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Les futures mamans de c.a - TOME 2
Posté le 11/12/2020 à 20h39
manana : allez jsuis sympa, je le mets ici ^^. Tu ne m'en voudras pas lanamour :p
Je suis sur un nuage. Ma fille est belle comme un coeur, j’en suis totalement dingue, d’une manière que je ne me serais jamais cru capable. Vraiment c’est fou. Je suis hyper fière d’avoir mis au monde ce petit bout de 51cm et 3kg240!
Pour mon accouchement, je ne vais pas rassurer les plus angoissés! Putain j’en ai chié! Comme jamais dans mon corps. Je savais que j’allais avoir mal, en théorie. En pratique, vraiment c’était hard. Et limite les contractions sont un détail dans le travail, non moi ce que j’ai trouvé chaud de chez chaud c’est une fois que le bébé est dans ton bassin. La sensation est impressionnante. Et l’expulsion, quand bébé est là, dans ton périnée et qu’il faut le sortir.
Comme vous l’avez vu sur mes messages, le travail a commencé samedi dernier en fin d’après midi. Ca faisait quelques jours que j’avais ponctuellement des contractions « douloureuses ». Je mets des guillemets parce que lol pour la douleur à ce moment là. Samedi soir, elles sont nombreuses, régulières mais à 8/10 minutes d’intervalle ce qui est trop long pour se rendre à la maternité. Je ne dors pas de la nuit évidemment.
Dimanche matin la douleur s’intensifie, on file à la maternité. Col ouvert à deux cm mais le travail n’a pas commencé, il faut attendre 3cm. On rentre à la maison, je prend des bains, du spasfond, je marche, j’en chie. A 21h n’en pouvant plus, on file à la maternité.
Et là, la SF me dit que je suis toujours à deux cm et que c’est du faux travail. Je déprime complet. Genre les 24h de souffrance endurée n’ont servi à rien de chez rien! Je me tors de douleur à quatre pattes sur mon canapé pour rien! Je suis donc au fond du fond! D’autant que la douleur peut continuer et toujours sans effet et qu’apparemment on a rien pour la stoper. Donc je peux continuer les nuits blanches totalement inutiles sans que personne ne puisse rien faire. Je panique.
Elle nous propose de rester 1h et de voir. Les contractions sont hyper douloureuses pendant cette heure, sans doute accentuées par l’angoisse. Elle revient et m’annonce que je suis à 3cm et qu’on peut passer à la péri! Soulagement! Je décide d’attendre un peu pour continuer à bouger mais ça devient quand même vite dur donc je finis par demander la péri.
Bon franchement j’ai vécu cool la pose. Je n’ai pas eu mal du tout. Rien de fou. Si ce n’est se contrôler quand une bonne contraction arrive alors que t’es pas supposé bouger d’un iota rapport à l’aiguille dans ton dos et au mec qui doit viser un truc pas plus gros qu’une tête d’épingle!
La péri m’a soulagée, de là à vous dire qu’elle a éliminé la douleur, non. J’ai toujours conservé des contractions douloureuses. Parfois raisonnablement et d’un coup une pas cool. Pourtant j’avais le contrôle sur le produit (dans une certaine limite) et j’en ai fait un usage assez large! Ma gynéco me l’a confirmé aujourd’hui, j’ai bien de chez bien fait usage du produit anesthésiant.
Je me suis demandée si elle avait déconné sur moi cette péri parce que malgré mon utilisation intensive j’ai toujours eu mal et les dernières contractions pour amener bébé dans le bassin furent grandioses. Il semblerait que non, toujours d’après ma gynéco, ils en ont parlé avec l’anesthésiste le soir même. Mais apparemment ça marche de façon différente selon les personnes et la façon dont on est inervé. C’est vrai que je ne sentais pas mes doigts de pieds pour autant je sentais très fortement certaines contractions.
Après plusieurs heures de contractions, à raison d’un cm par heures, et d’un refus total qu’on perce la poche des eaux (peur de la douleur après), bébé entre dans mon bassin.
Et là, que vous dire: putain de bordel de merde, ça fait mal de chez mal. Les contractions qui poussent bébé dans le bassin, c’est un truc de dingue, et la sensation de bébé dans le bassin c’est vraiment très particulier. Je vous recommande d’éviter la position sur le côté à ce moment là parce que ça augmente les sensations.
C’est le moment où je me suis transformée en meuf de baby-boom. Le truc dont on se foutait avec mon chéri, les nanas qui beuglent comme des gorets, je faisais des blagues, je comprenais pas, je trouvais que ça manquait singulièrement de dignité. Que diable les filles, apprenez à vous tenir!
LOL! T’as rien vu ma poule! J’ai hurlé la mort. A chaque contraction à partir du moment où bébé était dans mon bassin j’ai hurlé, mais littéralement. La grande grande classe. Mon chéri était affolé, me regardait comme si j’étais cinglée. Moi je n’en avais plus rien à foutre de rien, la dignité est devenue un concept totalement à la con, il fallait que ce bébé sorte.
L’envie de pousser est arrivée.
Alors, on nous parle beaucoup de la douleur des contractions. Moi c’était mon angoisse avec l’épisiotomie. En fait les contractions c’est l’apéro. T’as pas hyper faim après en règle général mais c’est pas totalement rassasiant pour autant. Noooooon le moment magie majax c’est la poussée.
Gaspard Proust dit que l’accouchement c’est l’abolition de la féminité. Putain il a raison et il faisait nécessairement allusion à la poussée. Pour moi ça a sans conteste été le moment le plus dur, le plus épuisant, le plus douloureux, j’étais en lambeau après.
