Un jour bien triste

Bonsoir à tous.

J'ai décidé d'ouvrir ce post suite à un événement ayant eu lieu hier dans mon écurie.
Un post pour nous rappeler à nous, propriétaire, que rien n'est éternel et que tout peut basculer n'importe quand.

Mon cheval est à la maison, mais mon ancienne écurie est au coin de ma rue, de ce fait, je vais souvent faire des balades où monter avec des copines.

Parmi elles, 2 soeurs.
Elles montaient toutes deux dans un autre centre équestre du coin qui a fermé faute de moyens.
A la fermeture de leur club, la cavalerie était à vendre.
Elles sont reparties chacune avec leur coup de coeur.

Dont J (je ne citerai pas de nom pour un certain respect de confidentialité si la personne passe ici) qui a craqué sur K.
K, très jolie jument de 16 ans, alezan brûlée, environ 1m60, croisé SF, un très bon caractère et en super forme pour son âge.

C'est 2 soeurs sont donc arrivées dans mon club il y a environ 1 an.
Nous avons fait quelques balades ensembles, dont une randonnée jusqu'à chez elles qui remonte à 1 mois.
Nous avons de très jolis souvenirs de cette journée, nous avons donné des pommes venat directement de leur jardin, nous avons galopé à crû dans celui ci, où d'ailleurs ont s'est pas mal pris de branches !
On s'est dit qu'on remettrait ça rapidement !
Des souvenirs aussi d'une séance où sa jument a bien progressé sur les allongements, d'autres où on a fait une course dans un champ.

Mais hier... La plus jeune des 2 soeurs, C, m'envoie un message.
K est décédée.

ça m'a fait un choc monstrueux.
J'ai bien évidement cherché à en savoir davantage !
Je me suis naïvement dit que la jument ayant fait mal de club dans sa vie, devait être usée et avoir une maladie non repérée ou autre.
Mais non, tout bêtement, la jument s'est blessée, toute seule, dans sa pâture.
Fracture ouverte du canon. Non soignable. Euthanasie.

Comme ça... Tout simplement. Tout connement ai je envie de dire.
Un jour elle est là, avec plein de projets et plein de choses à faire. Et le lendemain, paf ! Tout est fini, tout s'écroule.

Quand je suis rentrée chez moi du soir, je suis allée voir Pilou, qui mangeait tranquillement son foin. Calme, zen, insouciant.
Et j'ai pleuré. J'ai eu une affreuse crise de larmes qui m'a fait me jeter sur lui et le serrer fort contre moi.

Je n'ai pas pleuré pour K. Ni pour J.
J'ai pleuré pour moi, pour mon cheval.
Parce que je n'arrive pas à envisager juste un dixième de la douleur de cette jeune fille. Cette peine immense qu'elle doit ressentir. Cette injustice affreuse qui l’amène aujourd’hui à la perte de sa jument.
J'ai pleuré de manière parfaitement égoïste et pourtant humainement compréhensible sur la peur que cette histoire m'inspire. Sur le soulagement que j'éprouve à ce que ça ne soit pas mon cheval qui se soit fracturé la jambe.

Je repense à toutes ces fois où je me suis dit "oh bah j'irai demain", "pfff il pleut, la flemme d'aller le voir", etc...
Et je me dis "mais quelle naïveté !"
Parce que maintenant je me rend compte avec bien plus de réalisme qu'avant, que ça n'arrive pas qu'aux autres.
Que c'est pas juste des histoires qu'on lit sur internet où sur facebook en se disant "oh mince alors, que c'est triste !" et en passant à l'article suivant.
Que c'est quelques choses de très réel, qui peut arriver n'importe quand, à n'importe qui.
Du cheval de club, à celui de concours, en passant par le vieux poney en retraite.

On ne peut pas vivre dans la peur constante de perdre notre cheval. Même si on sait tous qu'un jour, il ne sera plus là. Mais ce n'est pas non plus une réalité abstraite qui n'aura lieu que dans bien des années.
ça peut arriver demain, comme jamais.

Et pour cette raison, je vais profiter encore davantage de Pilou, je vais chérir chaque moment avec lui, comme si c'était le dernier. Il est tout pour moi et le perdre serait la plus horrible chose que je puisse imaginer.

Pour ceux qui auront eu le courage de lire jusqu'au bout, prenez soin de votre chouchou, de vos chouchous, vivez chaque moment pleinement, parce que si la vie apporte de très bonnes choses, elle peut aussi les reprendre, n'importe quand.

Désolée de ce message pas très joyeux, pas très réjouissant, mais cette histoire m'a beaucoup choqué et m'a fait beaucoup réfléchir, je me suis dit que la faire partager aiderait peut-être d'autres personnes à se rendre compte de la chance incroyable que l'on a de partager notre vie avec notre compagnon équin davantage qu'ils ne le savent déjà.


Pour J et K.