Le trot. rappel:
Posté le 01/03/2017 à 17h29
Je voudrais ici simplement rappeler ce qu'est le trot dans le cadre du dressage.
Dresser un cheval, c'est avant tout rechercher la pureté et la perfection des allures.
Seul un cheval qui trotte harmonieusement, relaxé, rond et cadencé, dans une attitude
juste, avec légèreté et vibration pourra aborder les difficultés supérieures, issues du
trot, que sont le piaffer et le passage.
Le trot est une allure diagonale à deux temps, où le cheval saute d'un diagonal sur
l'autre. Si le pas est l'allure de l'apprentissage, le trot est par excellence l'allure qui
permet le développement de la cadence .
Le travail au trot a plusieurs objectifs.
Augmenter l'amplitude et la régularité du geste
Muscler et renforcer le cheval
Assouplir les articulations
Développer la communication cavalier/cheval
Equilibrer le cheval
Augmenter le rassembler
Cadencer le cheval
Le travail du trot est d'une importance capitale pour le dressage du cheval. Le cavalier
y apportera une grande attention et cherchera sans cesse à améliorer cette allure.
Un bon trot : ce qu'il faut rechercher
•Une poussée symétrique et de force égale de chaque postérieur.
•Une grande régularité dans le poser des diagonaux.
•Une distance rigoureusement égale entre chaque battue.
•Un geste, une amplitude et une élévation égale de chaque membre.
Le respect de ces quatre critères permettra d’obtenir une cadence, de la développer
jusqu’à son perfectionnement.Il ne peut y avoir de bon trot sans une décontraction et une fluidité totale du cheval,
physique et mentale, sans une constance d’attitude et d’équilibre. Le cheval est placé
sans raideur, les épaules sont libres, l’action des membres souples, l’ impulsion
régulière. Le cheval se soutient de lui-même, droit d’épaules et de hanches, sans
torsion, tendu par l’impulsion, disponible pour tout changement d’allure et de
direction.
La légèreté du cheval, la rondeur du geste, l’engagement des postérieurs, le
relèvement de l’avant main et la justesse du placer permettront de juger du degré de
rassembler du trot.
Le développement de ces qualités amènera, séance après séance, le jeune cheval vers
le trot rassemblé, le trot d’école et les airs relevés.
Le trot enlevé
Monté, le jeune cheval manque encore de force, il ne peut soutenir son dos bien
longtemps ; il se durcit vite au trot. Le travail au trot se fait donc d’abord et
essentiellement au trot enlevé, ce qui soulage le dos du cheval un temps sur deux,
assurant le confort du cheval et du cavalier.
Encore faut-il savoir trotter enlevé, souplement et en équilibre.
Voici comment procéder pour trotter enlevé sur le diagonal gauche :
Réglez vos étriers légèrement plus court, un à deux trous.
Ajustez vos rênes un peu plus court.
Inclinez légèrement votre buste vers l’avant et laissez-vous soulever de la selle
quelques centimètres par le diagonal gauche (par exemple) du cheval en prenant
appui sur les étriers, la jambe fixe (entre le genou et le talon), le talon descendu, bien
placé à la verticale des fesses, des ischions.
Laissez-vous retomber doucement dans la selle au moment ou le diagonal gauche
reprend contact avec le sol.
Enlevez-vous de nouveau moelleusement lorsque le même diagonal s’enlève à
nouveau.
Conservez le même contact avec la bouche du cheval, les rênes moelleusement
ajustées, sans bouger la main.
Vous devez garder la même inclinaison du buste, le même équilibre et le même
rythme à chaque foulée. C’est indispensable pour ne pas déranger le cheval dans son
trot.
Si le trot est ample, très énergique, le buste est plus incliné vers l’avant. En revanche,
il se rapproche d’autant plus de la verticale que le cheval se rassemble.
Sur une courbe, au passage d’un coin ou sur un cercle, (à droite par exemple), le
diagonal extérieur fait plus de chemin que le diagonal interne.En vous enlevant sur le diagonal extérieur gauche, vous provoquez une très légère
avance de ce diagonal gauche et lui permettez donc de faire plus de chemin que le
diagonal interne pendant le même laps de temps. Votre cheval va pouvoir conserver le
même rythme sur le cercle.
C’est pourquoi vous trotterez toujours sur le diagonal externe pour le travail en
manège et en carrière.
Le trot assis
Le cavalier s’assied moelleusement :
· Les deux ischions restent en contact avec la selle, sans se déplacer.
· L’ assiette doit simplement aller avec le mouvement, de façon passive, sans chercher à
pousser le cheval par des mouvements de bassin qui n’entraîneraient que gêne et
contraction pour le cheval.
· Le nombril est poussé vers l’avant (et non projeté à chaque foulée), le rein restant
souple, plat ou très légèrement cambré, selon la morphologie de chacun.
· Les jambes tombent naturellement, angle cuisse/tronc très ouvert. Elles restent
relâchées, c’est capital. Si les jambes, les genoux ou les mollets se serrent en se
durcissant, le cavalier sautera dans la selle, durcira son dos, ses épaules et bougera ses
mains.
· Le buste reste proche de la verticale, relâché sans raideur (c’est impossible si les
jambes restent serrées !), rein simplement soutenu, épaules basses.
· Les bras semi-fléchis, tombent naturellement.
· Les mains restent immobiles, avec le moins de mouvement possible, dans un espace
compris entre le garrot du cheval et le nombril du cavalier.(c’est impossible si les
jambes restent serrées)
En résumé le relâchement des jambes, des genoux, des mollets déterminera l’assiette
moelleuse, la souplesse du rein, la position du haut du corps et le contact avec la
bouche du cheval.
Votre attitude déterminera l’équilibre, l’amplitude, le rythme et la relaxation du trot
de votre cheval.
La recherche de la cadence
Chaque cheval a sa cadence de trot. Le plus difficile est de trouver le rythme juste.
La cadence est juste lorsque le cheval se déplace avec facilité, dans une attitude stable
et équilibrée, à la fois actif et relâché. Le cheval se sent bien, travaille avec plaisir, le
cavalier est décontracté, stable et peut travailler sans fatigue.Pour trouver le rythme juste, rechercher d’abord la meilleure attitude possible pour le
cheval : plus ou moins placé, nuque plus ou moins haute, degré de ploiement dans les
courbes confirmé...
A vous de sentir et de choisir l’équilibre à donner à votre cheval.
Commencez par une impulsion minimale, allez à l’essentiel : la décontraction du trot.
Le cheval étant en place, décontracté, augmentez progressivement l’impulsion.
Lorsque des contractions apparaissent, que l’équilibre est rompu, c’est que votre
exigence d’impulsion est trop forte.
Retrouvez alors le degré d’impulsion nécessaire.
Lorsque votre cheval se sent bien, ne modifie en rien son équilibre, son impulsion et
son attitude sur les cercles, les changements de courbure, que vous soyez enlevé ou
assis, vous avez trouvé la bonne cadence, celle qui convient à votre cheval.
Le cheval doit être capable de soutenir son trot sans votre intervention.