museane, ce n'est manifestement pas évident pour tout le monde, à commencer par les professionnels du droit.
J'en parle à bon escient puisque je suis confrontée à un souci d'enregistrement de mes propos à mon insu, par un huissier de justice qui m'a appelée pour une histoire qui ne me concerne pas, persuadé qu'il était que les personnes qu'il cherche se cachent chez moi...
Sans entrer dans le détail, le type a appelé plusieurs fois, m'a insultée devant témoin (les hauts parleurs servent à quelque chose) et au troisième appel, lorsque je lui ai dit ne pas être seule, m'a avoué, au milieu d'un tombereau d'injures, qu'il enregistrait. Je lui ai alors dit que je ne suis pas d'accord et il a rigolé.
Il l'a dit plusieurs fois et, la dernière (sur une quinzaine d'appels), j'ai enregistré sur conseil de mon prof de droit, qui est avocat. J'ai bien indiqué au gars que je captais, il a rigolé et a reconnu que lui le faisait aussi. Je l'ai tenu à ce propos pendant 10 mn en lui expliquant que je ne veux pas être enregistrée dans le cadre d'échanges portant sur un dossier qui ne me concerne pas ! J'ai eu le droit à des rires, des interprétations des lois (confirmé par deux avocats) et de nouvelles injures et menaces.
J'ai su après que mon père avait été relouté par le même mec, pour le même"dossier" et avec les mêmes propos. Papa n'a pas capté les conversations mais il a tout noté et c'est concordant. J'ai voulu porter plainte lorsque je suis revenue sur Paris mais la policière a refusé de prendre la plainte au motif que tu invoques (non transmission/mise à la connaissance de tiers)... mais m'a engueulée parce que moi j'avais enregistré...
J'ai donc demandé l'aide de mon prof puis d'un cousin de mon père, qui est avocat en province. Le couz montait en RP la semaine d'après, il nous a accompagné au poste et il leur a fait une petite leçon de droit, comme quoi l'article 226-1 est applicable puisqu'il énonce des faits indépendants (captation, enregistrement
ou transmission), la jurisprudence ne retenant aucune condition de cumulation pour la constitution du délit prévu par cet article, mais seulement qu'il y ait eu enregistrement + défaut de volonté d'être enregistré + contexte privé. Le cas échéant ici. La nana a pris la plainte, en bougonnant et en avançant les mêmes arguments que toi, selon le cousin, "très policiers"... mais elle l'a prise.
La plainte a été reçue par le Parquet et une information judiciaire est ouverte depuis quelques jours (j'ai eu le retour hier matin). L'huissier continue à chercher des noises à ceux qu'il croit cachés à 400 km de Paris mais bizarrement, depuis que le Parquet a été saisi et la chambre des huissiers mise au parfum, j'ai une paix royale.
Donc non. Nul besoin que l'enregistrement soit transmis pour que le délit prévu et réprimé par 226-1 C.pén. soit constitué.
La jurisprudence insérée sous l'article en question (et que l'on retrouve sur LégiFrance et Lexinter) dit d'ailleurs ceci :
Juste ceci.
Tu ne seras pas d'accord, je le sais mais peu importe. Il ne me semble pas que tu sois de ces personnes qui disent et interprètent le droit. Moi non plus. Par contre, les avocats et les magistrats, oui. Chacun son métier.