Voilà mon récit d’accouchement
Samedi 6 mars 2021
La date du terme approche (11 mars) … ma grossesse se passe super bien et je voudrais la garder dans le ventre encore pour continuer à sentir ses coups et l’avoir « presque » rien que pour moi mais je commence quand même à avoir une petite appréhension en me disant que plus j’approche du terme plus elle risque d’être costaud et difficile à sortir et que plus j’avance plus je risque un déclenchement ce qui risque d’être plus douloureux. Ainsi, je décide de commencer à m’activer à espérant la faire descendre un peu : de la marche et quelques rebondissements sur mon ballon ont rythmé ma journée. Le soir nous sommes invités chez des amis pour faire une soirée crêpes. La soirée se passe super bien et nous nous couchons vers minuit.
Dimanche 7 mars 2021
3h du matin : Comme toutes les nuits je me lève pour aller aux toilettes, sauf que cette fois-ci je constate que j’ai perdu un peu de sang. Je réveille Clément, légèrement inquiète, ne sachant pas trop ce qu’il faut en déduire. On en conclut que dans le doute on va appeler la maternité. Elle me répond que n’habitant pas à côté et au vu de l’heure je peux attendre quelques heures pour venir mais qu’il faut y aller car j’ai peut être fissuré la poche des eaux sans m’en apercevoir. Sachant pertinemment que je ne pourrais pas me rendormir, on décide de finir tranquillement la valise, se laver, déjeuner et partir.
5h du matin : Trajet qui passe vite, nous sommes persuadés de revenir très vite à la maison. Les urgences nous prennent en charge, une sage femme très gentille m’ausculte. Bébé en forme, tête en bas, col ouvert seulement à 1 cm, pas de fissuration de la poche des os, prise de sang. Quelques contractions légères au monitoring que je ne sens pratiquement pas. On nous met en chambre pour la nuit afin de voir si on peut renter à la maison par la suite.
7h du matin : J’ai des contractions de plus en plus rapprochées et douloureuses, je marche calmement, commence à respirer pour maitriser la douleur, je tente de déjeuner sans succès. Je sens que l’accouchement est peut être pour aujourd’hui, j’ai mal, je demande à la sage femme de m’ausculter.
8h du matin : Elle vérifie le col et me dit « si je vous dis que vous êtes à 3 et que vous pouvez avoir la péridurale vous la voudriez ? » Moi : « Non, je préfèrerais attendre et essayer de prendre un bain et faire du ballon ». Elle « D’accord car vous êtes à 3, le travaille avance vite pour une première grossesse. Je vais devoir pour faire un test PCR pour le covid-19 et le prélèvement pour le streptocoque B car il semblerait que l’accouchement soit pour aujourd’hui ».
9h du matin : J’ai très mal. Ca traine … Le bain n’arrive pas et le test PCR m’a fait horriblement mal. JE VEUX LA PERIDURALE !
10h du matin : L’anesthésiste est sur une urgence, le temps me semble éternel, « quand est ce qu’elle arrive, je vais accoucher avant !!! ». On me vérifie le col je suis à 6. J’ai de plus en plus de mal à gérer mes contractions, on me donne du gaz à respirer pour m’aider à patienter. Je perds pied mais elle finit par arriver et me pose la péridural. Je sens quelques douleurs lors de l’anesthésie du dos mais très gérable et je n’ai rien senti par la suite. Elle semble très professionnelle.
11h du matin : Les contractions ne me font plus mal, je conserve juste l’envie de pousser juste au niveau des fesses à chaque contraction. Ca me convient, c’est largement gérable et je vais pouvoir pousser correctement. On me sonde, regarde le col mais on s’aperçoit que la péridurale n’a pas bien fonctionné en bas. La sage femme me propose de prendre du bonus et de m’assoir pour faire descendre le produit. Rien de révolutionnaire. Je bouge très bien mes jambes, j’ai juste la gauche un peu endormie.
12h : « Manon vous êtes à dilation complète, par contre votre fille n’est pas encore assez descendue on va se laisser 2h pour commencer à pousser ». Je sens une petite inquiétude dans le regard du personnel … On patiente tranquillement avec Clément, on joue au UNO, il ouvre enfin la boîte à papa que je lui avais prévu. Le rythme cardiaque de Chloé va très bien elle n’est pas en souffrance.
14h : Les sages femmes m’expliquent comment pousser. 30 minutes de poussée mais bébé ne descend pas, il faut appeler le gynécologue pour qu’il m’aide avec des instruments. C’est là que je comprends que ça va être compliqué. Je m’inquiète pour bébé, je ne veux pas qu’elle souffre, je culpabilise de ne pas arriver à la sortir sans aide !
15h : L’interne du gynécologue se met accroupie entre mes jambes, le gynécologue lui explique comment bien utiliser les spatules et là tout s’enchaine. Elle tire, j’ai mal, je hurle, je pousse, je suis hors de moi … Elle est là, on me propose de l’attraper mais je ne peux pas, je ne veux pas, je suis exténuée et choquée …
15H41 : Ils me la posent sur moi, je la regarde, je regarde mon conjoint qui a les larmes aux yeux, une émotion énorme m’enivre. « Mon bébé, mon bébé, il ne pleure pas ! » Et là j’attends son premier pleure ! Gros soulagement, tout va bien, je l’aime déjà, elle est magnifique !
Viens le début du post partum …
Je m’étais beaucoup documenté et préparé à tout ça. Mais en faite ce qui m’a le plus déstabilisé c’est toute l’inquiétude, la remise en question et la culpabilité qui tourne autour de bébé. Suite à l’utilisation des spatules, elle a un torticolis et des régurgitations. Nous venons de débuter un suivi chez un kinésithérapeute.
Petit à petit nous commençons à mieux la connaitre, la comprendre … Ca va le faire j’en suis convaincu et nous sommes épanouis mais je dois vous avouer que je ne m’attendais pas à ça. La difficulté n’est finalement pas là où je l’imaginais.
De mon coté, sachant que je ne faisais déjà plus mes nuits je pensais bien supporter le rythme jusqu’au moment où j’ai fait de l’hypertension accompagnée de migraines. Boire, se reposer et ça devrait passer. La montée de lait est terminée, de mon coté rien d’insurmontable. J’ai été déchirée mais ça se remet petit à petit. D’ici une semaine je devrais avoir moins de douleur. Par contre j’ai le bassin et le coccyx qui craquent pas mal surtout la nuit quand je me lève. Je pense qu’il va falloir que je prenne le temps d’aller voir un ostéopathe. Enfin concernant mon poids j’avais pris une 20aines de kilos mais je suis plutôt contente car j’ai l’impression de déjà reperdre (une impression car je n’ai pas de balance). En tout cas à moins de 10 jours post accouchement j’ai juste un tout petit ventre comme si j’étais à mes 3 mois de grossesse (certainement le plus dur à perdre).
Voilà mon retour d’expérience pour celles qui auront eu le courage de le lire. Et je confirme, une fois qu’elle est là j’ai quand même un peu oublié la douleur !
