Salut ! Chouette l'idée de ce post !
Pour ma part, j'ai une jument qui a un viseur spécial "poche gauche" dans l'œil. J'ai toujours pour habitude de mettre les friandises dans la poche gauche de ma veste. Eh ben ça fait quelques temps que j'ai remarqué que si elle réclame (toujours de façon très douce, heureusement), elle va automatiquement pointer son nez sur la poche gauche de la veste, et ce avec tout le monde
Par contre, dans la séquence "émotions" je n'oublierai jamais un instant que j'ai pu vivre avec une ancienne DP dont je me suis occupée pendant 5 ans. Elle avait toujours pour habitude de poser sa tête contre mon ventre, quand elle voulait se faire câliner. Un jour, sa propriétaire a décidé de la reprendre, après 5 ans sans visite.Elle avait l'opportunité de l'avoir au pied de la maison. Bref, un moment un peu dur.
On va peut-être me trouver pas cool, il y aura toujours des âmes bien pensantes pour juger, mais je n'ai pas voulu aller la revoir. Je n'ai même pas été là le jour où elle est partie. A chaque fois, je repoussais les choses, de peur de craquer sur place. Cette jument était comme la mienne, il n'y avait que moi qui m'en occupais et je l'aimais énormément. J'avais l'impression d'être la seule a trouver grâce à ses yeux parce qu'il est vrai qu'elle n'était pas très simple. Beaucoup plus fourbe que mon actuelle mémère.
J'ai mal vécu la séparation et, sachant que je ne pourrais rien y changer, je voulais laisser totalement la place et ne pas m'immiscer dans sa nouvelle vie avec sa proprio.
Quelques jours après avoir reçu les papiers de ma jument et être devenue officiellement propriétaire, pour la première fois de ma vie. Il y a comme un truc qui s'est débloqué. Je me suis dit "dimanche, je vais voir Lola". Comme pour clôturer pour de vrai cette histoire, après presque un an sans l'avoir vue.
Je prend contact avec la proprio. On s'est présentées devant le pré où était la jument. Il y avait la proprio, sa fille et moi.
A l'entrée du pré, je m'arrête, je n'ose pas avancer. La jument est au fond du pré, elle ne nous a pas vues. La proprio et sa fille, tout en marchant vers elle, l'appellent. Elle lève la tête, regarde vers nous et hennit avant de prendre le galop. Sur le moment, je n'ose pas y croire. Je me dis, raisonnablement, qu'elle va vers sa proprio mais non ! Elle les dépasse au galop et fonce vers moi. Là, à cet instant précis, on se regarde droit dans les yeux, Lola et moi. Je ne peux même pas poser de mots sur ce qui nous a traversées, mais on a pensé la même chose, j'en suis convaincue !
Elle s'est arrêtée devant moi et, comme si on s'était quittées la veille, elle a posé sa tête contre mon ventre.
Malgré le temps qui passe, j'ai encore du mal à en parler sans pleurer. Même là, en l'écrivant, je sens les larmes qui montent, c'est dingue...
Alors, je ne sais pas si on peut parler d'intelligence ou de sensibilité particulière, mais c'est quand même impressionnant de voir à quel point les chevaux n'oublient rien !