chapitre 13 : Balade ... en vrille.
[apparté on]
[i] Où est-ce que j'en étais? ah oui, là ...
J'ai été un peu prise par le travail, mais j'espère arriver enfin cette semaine à finir les quelques chapitres qui amènent à maintenant. Je crois que ce chapitre-là n'est pas mon préféré non plus parce que rétrospectivement il m'a plus marqué que bien d'autres... et que je n'en suis pas encore totalement sortie aujourd'hui. Mais on y bosse ^^ [/i]
[apparté off]
Je remonte donc depuis quelques temps, sans précipitation.
Avec d'autres proprios on décide de profiter de l'organisation d'une balade vtt/randonneurs à quelques kilomètres du centre pour faire le parcours à cheval.
Je ne suis pas spécialement inquiète: Quatrain est un peu plus vif en extérieur par moment mais cela reste gérable. On a fait quelques balades avec d'autres chevaux sans soucis même si j'ai préféré y aller moins vite pour ne pas le récupérer en vrac...
Nous sommes 7 à 8 chevaux, tous ne se connaissent pas, certains sont zen, d'autres moins.
Seulement le "un peu plus vif" se transforme à peine les portes du centre passées en "MAMANNNN, c'est QUOI ce truc FLUO qui fonce vers MOI? J'ai peur, je VEUX rentrer !"
(
Oui, je n'avais absolument pas anticipé la peur des vélos fluos qui arrivent au loin par la plaine ... il avait fait des balades avec des vélos quand il était en réforme, sans sourciller...)
On a donc fait une bonne longueur en crabe, à moitié antérieurs sur le talus qui longe le pré et postérieurs en bas sur la route, à moitié en cheval à bascule... tout pour me rassurer.
Après avoir dit je ne sais pas combien de fois que j'allais rentrer au club, je me laisse persuader de continuer, "il va bien se calmer" ... effectivement, une fois en forêt (
loin des horrrrrribles vélos fluos) c'est plus "calme".
On continue donc, Quatrain a des "coups de pression" par moment, mais je le cale à l'arrière avec des chevaux plutôt zen.
On parvient même à faire quelques chemins au trot, on croise des vélos et il fait comme s'il en avait vu toute sa vie et que j'avais rêvé tout à l'heure...
Je reste tendue et lui aussi.
Sur une descente en bitume il précipite à nouveau, je le retiens pour éviter qu'il ne rentre dans les postérieurs du cheval de devant (
qui supporte de moins en moins que Loulou le colle et commence à montrer des signes d'agacements), il se met en "crabe" et se fauche.
La chute est rapide, je sens à peine mon pied passer sous lui mais je reste en selle et il se relève aussitôt.
Les autres cavaliers m'assurent qu'il n'a rien, il ne boite pas ... on continue. Mais je suis de moins en moins bien.
Derrière, il veut passer devant pour aller à son rythme (
ce que je faisais et qui fonctionnait bien sur d'autres balades), devant il chauffe avec les deux jeunes juments qui sont elles aussi bien excitées...
J'ai conscience qu'il chauffe trop, que ce n'est agréable pour personne, ni pour moi, ni pour lui (
ni pour les autres cavaliers qui nous accompagnent - je ne les remercierai jamais assez de leur patience ce jour là-).
A quelques kilomètres de la fin on passe devant un poteau que je connais. Loulou dégouline de sueur (
il a encore chauffé 200 mètres plus tôt), ça goutte de ses salières. Je décide enfin de m'écouter et d'arrêter les frais.
Je préviens les autres cavaliers et nous rentrons tous les deux, seuls.
Quatrain n'a aucune difficulté à quitter le groupe. J'ai presque l'impression qu'il est soulagé.
Moi je le suis, dès les premières foulées.
Je le laisse prendre son propre rythme au pas et au bout de 500 mètres, je descend pour continuer à pied. 45 minutes et 4 kilomètres environ plus tard, il commence enfin à trouver un rythme de respiration qui me rassure et j'arrive au centre où je le soigne avant un repos bien mérité.
Les autres cavaliers arriveront une demi-heure plus tard. Certains chevaux ont mal vécu la fin du parcours et je ne regrette pas mon retour solitaire.
Avec le recul je réalise le danger de la chute, le fait qu'on a beaucoup de choses à travailler pour qu'il ne monte plus en pression en extérieur de façon dangereuse...
Après cette balade quelques peu désastreuse je reprends un peu de travail sur le plat ... et ma monitrice me propose qu'on ressorte ensemble pour reprendre sur une expérience dans le calme.
On prend donc son trottou (
celui du chapitre 8), le mien et on part faire une mini-balade ... qui se conclura par un retour-maison anticipé pour retravailler l'arrêt en manège suite à plusieurs dizaines de mètres en crabe avec un cheval qui m'embarque, en vrac, les feuilles ayant "bougé" au bout de la piste qui longe la grande jachère.
Que ma mono et son cheval soient devant ne l'a pas empêché de faire demi-tour.
Suite à cela je perds confiance en moi et en nous pour les sorties extérieures. J'ai l'impression de ne rien gérer correctement (
même si objectivement ça aurait pu être bien pire) et je ne sortirai plus que rarement au cours de l'été, uniquement avec un cheval "plus-zen-tu-meurs" et une proprio adorable que cela ne gène pas de faire une balade essentiellement au pas.
Pour contrebalancer ces moments désagréables à cheval, j'ai quand même des trucs sympas quand je travaille à pied. C'est ce qu'il y a de génial avec ce cheval: souvent quand je patauge quelque part il me permet de trouver mon compte ailleurs.
La proprio du cheval-le-plus-cool-du-monde continue de m'apprendre quelques bases des longues rênes (
version attelage) et mon cheval
(qui sait lire et écrire, au moins version sulky) se laisse faire avec une réelle bonne volonté (
et un brin de cabotinage pour souligner mes erreurs, mais sans méchanceté).