoi le milieu infirmier précisément ? J'ai du mal à croire que ce soit que la pénibilité du travail (qui doit y participer certes), car j'ai travaillé dans d'autres milieux ou le travail est très dur et physique (restauration, usine...).
Mais ce n'est pas quelque chose qui me retiendra je pense.
J'ai une autre question d'ordre financier : l'emploi du temps permet il de travailler à côté ? Car si mes parents m'estiment pas capable d'effectuer ce métier ils pourraient refuser de me financer...

lefjorddemalife Difficile à dire, c'est pas forcément le milieu infirmier c'est tout le domaine médical, les étudiants en médecine en chient aussi ... Y a le côté responsabilité humaine je pense qui fait qu'on ne laisse que peu de place à l'erreur, pour les inf doit y avoir le fait que c'est très féminisé et les nanas entre elles ... c'est une horreur hein faut pas se le cacher. Mais ça ne peut pas se réduire non plus qu'à ça et ça date bien d'avant les difficultés liées au contexte économique. Après voilà, faut en être conscient. A l'époque, on m'avait déjà dit que la façon dont les étudiants étaient traités en stage était la 1e cause d'arrêt de ces études c'est dire ! Et c'est pas mieux une fois diplômé, faut encore prouver que t'es pas une assistée parce que même si on te donne un binôme pour démarrer, c'est limite si on te le reproche pas si tu oses dire que oui tu as encore besoin d'un coup de main quelques temps avant d'être totalement autonome en solo
Bref, beau métier mais sacrément rude.

lutin01 D'après les témoignages que j'ai reçu les infirmières étaient mieux payés qu'avant (dans les 2000? net), après effectivement vu la difficulté du métier ça mériterait mieux. Et c'est pareil pour les forces de l'ordre d'ailleurs.
En tout cas j'espère que cette mentalité ne va pas tarder à changer

Je confirme c'est tout le domaine médical! J'ai fais pharma c'était pas mieux. Je rêve de quitter le domaine.
Il y a des passerelles mais quand t'es épuisé et dégouté tu veux juste fuir le domaine sans te tapper x annés de plus.

De plus, ce qu'on omets de dire aux jeunes c'est que quand t'as déjà un diplôme dans un domaine ça te ferme aussi des portes. On m'a refusé dans plusieurs jobs/réorientations car j'étais "trop diplômé" ou "faut rester dans le médical".
Je le vis comme un fardeau ce diplôme et bon sang ce que j'ai galéré pour l'avoir, si j'avais su!
Les médecins que je connais ont pas l'air heureux non plus...

J'ai peu d'espoir d'amélioration concernant le monde médical.

lefjorddemalife de façon général le milieu de la santé est maltraitant avec ses étudiants cependant il y a aussi des personnalités, et des 2 cotés
Des soignants-encadrants vraiment très cons et aussi des étudiants pas débrouillards (voir carrément à la ramasse) ou qui se chiffonnent d'un rien.

Perso j'ai souvent un peu de mal avec les internes qui enchainent les conneries ou qui ne se remettent pas en question, pareil avec les seniors d'ailleurs. Mais bon, quand on est sérieux et compétents on peut aussi se permettre de répondre quand on nous parle mal, d'ailleurs on se DOIT de ne pas se laisser faire.
Faudrait que tous les paramédicaux se liguent un peu contre ça face au médical mais c'est pas facile et en meme temps, parfois on croise aussi des médicaux absolument géniaux. Actuellement je suis en stage à La Pitié, je ne suis tombée que sur des médecins anesthésistes absolument géniaux, gentils, formateurs, de vrais cremes avec qui ont a envie de bosser tous les jours, et puis parfois tu tombes sur des gens insupportables
C'est le milieu du travail en fait

Il y a plusieurs spécialité pour le Bloc: soit le coté chirurgical soit le coté anesthésie, dans les 2 cas se sont des spécialités MAIS il est possible d'exercer comme IBO (infirmière de Bloc Op' sans le diplome) c'est un "faisant fonction", de plus la formation est passée à 24 mois depuis cette année.
Ce qui n'est pas le cas pour l'anesthésie car il est obligatoire d'avoir le diplome spécialisé pour exercer comme IADE

Niveau salaire, dans le publique, j'ai commencé il y a 6ans maintenant, de nuit je gagnais environ 1600€ net
Actuellement je suis en formation j'ai donc mon salaire de base stricte (pas de prime nuit, service, weekend) et je ne touche pas 2000€ net (je suis à 1970€ environ)
une fois mon diplome d'IADE obtenu j'espère etre à + de 2500€.

