floflo91

J’insiste : il n’a pas un problème avec les mors en inox tout simple, il a un problème avec son rapport à la main. Le fait que le mors soit des plus simples ne fait que poser les cartes sur la table. Je pense que la première étape c’est d’accepter le problème tel qu’il est. Je dis ça en toute gentillesse. J’aimerais trouver une image.

… Tiens, imaginons une casserole sur le feu avec de l’eau qui boue dedans et s’évapore. Ça fait trop de vapeur. La solution d’évitement, qui va masquer le problème sans le résoudre c’est de mettre un couvercle sur la casserole. On ne voit plus de vapeur, l’évaporation de l’eau est ralentie mais dans la casserole ça ne s’arrange pas

. La solution la plus rationnelle c’est d’éteindre le feu sous la casserole. Il va y avoir encore un peu de vapeur le temps que la température de l’eau baisse suffisamment mais une fois refroidit, l’eau est là et il n’y a plus de vapeur, c’est définitif.
La couvercle c’est les mors a effets, les enrênements, toutes ces solutions paliatives qui semblent faciliter les choses quasi immédiatement. Le fait d’éteindre le feu en acceptant encore un peu de vapeur, c’est laisser les comportements inadéquates s’exprimer tout en mettant en place des plans d’exercices pour stabiliser progressivement les choses. C’est bien plus long que d’éteindre le feu sous une casserole

mais c’est sûr, sans effet secondaire et durable.
Citation :
Concernant les méthodes, je suis d'accord avec toi, il faut du temps, sauf que le problème c'est que quand je re-tente durant le cours, une méthode qu'on a déjà essayer juste avant, il n'y a aucune réponses "positive". Il va céder une fois, et après, même si je re-tente, il reste dans cette attitude contracté, qui tire , comme si il se lassait.
Parce que tu attends encore une réponse durable sans évaluer véritablement le temps nécessaire pour l’obtenir.
Je veux dire par là qu’il s’agit d’un véritable processus d’apprentissage et même dans ton cas, de ré-apprentissage et pour compliquer les choses, tu n’es pas la seule à intervenir sur le cheval, mais la seule à vouloir sortir de ce système.
Déjà en temps normal, les choses se déroulent plutôt sur des dizaines de séances.
Le temps de la compréhension : le cheval doit comprendre le processus, le mécanisme, les informations reçues et les réponses attendues. Une fois qu’il a compris, il n’est pas encore capable de faire les choses. Et comme il a surtout compris qu’il y a un effort à fournir, il est bien naturel qu’il explore ensuite d’autres réponses moins couteuses pour lui en espérant que ça obtienne approbation du cavalier. Voici encore quelques séances complètes de plus à mener pour le cavalier, sans rentrer en conflit, sans abandonner l’objectif mais sans dégoûter ou fatiguer le cheval…
Après le cheval va commencer à restituer ce qu’il a compris et dont il sait qu’il n’y a qu’une réponse valable. Mais là encore il faut que le cavalier prenne en compte le besoin de progressivité de l’effort et qu’il récompense généreusement pour que le cheval ne s’épuise pas dans un effort qu’il ne maitrise pas encore…. Et hop, quelques séances de plus. Acceptons aussi quelques moments de faiblesses du cavalier ou du cheval qui vont gâcher quelques séances et qui ne doivent pourtant pas faire perdre de vue les objectifs.
Au bout de quelques mois, le cheval est bien routiné dans ce qu’on lui demande, il comprend très bien le but à atteindre et toutes ces répétitions et ajustements lui ont donné un peu d’aisance dans l’exercice. Il devient « bon ». ça lui coûte moins donc il y va plus spontanément, les choses sont moins conflictuelles. C’est le temps de la confirmation. On ne va pas plus loin mais on continue régulièrement l’exercice pour qu’il devienne facile. Il faut ici accepter les aléas des jours avec et des jours sans… Parfois on est grognon ou un peu raidouille… Ce n’est pas bien grave, ça ira mieux demain ! Cela représente encore quelques séances de plus… On juge la progression sur une période de confirmation pas sur une séance. Une fois le cheval bien stabilisé, on peut envisager d’aller un peu plus loin dans l’exigence, alors tout le processus recommence : compréhension, acceptation, restitution, confirmation…. c'est reparti pour quelques dizaines de séances !
Ce qu’on demande aux chevaux est difficile. S’il ne reste pas décontracté, c’est qu’il n’en est pas capable. Il faut se contenter de très peu. A vouloir obtenir plus qu’il ne peut, ça le braque et empêche toute progression durable. Il ne se lasse pas, mais c'est difficile et il discute, il cherche d'autre réponse, et/ou si le contexte n'est pas correct, il ne peut pas faire.
Le cheval ne décide pas d’être décontracté ou non, de céder ou non. Ce sont les conditions globales qui le lui permettent. Il décide encore moins de rester décontracté. Là encore c’est la capacité du cavalier à maintenir une situation de travail abordable et favorable qui permet au cheval de rester décontracté. C’est très délicat comme travail. Si le cheval est sensible, un petite faute de main ou d'équilibre remet tout en question.
Les conditions de travail de ce cheval par des cavaliers multiples ne vont pas en ta faveur et ça doit être d’autant plus difficile pour lui.
Ce n’est pas évident de t’apporter des solutions vu le contexte,

je suis désolée