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Cheval qui prefere le box au pré.
Posté le 17/02/2024 à 09h47
Je remonte ce vieux poste et je confirme la dernière réponse.
Je fais de la communication animale bien malgré moi, j’en fais pas un métier, juste voilà, c’est comme ça.
Je n’ai pas de cheval à moi donc aucun parti pris à défendre.
Perso, avant de me rendre compte que je faisais de la communication animale, j’avais toujours eu le sentiment que les chevaux que j’avais eu au travail préféraient largement le boxe au pré, sous réserve d’en sortir quotidiennement pour travailler et faire du paddock.
La, y a 2 jours, je suis allée monter dans un club où tous les chevaux vivent en troupeau au pré en permanence. Pas de boxes, pas de manège couvert faute de moyen.
On me propose un « gentil cheval » qui a l’habitude de faire des cours galop 3. (J’ai galop 7 dressage).
Je vais chercher le cheval au pré dans la boue. Déjà, je me prends sa tristesse, son désespoir et sa colère de plein fouet. Ensuite pour lui mettre le licol il me dit « attention les oreilles ». Donc ok, je sais pas pourquoi mais je fais attention. Ensuite on fait 3 pas et il se plante dans le pré à ne plus vouloir avancer.
Pendant que je le prépare, je sens tout son mal-être, il me dit qu il se trouve moche, que son corps le dégoûte. C’est vrai qu’il avait son poli d’hiver et des trous par ci par là montrant qu’il avait du se faire mordre au pré. Il me montre de plus en plus qu il est vénère, refuse de donner les pieds.
La monitrice/gérante de l’écurie arrive et je la fais parler du cheval. Donc elle m’explique que c’est un réformé de course, que son arrivée au troupeau au pré a été compliqué car à l’écurie de course il était au boxe hyper chouchouté et qu’en plus il se tape un champignon a l’intérieur des oreilles et que c’est devenu l’angoisse pour lui de lui mettre le filet (ah, c’était ça cette histoire d’oreilles).
Bon, je vous passe le reste de la séance qui a mal tourné dès que j’ai commencé à lui demander de faire plus que galop 3, qu’il m’envoyait des coups de cul dès que je le touchais avec le stick ou l’éperon.
In fine, voilà ce que ce petit cheval avait sur le cœur : en gros vous m’avez fait venir au monde pour être une star des courses, j’étais tout confort, et vous m’avez jeté. Je suis un nul, un Bon à rien. Je veux plus rien faire. Et en plus je suis sale et moche, j’aime pas avoir les pieds dans la boue, me coucher dans la boue et avoir a me battre ou me soumettre pour manger, la hiérarchie ça me gonfle. J’ai besoin d’être un peu seul et qu’on s’occupe de moi. Vous nous avez sélectionné selon un patrimoine génétique qui nous a rendu plus sensible et plus proche de vous, et vous voulez qu’on continue à vivre le nez au vent sous les intempéries comme il y a 1000 ans, on n’est plus les mêmes. J’ai été agressé, tapé et j’ai failli mourir! J’en peux plus. Je ne suis plus rien.
En gros ce petit cheval est pris dans sa blessure d’avoir été rejeté des courses et du jardin d’ éden. Il souffre tellement qu’il ne supporte plus rien et il ne veut plus rien faire de challengeant de peur de rater encore. Du coup il fait des cours de débutant mais en même temps ça le bouffe car c’est un cheval de course, donc de challenge. C’est comme si vous aviez fait bac + 8 pour bosser au mcdo.
Bref, comme dit précédemment, nos chevaux ont évolué et en fait ils ont besoin de notre attention, de nos soins, de faire des choses qui les stimulent et leur plaisent. Ils ont besoin de sortir se défouler, mais ils sont aussi bien content de ne plus avoir à dormir dans la boue, le sale, de sentir leur pied « pourrir » dans l’humidité, de pouvoir dormir tranquille à l’abri, dans un boxe, loin des prédateurs et des intempéries. Ils sont contents d’avoir leur repas sans batailler et régulièrement.
Il m’a expliqué qu’il y a toujours des chevaux qui aiment être au pré en permanence, mais les plus fins, les plus « évolués » (je cite), apprécient le confort qu’on leur offre. Ils sont contents d’éviter les maladies, les parasites étc, d’être beau et bien entretenus. Toujours sous réserve de ne pas non plus être placardisés et d’avoir des sorties travail ET liberté.
Il m’a aussi dit qu il faut que les gens arrêtent de faire naître des chevaux ou d’acheter des chevaux s’ils n’ont pas les moyens de bien répondre à leurs besoins.
Je vous assure qu’il m’a tellement envoyé son sum que j’en ai été épuisée et mal toute la journée.