Pas de souci
alicia12 
, oui l’exercice de la communication par internet c’est pas toujours évident
Donc pour rester dans la discussion « échanges d’expérience » et sans arrière pensée
J’en suis « sûre » car Mazellemalou longe sur des grands cercles, elle dit accompagner la jument dans le mouvement et que c’est la jument qui cherche pourtant en permanence cet appui. Elle explique aussi avoir essayé de prendre/rendre mais que cela n’a pas d’effet positif et jamais, jamais, elle ne parle d’une jument qui fait la dinguotte, fait face, demi-tour, etc...

Elle fait juste état de ce rapport longe/"béquille".
La jument n’est pas décrite comme tractant ou s’opposant avec rétivité…
Et même dans ce cas, je ne partirai jamais sur un problème de respect. Par expérience, sur des chevaux très différents en âge, en race et en passé, je pense que les chevaux ne proposent des comportements qu’en réponse à nos actes (ou à des souvenirs). Que la très grande majorité du temps, il s’agit de question de disponibilité physique et que les chevaux qui luttent contre une demande, un exercice ou une situation ne le font que parce qu’ils sont en difficulté.
Il faut lever les difficultés pour leur rendre les choses accessibles et pour garder leur confiance, leur curiosité et leur bonne volonté, toujours partir dans une relation bienveillante, ne pas aller sur un terrain d’opposition, ne pas « punir », ne pas mettre en difficulté plus encore…Sinon, les chevaux se lassent, perdent leur vibrant ou même entrent en conflit.
Tant qu’on n’est pas sûr que le cheval a les moyens physiques et la disponibilité mentale (pas de peur/stress/incompréhension) pour répondre à une demande, et que la demande est correctement émise, dans des conditions favorables, je trouve prématuré de parler d’irrespect et d’agir avec cette idée.
Pour aller plus loin dans la réflexion, si tu veux bien.
Pour moi, ce que nous appelonsfacilement un manque de respect c’est souvent le résultat d’une erreur, d’une incompréhension ou d’une lacune de notre part (ou d’un prédécesseur). Si on est juste, précis, clair et reconnaissant, les chevaux sont toujours de bonne volonté. Toujours. Même ceux qui au départ apparaissent comme des fous furieux, vicieux au possible. En fait, ces chevaux là restituent juste tout ce que leur expérience avec l’humain leur a appris : la méfiance, la défense (la meilleure défense au bout d’une moment, c’est l’attaque !), l’indifférence, le renoncement…
Tu parlais de comportementaliste et justement, en éthologie on sait que le cheval a 2 grandes priorités dans la vie. 2 besoins fondamentaux qui conditionnent tout le reste. 2 besoins qui une fois satisfaits vont le rendre disponible, curieux, calme… ces besoins sont la sécurité et un lien social. Si le cheval ne se sent pas en sécurité, si sa place dans le groupe social n’est pas claire, alors il va adopter des comportements non désirés par l’humain. Des gestes tests, ou pour s’imposer, puisqu’il ne fait pas confiance à celui qui tente de le diriger.
Ceci est dissocié de l’attachement. Un cheval peut être très attaché à un humain mais ne pas le considérer comme un leader ou un dominant fiable, pour être schématique.
En d’autre terme il appréciera la compagnie de cet humain mais refusera plus ou moins de se soumettre à ses idées.
L’humain parle d’irrespect, avec toute la subjectivité de ce mot, mais le cheval lui, il est juste dans un processus comportemental normal pour organiser le groupe auquel il appartient. Les choses doivent être claires. Chacun doit connaitre sa place hiérarchique et tenir son rôle dans le groupe (c’est ça la fiabilité). L’excès d’autorité, l’injustice, les erreurs d’appréciation, tout cela met le doute, rend nerveux, provoque du stress. Le cheval évitera par tout les moyens possibles de rester dans ces situations incertaines.
Pour préciser, l’injustice ici c’est l’idée que le cheval soit sanctionné sans raison. C’est l’absence de sens d’un acte en quelque sorte. Le mot n’est peut-être pas le bon, mais je n’en trouve pas d’autre !
Tu as raison, le cheval cherche à tirer un profit de toutes situations…. Comme nous. Et il a bien raison. On ne peut lui en vouloir pour cela ni le sanctionner. C’est naturel, normal… On fait tous pareil en permanence. Même dans nos actes désintéressés nous retirons une satisfaction morale personnelle, un sentiment d’être bon, généreux, d’aimer les autres, d’avoir été utile, gentil, bienveillant… Ca nous apporte du bonheur. Et c’est très bien ainsi. Le cheval a aussi des motivations intéressées et ce n’est pas négatif. Au contraire. Pour être un bon dresseur, il faut avoir cette intelligence de lier notre intérêt à l’intérêt du cheval (du point de vue du cheval bien sûr).
Puisque le cheval cherche la sécurité et la relation sociale, nous devons instaurer au départ et tout le temps, une relation sécurisante et une relation sociale amicale, saine et stable. Dans toutes nos activités et même dans toutes nos propositions. Or on ne crie pas sur ses amis pour les motiver à aller au cinéma avec nous lorsqu’ils ne sont pas super décidés !
Lorsque le cheval adopte un comportement inapproprié, nous devons trouver ce qui le motive à faire cela et mettre en place des raisons attractives pour qu’il fasse autrement. Il ne s’agit pas non plus d’être un bisounours et attendre qu’il veuille bien faire une chose quand ça lui chante. Il s’agit plutôt de travailler à construire une situation qui aboutisse logiquement à ce que le cheval fasse ce qu’on attend de lui parce qu’on lui a donné envie de le faire.
Un cheval qui cherche à mordre et pincer en permanence manque de respect et doit être sanctionné…Et même dans cette situation, tout en ayant sanctionné, il est important de chercher si ce comportement ne cache pas aussi un vrai problème (par exemple ulcère, matériel inadapté, …).
J’ai été très longue dans ma réponse mais je tenais à exposer pourquoi pour moi, le manque de respect ne peut être la raison d’un comportement inapproprié dans la grande majorité des cas (et donc la « sanction » est tout aussi inappropriée) et en quoi l’idée de profit n’est pas un problème.
Après dans le contexte du forum, personnellement ça me semble aussi plus prudent de m’engager sur un conseil qui relève d’un travail du cheval. Parce que comme tu le dis, on ne connait la situation qu’à travers un descriptif plus ou moins détaillé. Et que pour rentrer dans une action de sanction sur un problème qui relèverait vraiment de l’irrespect, ou même éducatif, ça suppose que la personne soit sûre d’elle, qu’elle est de vraies ressources (techniques, connaissances du cheval, expériences..) et qu’elle ne se mette pas en danger si le cheval monte d’un cran dans la revendication. Vois-tu ce que je veux dire ?