Tu peux toujours présenter des fiches nivelées. Tu peux aussi faire une fiche qui intègre l'ensemble.
En quintuple, par exemple, c'est pareil: impossible de faire cinq fiches! J'avais fabriqué un outil intégratif: déjà, la fiche était incluse dans le cahier journal. Ainsi pas besoin de chercher X documents. Un seul, mon cahier, me suit (et j'ai gardé cette manière de faire depuis!). Dans mon cahier on retrouve la compétences visée de chaque niveau, l'objectif différencié si nécessaire, matériel et organisation. Le descriptif de la séance indique qui fait quoi. Ce n'est pas un problème que la passation des premières consignes se fasse ensemble, au contraire: les plus petits écoutent les consignes des plus grands et inversement. Idem pour les bilans.
Egalement je ne sais pas ce que préconisent les formateurs (qui vraiment des fois sont totalement incompétents pour ce type de classe), mais en aucun cas je ne spatialise ma classe en séparant les niveaux, bien au contraire. Un grand tutorait un petit avant, et à présent je travaille avec un dispositif proche de la classe flexible et mes élèves choisissent leur placement, sauf situation particulière.
Tout l'art de l'année de stage est de faire quelques concessions aux attentes institutionnelles tout en développant ta manière de travailler, dans laquelle tu es confortable. Ce qu'un formateur ou un examinateur attend avant tout, c'est que tu sois en mesure de justifier de manière objective ton choix. Or "parce que les formateurs veulent ça" n'est pas vraiment une justification. Montrer que tu as réfléchi à la situation, analysé ce qui n'allait pas et tenté des choses, ça ne peut pas t'être reproché ;-)
L'année de stage, mes tuteurs étaient persuadés que je travaillais aux préparations des heures et des heures par jour parce qu'elle étaient détaillées. Ce n'était pas le cas. Pour autant ça répondait très bien ) leurs attentes. "Pensez à vous reposer, A." -> Oui oui
Concernant ton attente de quatre minutes, ton examinateur est dans son devoir de te le souligner. Essaie de prendre ça comme un pointage d'écueil dans l'organisation que tu as choisie. Il a du travail autonome. Mais pourquoi ne l'a-t-il as utilisé? C'est ça ta piste de travail: comment j'organise pour que mes élèves ne soient pas en situation d'attente quatre minutes, et là, soit je repense la manière dont je gère mon groupe entier pour supprimer cette attente (mais il y aura touours des élèves qiu attendront) soit je forme mes élèves à l'autonomie qui ne tombe jamais sous le sens et relève d'un difficile apprentissage pour certains. Sur ce point je sors clairement des sentiers battus car à mon sens un élève à qui j'ai prévu qqchose de plus difficile parce qu'il performe, qui réalise l'objectif fixé, bien et vite, n'a pas besoin de se voir surchargé d'un boulot supplémentaire... Quand on y pense voilà une drôle de récompense pour avoir été soigneux, rapide et efficace! Donc s'il a fini, il a plein de choses dans la classe à utiliser pour lui, ou pour la classe: une bibliothèque, une ludothèque, un laboratoire, liste non exhaustive. Dans mon quintuple les CE1 qui avaient fini adoraient utiliser les jouets de maternelle, et faire du légo. On en profitait pour mettre en commun leurs constructions dans les bilans avant la récré.
En résumé: les formateurs ESPE sont assez maladroits, bien souvent, dans leur approche car ils attendent que les étudiants/stagiaires soient autonomes et créatifs, mais la manière dont ils leur présentent des outils a plutôt tendance à les convaincre de répéter ce qu'ils ont vu et de ne surtout ps tenter des choses. Ca me rend folle!