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Au revoir Johnny Hallyday
Posté le 07/12/2017 à 00h24
jmorel
Posté le 07/12/2017 à 00h24
Perso, Johnny représentait à mes yeux une icône beauf malgré lui. Le chanteur (la Bête de scène, il faut le dire) que Bébert considérait comme LA plus grande star du rock, sans se rendre compte que de l'autre côté de l'Atlantique, Johnny Hallyday n'était une star que pour les français expatriés là-bas...
Alors, avec un mépris totalement assumé, je me moquais sans retenue de quelques OVNIS que je pouvais croiser dans les rues ou sur les routes, comme récemment, ce mec au volant de sa 106 customisée à la gloire de Johnny (stickers sur la carrosserie, posters étendus sur la plage arrière, album (certainement collector) fièrement exposé sur le tableau de bord, conducteur également tuné avec ses rouflaquettes et ses lunettes de soleil...). Je me souviens m'être dit, avec une cruauté que je n'imaginas pas, sur le moment : "Ben lui, le jour où Johnny va mourir. Il va se flinguer, c'est pas possible autrement !'.
Je ne parvenais pas à concevoir que, passé 14 ans, on puisse adorer une star au point de chercher à lui ressembler ou de la considérer comme un membre de la famille.
Et, plus récemment, j'ai eu un flash. J'avais enquillé mes 12h de nuit, j'étais lessivée. Envie de rien, sauf de dormir. Et encore...
Je monte dans ma bagnole, j'entend la radio sans l'écouter... Jusqu'à ces premières notes que même mon oreille de profane sait reconnaitre.
Allumer le feu.
Va savoir pourquoi, je me prend au jeu, je monte le son et je me laisse porter par la musique. Je chante (plutôt "je gueule") avec Lui. Je lâche tout ce qu'il me reste et en même temps, je me sens gonflée à bloc.
J'ai oublié ma fatigue. Je serais capable de renquiller un poste là, de suite.
Je souris en pensant que, quand même, il est balèze ce Johnny...
Et aujourd'hui, quand j'ai appris la nouvelle, sans parvenir à y croire, j'ai repensé à tous ces Bébert. J'ai eu une pensée émue pour ce mec que j'avais croisé sur ma route, avec sa 106 tunée.
J'ai vu des grands gaillards grisonnants devenus orphelins, en larmes devant la maison de leur Idole. Lors d'une simple chanson, j'ai pu certainement éprouver un semblant de ce que Johnny leur faisait, au quotidien.
Alors, ce soir, j'ai balancé la musique.
Et je me suis éclatée sur du Johnny, fière et émue de savoir qu'à ce moment précis, j'étais en communion avec des millions de personnes, et de tout cœur avec elles.