edit: moi je déconseille de travailler à coté c'est bien assez prenant et épuisant, je pense que le niveau de fatigue tu vas le comprendre quand tu auras commencer les stages, passer 12h à arpenter un couloir je peux t'assurer que quand tu rentre t'as juste envie de dormir et pas du tout l'énergie pour aller bosser au McDo du coin
Les études sont financer par la région sous certaines conditions (assez large pour que la très grande majorité des cas les étudiants soient financés) sinon tu peux aussi passer par pole emploie qui conseille bien

bymathilde Merci pour les tips pour financer, mais je parlais surtout de ce qu'il y a à côté : loyer, courses, électricité, ect!
Et effectivement tu as raison, c'est pas parce-que les médecins ont fait X années d'études de plus qu'on est pas légitimes de les reprendre quand ils parlent mal aux soignants

Ayant encadré des élèves infirmières pendant 35 ans,je suis d’accord . L’infirmière de référence est toujours sur le dos de l’élève.
Elle est responsable de tous les soins et doit s’assurer de leur bon déroulement.
Alors oui, c’est pesant pour l’élève de se sentir en permanence scruté , évalué,jugé etc.
Beaucoup pensent qu’aux soins techniques ,refusent les soins de base et de travailler en binôme avec l’As.
Quand je formais,je mettais surtout en avant le déroulement du soin:avant , pendant et après.
Eh bien la plupart du temps ,ce n’était pas ce que l’élève cherchait mais plutôt la technique pure .Il ne faut pas oublier qu’ une IDE est en formation continue tout au long de sa carrière.

avicenne Après oui c'est normal tant que c'est fait avec une vraie volonté d'enseigner et un élève qui montre une envie d'apprendre.

Mais perso, dès mon tout 1er stage on m'a balancé des "t'es sûre que tu veux faire infirmière, j'pense que tu devrais te réorienter", " Le Monsieur là, y'a que la moitié du corps à lui faire alors tu dois lui faire sa toilette en 10min max" (Monsieur amputé des 2 jambes, cette moquerie gratuite et tellement méchante m'a choquée pour longtemps), des "tu sers à rien faudrait peut-être te bouger parce que je sais pas pourquoi t'es là" quand t'arrives à 5h30 le matin et autre joyeuseté du genre....
Bon, ce service était malheureusement réputé pour être difficile avec les étudiants, j'ai pas eu de bol. Mais ça a été ce genre de truc 1 stage sur 2 pendant mes 2 années entières, autant te dire que j'ai trouvé ça très long !! Je me planquais régulièrement dans les toilettes pour faire passer 10min de mon temps et pleurer un bon coup. L'enfer.

bymathilde moi je suis partie en Suisse. Les conditions en France m'ont clairement dégoûté. Et je m'en porte que mieux. Jai un salaire plus que correct, une prise en charge de 6 patients, et une reconnaissance absolue.

emynight Les conditions sont si différentes que ça ? Tu pourrais nous en dire un peu plus ? Et il faut passer des équivalences de diplôme ?

lefjorddemalife il faut faire une reconnaissance de diplôme auprès de la Croix-Rouge suisse. Ensuite, tu as besoin d'avoir une autorisation de pratique. Concernant la prise en charge, c'est totalement le jour et la nuit. Tes collègues sont là si tu as besoin, tu as une entraide comme jamais et si il manque une infirmière ce sont les icus qui remplace ou les ide cliniciennes. Dis toi qu'en France j'avais 15 patients, j'étais au bout de ma vie, je faisais du sale boulot à mes yeux. là aujourd'hui je prends le temps qu'il faut avec le patient et je suis pas en retard dans mes soins. Je gagnais 1700-1800, aujourd'hui je suis entre 4500 et 5300 net. Je dis entre car ca depends si je fais les nuits, week end.. ah aussi? si t'es malade moins de 3 jours t'as pas besoin d'un arrêt de travail. Si psychologiquement tu es pas bien dans un service, ils attendent pas des mois pour te changer. Ils font tout pour te garder et te change le mois d apres si besoin. En suisse ils prennent soin des soignants. J'ai été doublé 1 mois lorsque je suis arrivée, et quand tu changes de services tu es doublé 15 jours. Bref je suis tombée sur le luc qd j'ai atteris la bas? what else, le midi je descends au self manger pdt 1h et pas dans le service comme en France. Aussi tu as des ASSC qui travaille en binôme avec toi, c est entre aide soignant et infirmier, ils peuvent faire des bilans, pansements? ca t'aides beaucoup