Alors moi je fais partis des gens qui déconseillent très fort de descendre de cheval en balade quand le cheval fait des siennes (refus d'avancer, demi-tour, reculer, etc...), et encore moins de "capituler" et de rentrer parce que le cheval ne veut plus avancer.
Pourquoi: tout simplement parce que les chevaux recherchent toujours la solution la plus confortable pour eux, et lorsqu'ils l'obtiennent, ils savent parfaitement se rappeler comment ils l'ont obtenus et reproduiront la situation, quitte à persévérer un peu plus si la situation de confort est un peu plus longue à obtenir!
Exemple: on part en balade, à un moment donné, le cheval se bloque, pas de peur effrayante, plutôt qu'il n'a pas très envie de s'éloigner davantage de l'écurie et des copains (normal, la situation n'est pas hyper confortable pour lui, surtout s'il est d'un naturel très grégaire).
Du coup, il va "poser la question" à son cavalier: "Es-tu sûr de vouloir continuer? Regarde, je pourrais faire demi-tour et rentrer par là, ou bien: on va voir si tu arrives à me convaincre qu'il faut avancer plutôt que reculer, car franchement, là, je préfère retourner sur mes pas, quitte à le faire en marche arrière"?
En descendant, on va immédiatement le mettre en situation plus confortable: ben oui, d'une part, il n'a plus de poids sur le dos, et en plus, il récupère un leader rassurant qui va passer devant lui ou encore mieux, va faire demi-tour et rentrer

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Pas bête, notre poilu va aussitôt enregistrer la chose:
Je m'arrête/ fais demi-tour /recule/ menace de me cabrer/cabre etc... = CONFORT

, j'ai tout à gagner à reproduire cette situation,

(selon les individus, ce sera plus ou moins fréquent).
Voilà pourquoi il faut vraiment réserver le fait de descendre à des situations exceptionnelles et vraiment dangereuses (cheval qui bloque au milieu d'une route assez passagère, par exemple), mais pas sur des chemins de balades, ou même de petites routes de campagne, sinon, plus on descendra, plus on renforcera la situation de confort et donc plus on a de chance que le mauvais comportement se reproduise
Sinon, voilà comment je procède:
- Déjà ne partir en balade seule pour la première fois, que dans de bonnes conditions:
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suffisamment de temps devant nous (pas genre 2h avant la tombée de la nuit, ou un RV, car il se peut que la première sortie soit beaucoup plus longue que ce qui est prévu au départ, donc prévoir vraiment d'avoir le temps (sinon, ça génère du stress de la part du cavalier quand on voit l'heure tourner et que ça ne se passe pas comme prévu, ce qui peut nous pousser à capituler et à rentrer)
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prévoir de tous petits tours, si possible de vraies boucles, plutôt que faire demi-tour à un endroit, inutile de partir sur une boucle d'1h la première fois, il vaut mieux 1/4 d'heure bien qu'une heure à se battre, on rallonge petit à petit...
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partir avec un stick, c'est très important pour pouvoir encourager si nécessaire (en plus, un stick sert à plein d'autres choses: écarter les ronces, tenir à distance les automobilistes, ou un chien, agir à pied si il faut passer un endroit délicat,

etc)...
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Partir à cheval uniquement si tu te sens prête et fermement décidé à t'affirmer jusqu'au bout en restant en selle (si tu sais que tu vas paniquer au premier demi-tour, ne part pas seule à cheval, part à pied ou monté mais accompagné d'un autre cheval... Tu dois vraiment être déterminée, tu feras ce tour "quoiqu'il arrive"!
Ensuite tu as essentiellement 2 cas où le cheval peut exprimer un bloquage:
- La peur de quelque chose (objet, machine, silhouette, bâtiment, etc...)
- Le refus de se séparer de ses congénères (c'est aussi une forme de peur, mais pas de la même nature)
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pour la peur de quelque chose: lorsque le cheval stoppe, ne surtout pas mettre de jambes s'il est tendu, se contenter de le mettre face à sa peur (il doit se concentrer dessus, ne regarder que ça, donc ne pas autoriser le demi-tour ou l'esquive, ni laisser brouter), son attention doit exclusivement se porter sur l'élément qui lui fait peur afin de "l'apprivoiser".
On peut rester rênes semi-longues, voir longues (plus le cheval est libre, mieux s'est, à condition de conserver le contrôle), là, on ne fait RIEN, on le laisse juste regarder, autant qu'il a besoin, (certains vont vite se détendre, d'autres essayeront de fuir plusieurs fois, il faut alors stopper son action de fuite et attendre de nouveau).
A un moment, (plus ou moins long selon les individus), le cheval va se détendre (l'encolure se relâche et s'abaisse, les muscles se relâchent, il peut essayer de brouter, etc...), c'est à ce moment là qu'on va pouvoir redemander la mise en avant, et ne pas s'arrêter avant de l'avoir obtenue (ne pas hésiter à encourager avec le stick.)
Selon le degré de peur et l'individu, on va demander d'un simple report de poids vers l'avant, à plusieurs pas, voir la traversée entière du passage délicat....
Dès qu'il fait l'effort d'avancer, même si ce n'est qu'un simple report de poids ou un seul pas, cesser toute action et féliciter chaudement!
Recommencer le processus jusqu'à ce que le passage délicat soit passé: mettre dans l'axe de l'objet de peur, attendre qu'il se détende vraiment, demander la mise en avant jusqu'à son obtention, et féliciter. Il ne faut surtout pas arrêter la demande de mise en avant tant que le cheval n'a pas fais l'effort d'y répondre un minimum (le report de poids), sinon, encore une fois, il obtiendra le confort (arrêt de la demande) à un moment où il désobéit, donc il retiendra encore une fois, que c'est pour lui la meilleure solution

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Si la peur est liée à un "objet", l'idéal est que le cheval puisse avancer jusqu'à le sentir et le toucher.
En agissant systématiquement de cette façon, tu vas devenir un "leader rassurant", car tu vas lui permettre d'analyser/apprivoiser ses peurs, et en même temps te montrer déterminée et ferme, donc quelqu'un de fiable à ses yeux

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Pour le refus de se séparer de ses congénères: La raison est différente, mais l'attitude assez similaire:
On remet toujours dans l'axe, (demi-tours interdits, brouting interdits, reculer interdits). On peut accèpter l'arrêt quelques instants, mais ça ne doit pas se prolonger, et toujours
beaucoup de fermeté dans la demande de mise en avant qui ne s'arrête qu'au moment où le cheval montre son intention d'avancer.
Ensuite, félicitations.
On ne descend pas, on ne cède pas, on prend le temps, mais ON PASSE!!!
Voilà, BON COURAGE!!!