Hello!
Eh bien voilà, j'ai réussi !
Le 27.06.2022 à 15h53, la petite Johanna est arrivée!
Que dire ? Que c'était la pire expérience que j'ai jamais vécu sans doute

J'ai commencé à avoir de grosses contractions le 26 vers 22h30. De plus en plus fortes malgré une dilation à seulement 2cms, ça, merci le déclenchement.
On m'a fait patienter jusqu'au 27 à 1h30 du matin pour avoir la péridurale. J'ai une phobie atroce des piqûres et j'ai fait une énorme crise d'angoisse.
La sage femme a été un véritable ange du ciel pour moi à ce moment là ! L'anesthésiste a été doux et rapide. Et elle, elle m'a faite parler de ma vie, de mon poney, de ce que je fesais avec lui pour me faire penser à autre chose.
Dieu merci, ça a marché !
15mins après, plus de douleurs. J'étais tellement bien !
S'en est suivi une attente interminable ! Allongée sans bouger sur cette table, pas le droit de manger, de boire à peine quelques petites gorgées d'eau... La dilatation était d'une lenteur infinie. Malgré la péridurale, plus bébé descendait et plus c'était douloureux.
Les sages femmes ont été compatissantes dans la mesure du possible. J'étais la seule en travail à ce moment là.
Et quand j'ai été pas loin d'accoucher, à 8cms. 2 autres femmes sont arrivées en travail avancé...
Donc je me suis retrouvée seule à devoir supporter des douleurs infernales et m'entendre dire "le médecin arrive dans 5mins madame !" pour qu'au bout d'une heure, tjs personne. Mes nerfs ont lâché, je pleurais sans arrêt, j'étais dans un état d'angoisse permanent. Le futur papa était en grand stress, à moitié en pleurs avec moi et moitié en train de crier sur le personnel pour que quelqu'un m'aide.
Au final, une auxiliaire a eu le brillante idée (je l'en remercie !) de me donner accès à une bouteille de gaz. À défaut de calmer les douleurs, ça a eu le mérite de m'envoyer sur la lune et de me faire rire
Puis la gynécologue est arrivée. Les 2 autres femmes avaient accouchées, maintenant c'était mon tour.
Et là... Douleurs, douleurs, douleurs... Honnêtement j'ai oublié une partie de ce qu'il s'est passé. Je pense que mon cerveau fait abstraction. J'ai trouvé ça d'une violence extrême...
Autant les poussées étaient difficiles, mais je m'y attendais. Par contre que la douleur persiste entre les contractions, ça je l'ignorais ! À quoi ça sert du coup la péridurale ?
J'étais tellement épuisée que la gynéco a sorti la ventouse (elle m'a bien sûr demandé mais au stade où j'en étais, j'aurai accepté n'importe quoi). Mon dieu qu'elle souffrance ! Elle a dû l'insérer quasiment en moi vu que la tête était à peine visible. Et elle empêchait ma fille de repartir vers l'arrière entre les phases de poussées.
Honnêtement quand elle a tiré dessus, j'ai eu la sensation qu'elle m'arrachait les organes du corps.
J'ai hurlé comme jamais dans ma vie. J'ai réellement crû qu'on était en train de me tuer et qu'on arrachait littéralement mon bébé à mon corps.
Ensuite, le moment extrêmement étrange de la sensation de bébé qui sort. Chaud et gluant, on peut pas le dire autrement ! Douloureux aussi, d'abord la tête, puis pousser encore pour les épaules.
Et ENFIN, quand on me la posé sur moi. J'ai été terriblement étonné de sa taille, elle me paraissait immense !
Le papa était proche de s'écrouler. Il ne voulait pas voir ce qu'il se passait en bas, au final il a jeté des coups d'?il, il était blanc comme un mort. Lui aussi était persuadé qu'on était en train de me tuer !
Il a trouvé le courage de couper le cordon et s'est écroulé dans un fauteuil. Il m'a vraiment soutenu tout le long, sans jamais me lâcher une seule seconde.
Placé sur moi, la poulette s'est mise à pleurer. J'ai fait comme elle. Dans ma tête, j'allais toujours mourir, mais au moins je pouvais partir en paix.
L'expulsion du placenta a été douloureuse aussi pour ma part. On m'a demandé si je voulais regarder... Franchement, jsui pas curieuse à ce point là.
Selon la gynéco, j'avais le bassin plus étroit que prévu pour mon bébé. Elle m'a complètement déchiré d'un bout à l'autre, 12pts de suture.
Bébé devait faire 3kgs4 à la base. Elle en fait 4kgs035... Tu m'étonnes que j'ai galéré à le sortir ce ptit gigot !!!
2 jours après que dire ?
Si c'était à refaire, je demanderai d'office une césarienne, je veux plus jamais revivre une telle souffrance. Je persiste à penser que ce que j'ai vécu n'est pas normal, un accouchement classique comme on le raconte ne fait pas aussi mal.
Ma petite merveille se porte comme un charme. C'est un bébé incroyable (comme toutes les mamans le pensent évidemment !). Elle ne pleure pas, se plaind à peine, fait déjà des sourires. Elle prend ses bibs comme une chef, n'a aucun souci de santé. Là on est soit disant à la "nuit de Java", il est 5h du mat et j'attend encore les grands cris et moments horribles dont on m'a mise en garde. Elle chouine un peu mais elle régurgite pas mal, c'est tout ce qui se passe. Franchement elle est adorable !
Le papa est hyper intuitif, il gère comme un pro ! Gaga de sa fille déjà, elle en fera ce qu'elle veut !
Ça m'arrange bien, j'ai de belles douleurs dans le sacrum avec l'accouchement. Énormément de mal à marcher, changer de position, même être assise au lit est un supplice. Mais rien ne m'empêchera de m'occuper de ma fille ! Je serre les dents, je la change, je la nourris, je la prend en peau à peau et je mextasie de chaque mimique qu'elle peut faire et de ses grands yeux bleus. Au grand désespoir des sages femmes "mais madame ! Il faut nous appeler, on est là pour ça !"
Que dalle oui ! Pas touche à mon bébé

Moi qui n'est jamais trouvé les bébés très amusants, je suis sur le cul (c'est le cas de le dire) de la trouver si passionnante.
Bon par contre je dors très peu. J'ai du dormir à peine 5h depuis que j'ai accouché. Je me réveille au moindre soupir de sa part. Pas inquiète, plutôt curieuse de la voir bouger et dormir. Je ne ressens pas la fatigue. Tanpis, je vais le payer à un moment mais le papa gère et mamie débarque à la maison dès qu'on sort de la mat pour 15j d'aide à la maison !
Je profite de chaque instant avec ma fille sans penser au reste, et ça me va très bien comme ça
Désolée pour ce long roman, mais je ne savais comment raconter la souffrance sans le bonheur et vice versa!
