Allez encore un petit pavé pour la route
L’emmener en extérieur, c’est aussi un apprentissage important. D’abord, en main effectivement juste pour l’éloigner de quelques dizaines de mètres de son chez lui et lui proposer un brouting par exemple. Puis revenir à l’écurie. Répéter ce genre de formule sans modification jusqu’à ce qu’il soit serein. Et alors, aller un peu plus loin…
Le brouting doit aussi être l’occasion de l’éducation. Tant que vous marchez, vous marchez ! il doit apprendre à te suivre, ne pas se tortiller, ni te bousculer, ni chercher à s’arrêter pour brouter. Et quand tu as décidé de l’endroit où vous poser pour le faire brouter, alors, il faut clairement signifier l’arrêt et donner du mou dans la longe nettement en lui disant un mot pour l’autoriser, genre « broute » ou « mange »…. enfin, un mot à associer au fait qu’il puisse le faire.
Quand tu décides que c’est fini, il faut le prévenir avant de l’interrompre, reprendre la longe plus courte et se remettre en route. Associer là aussi un terme précis que tu répéteras, genre « c’est fini on y va » ou n’importe quoi d’autre mais toujours bien utiliser les mêmes mots qui indiquent qu’il peut brouter ou que c’est fini. Se montrer très ferme au début. Ensuite, c’est que du bonheur avec un cheval qui n’arrache pas la longe, demande poliment pour brouter et s’arrête dès qu’on lui demande
Une fois qu’il fera ce tour calmement en main, envisage de faire strictement le même tour, au pas mais monté, avec pourquoi pas, une personne à pied à côté de vous. Au début pour l’éduquer à l’extérieur monté, c’est comme en main, il faut toujours prendre le même chemin. Jusqu’à ce qu’il soit serein, qu’il reconnaisse bien le parcours. Alors seulement on peut choisir un nouveau chemin.
C’est normal qu’il ait peur. Il a tout à découvrir et apprendre. Si tu as réussi à l’apaiser dans le paddock, c’est une base qui va t’aider pour l’extérieur. Il a confiance, il faut être très persévérant et très patient mais pas de raison que tu n’y arrives pas dehors. Procède par toutes petites étapes, récompenses le judicieusement.
Les premières sorties sont à aborder comme de vraies séances éducatives où tu l'aides à découvrir les choses, prends le temps de lui montrer ce qui l'intrigue sans le forcer mais sans renoncer non plus. Plus tu feras les choses avec douceur et en lui laissant le temps de comprendre, plus les choses iront vite par la suite. récompenses toutes les bonnes intentions et tous les efforts même petits. C'est ainsi qu'on développe la motivation des chevaux.
Légère dans tes mains c’est une bonne démarche. Mais veille à ne pas tomber dans l’abandon par peur du désordre. C’est important qu’il apprivoise le contact avec la main. Sans traction, sans dureté mais un contact. Une fixité relative avec des doigts qui restent dans le dialogue, souples. C’est à dire qu’au début, tes mains suivent le balancier de la bouche mais la rêne ne doit pas sans arrêt être tendue/détendue au rythme des foulées. La rêne est « tendue » et tes mains suivent le balancier de la bouche, donc le contact est ininterrompu, sans d’à-coups. On est d’accord que tendue, ne signifie pas qu’il y ait du poids, c’est juste le contraire de détendue ! Au début, le cheval va chercher quoi faire avec cette sensation, il va remuer peut-être un peu la tête, ouvrir la bouche, faire des grimaces, chercher à tirer fort… Il faut résister à ces mouvements parasites sans répondre par la force mais juste par le maintien identique du contact. Ce n’est pas toujours facile mais il faut essayer en permanence. Il va finir par comprendre que ce n’est pas un problème de sentir tes doigts à travers le mors, par contre ça en est un lorsqu’il s’agite dessus.
Le contact avec les mains va permettre ensuite de guider sa bouche et sa tête (pli, hauteur), c’est donc important qu’il apprenne à écouter tes doigts, sans les fuir, ni les craindre, ni les forcer. C’est grâce à la compréhension de ce contact et son acceptation, que tu pourras ensuite plus facilement le mettre dans une bonne posture pour muscler son dos et travailler sans se faire mal.
Je suis trop bavarde, désolée
