Définition du monde du cheval

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Feugeres

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Définition du monde du cheval
Posté le 25/10/2018 à 09h19

Bonjour, petite question ... qui peut paraitre très bête,

je me remet doucement au boulot avec ma jument (dressage) mais je n'ai aucune base, préférant sauter en club, et ne faisant que ça ..

je ne suis pas passer par la case dressage (même avec ma jument, nulle que je suis ..)

enfin bref, je me fais doucement un lexique que j’appelle Equipedia pour apprendre tout les mots connus du dressage, je tombe sur : Abaissement des hanches, après avoir effectué quelques recherches, je n'ai pas trouvé explication qui m'aide vraiment a comprendre ...

C'est quoi enfaite l'abaissement des hanches ?
Ca consiste en quoi ? Et cela amène a quoi ?

Voila la définition que j'ai pu trouver : L'engagement des postérieurs sous la masse, la flexion des articulations provoque l'abaissement des hanches du cheval.

définition claire et précise, donné par une membre de CA, merci :D Je comprend un peu mieux, mais .. peut t-on approfondir ?

Je serai surement amené a vous demander autre chose ..

J'ai une certaine culpabilité de ne rien savoir sur le dressage (et une tonne d'autre chose) .. alors que ça fais une dizaine d'année que je fais de l’équitation .. malgré une pause, qui m'a fais énormément perdre de compétence, .. malgré que ce soit comme le vélo, l’équitation on oublie jamais, les bases

Merci d'avance

Édité par feugeres le 25-10-2018 à 09h20

Rose25

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Définition du monde du cheval
Posté le 25/10/2018 à 18h00

Je me tape un peu l'incruste, mais vu qu'on est sur le sujet, j'en profite.

Comme l'auteur, suite à moultes recherches j'ai fini par capter le principe et comme elle, j'ai perdu pas mal de temps dans des cours de dressage où on te disais quoi faire, notamment le célèbre droite/gauche... mais c'est pas un abaissement de hanche ca...

Bref, maintenant que l'idée est saisie, j'aimerai pouvoir la matérialiser - ce avec quoi je vais avoir le plus de mal je pense - on fait comment concrètement pour convertir l’énergie "verticale" vers une énergie "horizontale", bref pour avoir des hanches qui se baissent ? Je sais qu'il existe plein d'exercices dans ce sens (incurvations, transitions, déplacements latéraux, barres au sol...) et je vois à peu près comment les demander pour avoir un début de soupçon d'abaissement de hanches. Sauf pour les transitions... Avec notre corps, on est censer faire quoi en fait?
On grandit le buste? On fait des doigts moelleux genre qui s'ouvrent et se ferment légèrement? On remonte les mains? Et le bassin...que fait-il concrètement?

Eija29

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Posté le 25/10/2018 à 21h51

rose25 Il n'est pas simple de répondre à ta question car en réalité ce n'est pas un exercice, et donc il n'y a pas un "code" pour le faire.
C'est la résultante du travail progressif et rigoureux du cheval, où les figures de manèges et exercices vont petit à petit faciliter et améliorer la locomotion du cheval.
On ne dresse pas un cheval pour faire des exercices, on utilise les exercices pour dresser le cheval.

Couagga

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Posté le 25/10/2018 à 23h44

rose25

Je dirais plus qu'il faut aller d'une énergie horizontale vers une énergie verticale, en fait

Toujours dans l'idée qu'au départ le cheval va naturellement aller en avant en se "tractant", dans un équilibre un peu descendant, chargeant ses épaules, et que le travail va viser à lui rendre, dans le cadre de l'équitation, un équilibre mieux réparti entre ses épaules et ses hanches et du coup, une énergie un peu plus montante.

Pour les transitions, je pense qu'au préalable il faut comprendre, sentir et apprivoiser la locomotion du cheval dans son assiette et son dos. C'est à dire qu'en mettant le cheval au pas, et le laissant aller librement, on va juste se laisser emmener et se décontractant et en analysant le plus précisément possible comment le cheval par son mouvement nous fait bouger. A partir de là, on peut commencer à influencer ce mouvement en retour en reprenant le contrôle du notre. En résistant plus ou moins, en allant à l'encontre ou au contraire en suivant le mouvement initié par le cheval on influence considérablement celui-ci. L'assiette et le dos du cavalier agissent comme un robinet qui laisse plus ou moins passer le mouvement du cheval.


Dans l'équitation classique, on retrouve souvent l'idée que la position précède l'action. Dans les transitions, il faut aussi que la position de "résistance au mouvement" de l'assiette et du dos du cavalier précède largement toute action de la main. C'est ainsi que le cheval va effectuer des transitions en se "rassemblant dans son équilibre" et non en venant buter contre la main ou en basculant sur ses épaules.

L'assiette et le dos freinent (sans se pencher en avant ou en arrière) puis la main va venir finaliser/confirmer l'arrêt avec des doigts qui se referment sur les rênes délicatement. Si on s'y prend bien, avec le temps, seule la résistance de l'assiette suffit à effectuer des transitions descendantes et des arrêts, tout comme seul une action de l'assiette remettra le cheval en mouvement et le fera transitionner en montant sans que les jambes n'agissent. Plus on recentre les aides vers l'assiette et le dos, plus le cheval reste en équilibre sur ses hanches dans ses mouvements. Je tiens à préciser qu'on ne parle ici de dressage de haute école mais bel et bien de choses très basiques que tout cheval est en mesure de faire pour peu qu'on y travaille avec lui.

