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Les futures mamans de c.a - TOME 2
Posté le 10/03/2021 à 10h30
kilda
Posté le 10/03/2021 à 10h30
Coucou à toutes, désormais remise de mes émotions je vais vous faire un court résumé de la naissance de Louise, j’espère ne pas en effrayer certaines car le récit ne ressemble pas à ce qui peut être posté habituellement, et oui ma petite pucinette est née par césarienne.
Comme beaucoup d’entre vous le savait déjà, cette deuxième et dernière grossesse ne s’est pas passée de manière idyllique, en effet à 25 sa j’ai connu un premier épisode de saignement, durant mon hospitalisation le diagnostic tombe: placenta praevia et suspicion d’accreta. La petite maternité au sein de laquelle j’avais prévu d’accoucher m’envoie directement dans un CHU de niveau 3 pour effectuer des examens complémentaires (échographie de référence et IRM) et m’expliquent qu’ils ne veulent prendre le risque de m’accoucher et que je dois me préparer à une naissance prématurée. C’est le coup de massue et le début d’une longue angoisse...
À 30Sa me voilà de nouveau à l’hôpital pour quelques jours encore séparée de mon petit garçon (20 mois à ce moment là).
L’échographie de référence met en avant une éventuelle accretation sur une partie de ma cicatrice utérine (mon fils est né par césarienne lui aussi), mon placenta quant à lui est toujours antérieur et partiellement recouvrant... Ca sera césarienne programmée car on souhaite éviter l’urgence... On m’injecte les corticoïdes pour la maturation des poumons de la petite et protocole tractocile pour éviter les contractions.
Je rentre à la maison avec toujours la même consigne repos repos repos et je vois chaque jour qui passe sans saignement comme une petite victoire, je me fixe des objectifs au fur et à mesure 32 puis 34...
L’angoisse grandit de jour en jour, j’ai peur, peur de mourrir et de ne pas voir grandir mon fils, peur de ne pas connaître ce bébé, peur de l’hémorragie qui le pourrait survenir à la maison...
Mon IRM a été calée à 33 sa, le CHU avait prévu de m’hospitaliser 24h afin de m’éviter un aller retour dans la journée. La bonne nouvelle est que l’IRM infirme l’accreta, il est « juste praevia », je suis rassurée et commence à essayer d’aborder les choses de manière un peu plus sereine. Mais pendant le monitoring 2 belles contractions, au moment de me lever je sens que ça coule, je saigne une nouvelle fois... je pleure car je sais que je ne vais plus quitter l’hopital et surtout je ne reverrais mon fils qu’après la naissance de sa petite sœur, j’en prends pour 4 à 5 semaines je m’effondre, j’ai la sensation d’être prisonnière.
Les journées sont longues rythmées par les monitorings, les visites des médecins, pédiatres, anesthésistes. La date de césarienne tombe, elle sera faite à 36Sa car on ne peut pas prendre le risque d’une mise en travail spontané et d’une hémorragie cataclysmique au vu de mes antécédents (problèmes de coagulation pendant la grossesse).
34 sa nouvel épisode de saignements, mise sous adalate cette fois ci.
Plus les jours passent et plus les contractions sont présentes bien qu’alitee.
Et tant bien que mal j’ai tenu bon, arrive la date tant attendue mais aussi tellement redoutée du vendredi 26 février, après une énième nuit blanche on me pose le dernier monitoring de toute ma vie, la petite est excitée comme possible je pense qu’elle sent mon stress et que quelque chose se prépare.
Mon mari arrive et on vient nous chercher pour le bloc. Le personnel est très prévenant et essaye de me rassurer du mieux qu’il le peut, une auxiliaire de puériculture entièrement dévouée à bébé nous accompagnera une bonne partie de la journée.
On m’installe au bloc, l’ambiance paraît détendue, les filles discutent entre elles et de mon côté je commence à me mettre dans ma bulle et à me concentrer sur ma survie, j’ordonne intérieurement à mon corps de tout faire pour.
On me pose la rachi anesthésie et mon dieu quelle horrible sensation j’ai l’impression d’être bloquée dans un corps qui ne réagit pas, je veux bouger mes jambes mais elles pèsent des tonnes, ça me fait paniquer, mon mari est là il me rassure, me félicite pour mon courage et l’intervention débute, l’obstétricienne m’explique chaque geste puis je sens qu’on me remue le ventre et j’entends un petit cri de mécontentement, il est 10h32, mon mari et moi nous regardons les yeux embués de larmes, ça y est Louise vient de pousser son premier cri, on nous l’amène, elle est si petite et paraît si fragile. Je l’embrasse, la félicite pour son courage et lui dit que je l’aime mais ils doivent l’emmener pour l’aider à respirer, elle est née en siège et l’obstétricienne du fait du positionnement de mon placenta à du faire une incision transplacentaire et il ne faut pas l’oublier, elle est à 36 sa donc pas forcément prête à sortir.
Pendant ce temps là, on m’explique que j’ai perdu un litre de sang lors de l’incision initiale, que mon fichu placenta de malheur est sorti sans aucune difficulté, que mon utérus se contracte super bien et que ça y est on me referme. A cet instant je pleure de joie car ça y est c’est fini tout ce stress, cette angoisse, je me sens déjà revivre.
Désormais c’est ma petite fille, on vient me voir pour me dire que les pédiatres sont là mais qu elle se débrouille bien, son papa est auprès d’elle. Elle a juste besoin d’un peu de temps et d’oxygène pour l’aider à l’atterrir car la sortie a été rude, elle a dû être aspirée car à beaucoup bu la tasse, elle fait 2,510 kg c’est donc un beau bébé pour le terme.
De mon côté on m’amène en salle de réveil, très vite mon mari et ma petite puce me rejoignent, quel soulagement de la voir dans sa petite couveuse avec juste les capteurs du scope, elle est totalement autonome sur le plan respiratoire et elle va très bien.
C’est une délivrance pour moi, je prends petit à petit la mesure de ce qu’il vient de se passer, Louise est parmi nous, nous avons réussi à tenir bon et je suis enfin débarrassée de ce placenta, il a enfin quitté mon corps et il ne saignera plus...
Nous sommes restées à la maternité une semaine, le temps que Louise atteigne 37Sa et commence à reprendre du poids. Les retrouvailles avec mon fils figurent après la naissance de mes 2 enfants au top 3 des plus beaux moments de ma vie. Il est très attentionné vis à vis de sa petite sœur qu’il regarde les yeux remplis de bienveillance.
Pour ma part je revis, je porte un regard nouveau beaucoup plus optimiste sur beaucoup de choses et surtout je me sens comblée dans mon rôle de maman de 2 enfants, je les aime d’un amour indescriptible et inconditionnel.
Voilà désolée pour le roman...