Les jambes écartées, les genoux aux oreilles, ton mec à ta tête, ma gynéco entre les jambes avec la sage femme, et tout le monde te dit de pousser à chaque contraction. Sauf que pousser fait avancer bébé dans un endroit où ça sera plus douloureux que le précédent et pousser c’est dur et ça fait mal en soit. Donc t’as peur de pousser, en tout cas moi j’ai eu peur de pousser. Ma gynéco a vu le truc et tout de suite elle m’a dit qu’il ne fallait pas que j’ai peur, qu’il fallait faire sortir bébé.
Alors j’ai poussé… Encore et encore.
J’ai hurlé.
Honnêtement j’avais l’impression que mon anus allait se désolidariser de mon corps tellement j’ai poussé! Que j’allais l’expulser et qu’on le retrouverait sur le mur. J’ai pensé hémorroïdes et à cath87 et ses paroles de vérités sur la guerre de nos mounes!
J’étais pas glam, j’étais en nage, je devais faire une tête hyper chelou à chaque poussée. Moi qui suis attentive depuis le début à ce que mon chéri ne voit rien, là j’en avais rien à foutre, mais alors de ce qui s’appelle rien à foutre.
Et ma super gynéco m’a annoncé que bébé était là, sur mon périnée postérieur. Là j’ai pensé épisiotomie! Et je lui ai demandé de ne pas m’en faire. Et elle m’a expliqué, tout en conversant avec mon chéri qu’il était hyper trop musclé mon pauvre périnée postérieur, « mais vous pratiquez quel sport? » et mon chéri de répondre « l’équitation et elle court », « ah mais tout s’explique » blablabla.
Tout ça pour prendre un petit scalpel, cacher la zone avec un drap et j’ai précisément senti les coups de scalpel, très très précisément. Je les sens encore en y repensant. Clic clic. Et hop bébé est sorti, après que ses épaules soient passées et le reste de son corps. C’est aussi une sensation très étrange.
Moi qui avait peur de l’épisiotomie, elle s’est révélée plutôt utile voire carrément indispensable! Et je ne dirais pas que j’ai eu mal, la zone était globalement en mode Beyrouth complet donc insensibilisée, au moins un petit peu. Et l’état second dans lequel j’étais, tant après les deux jours qui venaient de s’écouler que les minutes passées, a sans aucun doute contribué à ce que je ne sente pas tout.
Equitation et accouchement semblent ne pas faire hyper bon ménage. En réalité j’ai découvert que l’équitation muscle le périnée mais en position fermée, comme la danse. Donc ça rend les choses très compliquées quand on attend du périnée qu’il se détende pour laisser passer bébé. Ma gynéco était même persuadée que mon périnée ne se serait pas déchiré si elle n’était pas intervenue.
Toujours est-il que ma Jeanne est arrivée sur mon ventre et je suis sciée de voir ce petit être tout en étant pas totalement consciente des choses parce que j’étais encore très concentrée dans l’effort, un peu obsédée par l’épisio, submergée par toutes ces sensations. Je me dis qu’elle fait grande, qu’elle est totalement finie, que c’était ça qui était dans mon ventre, que c’est dingue que ce soit ces petits talons là qui me donnaient des coups dans les côtes.
La suite est toujours aussi glam. Sortir le placenta, recoudre maman avec une anesthésie locale parce que la péri ne faisait plus aucun effet depuis un moment.
Mais après il y a surtout la tétée d’accueil. Jeanne a tout de suite eu un réflexe de succion de folie et elle a tout de suite compris comment faire! D’ailleurs depuis on voit qu’elle a besoin de téter pour s’apaiser. C’était très beau de partager ce moment avec elle. Mon chéri était aussi sous le charme de ce moment mère fille.
Voilà voilà pour mon accouchement. Franchement c’était dur. J’ai un autre regard sur toutes les femmes qui ont eu des enfants parce que c’est une vraie épreuve sportive, un marathon, un combat. J’ai fait ma guerre comme dirait Florence Foresti. Et j’aurais pu faire toutes les préparations possibles et imaginables, je n’aurais jamais pu anticiper toutes ces sensations et leur gestion.
Je pensais au livre que j’ai ingurgité sur la douleur, il ne m’a pas vraiment servi dans l’action. Je n’ai jamais visualisé les contractions comme des vagues, j’ai rien visualisé du tout j’ai juste essayé de supporter le truc. En revanche ce qui m’a aidé c’est les bouquins de Bernadette de Gasquet sur les positions à adopter en fonction de où se trouve bébé. Alors évidemment après la péri, comme on peut plus bouger, ça perd de son intérêt alors que c’est pile le moment où vraiment ça pourrait aider le passage de bébé. Mais avant c’est bien aussi et vraiment beaucoup mieux que les positions données lors des cours de prépa
Alors j’ai trouvé l’accouchement sacrément dur mais je suis littéralement aux anges. Ma fille est superbe, je ne pensais pas qu’il était possible d’autant aimer. J’aime voir son papa lui parler tout doucement, la regarder avec un amour débordant. Je lui ai dit cet aprem que j’étais vraiment mais alors vraiment heureuse et que j’étais amoureuse de ma petite fille et il a ris en me disant « toi qui ne voulait pas d’enfant ça aurait été con de passer à côté d’elle ».
Voilà pour mon hyper long récit!
Merci à toutes pour le soutien depuis de longs mois, tout au long de cette grossesse, et merci pour vos messages pendant le travail et après la naissance de Jeanne. Honnêtement c'était fantastique!