oubeule
"Il faut prendre en compte les parents, l'environnement, l'éducation et si tous ses paramètres sont égaux (ce qui est impossible..) on pourra parler de déterminisme génétique."
Pourtant, c'est bien la différence que j'ai observé entre ma jument croisée PRE et son 1/2 frère pur fjord.
Tous les 2 sont des filles et fils de ma fjord que j'ai elle même eu sauvage à l'âge d'1 an.
Jouvence, la maman donc, j'ai fais toute son éducation, son débourrage puis son dressage, il n'y a qu'une chose que j'ai pas faite moi même, c'est le débourrage à l'attelage, qui a, à l'époque été effectué par un ami alors vice champion de France dans cette discipline.
Des années plus tard, j'ai enfin pu avoir mes chevaux chez moi, et du coup, j'ai décidé de faire pouliner Jouvence.
Pour son premier poulain, j'ai choisie d'alléger le modèle en croisant avec du PRE.
Vanille, est donc née chez moi, elle a grandie entourée de sa maman et de mes 3 autres poneys. Je me suis entièrement chargée de son éducation, puis de son débourrage et enfin de son dressage (cette fois en étant bien encadré car je voulais vraiment effectuer un travail de qualité).
Aujourd'hui, Vanille à 9 ans, elle maitrise toute sa basse école, et commence à aborder le travail rassemblé avec un tout début de piaffer.
Dès les premiers pansage, j'ai vu que Vanille était sensible, je devais faire attention aux brosses que je choisissais pour ne pas l'incommoder.
Puis j'ai commencé à travailler les bases d'éducation: déplacement hanches et épaules, céder à la pression, dessensibilisation, et Vanille était déjà très réactive et attentionnée.
Enfin sont arrivées les premières séances de débourrage, elle s'est montré fine, d'ailleurs, je me souviens qu'il m'a fallu attendre de nombreuses séances qu'elle arrête de mâchonner son mors, pour s'y habituer. Dès les premières fois monté, elle se portait en avant avec une impulsion naturelle qu'elle conservait spontanément.
Je devais vraiment être très vigilante dans mes actions de main qui l'importunait facilement (bien sûr dentiste, ostéo à jour, et selle adaptée).
Puis 3 ans après, j'ai souhaiter refaire pouliner Jouvence, mais cette fois, je souhaitais un pur fjord afin de garder la puissance, car je destinais ce poulain à prendre la relève de Jouvence, monté, et attelé.
C'est ainsi qu'est né Djouvick. Lui aussi à grandit à la maison,
exactement dans les mêmes conditions d'élevage: à la maison avec mes 3 autres poneys et Vanille.
Pourtant
dès le premier jour de vie, j'ai vu qu'il était moins sensible que sa sœur! Il a tout de suite adoré les gratouilles en appuyant fort (alors que Vanille esquivait si le contact était trop dur)
Dès que j'ai commencé le pansage, pareil, ce qu'il préférait: l'étrille américaine qui appuie bien fort, et qui gratte!
Lorsque j'ai attaqué la dessensibilisation, lui, il n'y avait quasi pas besoin, rien ne le génait l'effrayait ou l'importunait, sa marge de tolérance à l'inconfort était
naturellement beaucoup plus élevé que Vanille
J'ai donc dès le départ, toujours cherché à lui faire gagner en finesse, mais pour lui, "céder à la pression" était bien moins naturel que pour sa sœur...
Au débourrage ça a été une crème, comme sa sœur, d'ailleurs, mais il était si gentil, que si je ne m'étais pas surveillée, je suis sûr que j'aurais été tenté de bruler beaucoup d'étapes, car je pense que dès le premier jour, c'est le type de cheval où tu peux mettre la selle et le filet, et partir te balader avec les copains!
Justement parce qu'il a ce côté "bonne pâte, j'accèpte tout", j'ai fais doublement attention pour éveiller et développer chez lui plus de sensibilité.
Contrairement à Vanille, lui a accepté le mors dès le premier jour, (j'utilise un mors tout cuir pour mes débourrages, donc Vanille avait eu le même), il a à peine mâchonner pour le caller dans la bouche, et c'est tout!
Immédiatement aussi, il a trouvé le mode "économie", "Ok, je fais ce que tu me demandes, mais si tu ne demandes plus, ben...j'arrête!" Alors que Vanille avait de l'impulsion dès le départ, j'ai dû l'apprendre à Djouvick, lui "expliquer" qu'il devait se porter sans que j'intervienne, que l'on s'arrêtait ou dirigeait à l'assette, car sinon, je pense que je me serais vite retrouvé avec le bon pépère sympa qui accepte tout, mais à qui il faut mettre beaucoup de jambes sans arrêt pour avoir "juste" un petit trot, ou, a qui on met vite un Pelham car on le trouve dur et lourd...
Je déteste particulièrement ce type de chevaux tout mou, sans réactivité, j'aime au contraire que ça "jaillisse", avoir 2 grammes dans les doigts, donc vraiment, c'est mon cheval de bataille avec lui, mais si pour Vanille tout était naturel, pour lui, ça ne l'ai pas!
Mais aujourd'hui, à 5 ans, avec juste 3 vrais mois de travail depuis le débourrage, il semble avoir bien compris ce que j'attend de ce côté là, par contre, si je mets un autre cavalier qui n'ose pas trop, hop, je retrouve instantanément mon pataud!
Voilà, j'ai beaucoup détailler pour bien mettre en évidence que justement, l'environnement, l'éducation et la maman est le même, mais que dans un cas on a un apport de sang qui allège, et dans l'autre pas, et que cela amène une vraie différence entre 2!