C'est juste une question d'écoute réciproque et de synchronisation, pas de performance

Pour verticaliser un cheval, pour dialoguer avec son équilibre et ses hanches, il faut que le cavalier gaine son dos, tienne son assiette et soit fin et vibrant dans ses doigts.

La qualité de la posture du cavalier est directement lié à la qualité de l'attitude et de l'équilibre du cheval.

Feugeres

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Posté le 26/10/2018 à 08h33

couagga D'accord je comprends vachement mieux, merci d'avoir pris le temps de m'expliquer, et je comprend maintenant ce qu'il faut travailler pour qu'elle arrête de mettre tout son poids sur ses épaules !

Rose25

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Posté le 26/10/2018 à 09h25

couagga Ah oui, je viens de me relire mdr. C'est ce que je voulais dire, de l’énergie horizontale vers la verticale.
Alors, comme on ne m'a jamais aussi bien expliquer que toi, je reformule pour voir si j'ai bien compris.

En fait, il ne faut pas chercher à travailler la descente des hanches et de l'encolure, sur une séance en particulier qu'on va re-faire de temps en temps. Il faut plutôt chercher à faire des séances autour d'exercices facilitant la descente de hanches et les travailler comme des gammes jusqu'à obtenir la descente de hanches telle une finalité, mais pas un résultat à obtenir.
Ceci étant établi, il vaut mieux agir d'abord avec l'assiette, puis avec les mains/jambes pour confirmer le mouvement demander. La montée du garrot, est facilité par un mouvement de frein de l'assiette, ce qui implique un gainage du dos.

Par contre une petite question : fin dans ses doigts, je comprends, mais vibrant? Ca fait plusieurs fois que je lis ca, mais sans trop saisir ce que cela signifie exactement...

Rose25

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Posté le 26/10/2018 à 09h31

En fouinant sur le net, j'ai trouver cette vidéo. Je trouve que les influences de l'équilibre sont assez bien expliquées (même si un peu alarmiste au début à mon goût) et on voit bien l'attitude recherchée en fait. J'ai trouver que c'était une excellente démonstration, surtout vers la dernière comparaison, de ce qu'est vraiment un équilibre sur les hanches.
https://www.youtube.com/watch?v=pbeTgE18c5Y

Couagga

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Posté le 26/10/2018 à 11h33


rose25 a écrit le 26/10/2018 à 09h25:
@couagga Ah oui, je viens de me relire mdr. C'est ce que je voulais dire, de l’énergie horizontale vers la verticale.
Alors, comme on ne m'a jamais aussi bien expliquer que toi, je reformule pour voir si j'ai bien compris.

En fait, il ne faut pas chercher à travailler la descente des hanches et de l'encolure, sur une séance en particulier qu'on va re-faire de temps en temps. Il faut plutôt chercher à faire des séances autour d'exercices facilitant la descente de hanches et les travailler comme des gammes jusqu'à obtenir la descente de hanches telle une finalité, mais pas un résultat à obtenir.
Ceci étant établi, il vaut mieux agir d'abord avec l'assiette, puis avec les mains/jambes pour confirmer le mouvement demander. La montée du garrot, est facilité par un mouvement de frein de l'assiette, ce qui implique un gainage du dos.



Absolument, absolument, absolument !!!!

Juste parler plutôt d’abaissement ou de ploiement des hanches et non de descente. En fait les hanches ne descendent pas, c’est l’attache lombaire, au niveau des reins, qui plie (grosso modo... Je sais que mes termes sont un peu grossiers si des puristes passaient par là mais j’essaye de privilégier des images et des mots parlants… c’est pour ça que je dis souvent grosso modo !)
Tous les exercices et le travail sur le plat ont cet objectif global et fondamental ! Apprendre au cheval à acquérir une attitude et un fonctionnement pour porter le cavalier et se mouvoir avec le moindre préjudice, dans l’instant mais aussi durablement pour préserver son intégrité tout au long de sa vie. On oublie trop souvent, à mon sens, ce « tout au long de sa vie ». Le cheval paye toujours l’addition lorsqu’il arrive à l’aube de sa réforme et ensuite c’est encore plus cash lorsqu’il est à la retraite. Mais là, il n’y a souvent plus les cavaliers utilisateurs du passé pour le voir.

Ce travail de base visant simplement à ce que le cheval s’emploie correctement sous la selle est indispensable quelle que soit la discipline choisie, son intensité et sa performance. Le cheval qui fait une balade 2 dimanches par mois subit aussi des conséquences à long terme si jamais on ne veille à ce qu’il porte correctement son cavalier. Donc un minimum de préparation et d’entrainement est systématiquement requis.


Citation :
Par contre une petite question : fin dans ses doigts, je comprends, mais vibrant? Ca fait plusieurs fois que je lis ca, mais sans trop saisir ce que cela signifie exactement...


Vibrer c’est bouger rapidement et discrètement les doigts sur les rênes sans modifier la place de la main et ça en concernent que les petits doigts, annulaires et majeurs éventuellement. Faire vibrer doucement les rênes par petites touches pour inciter le cheval à conserver une bouche mobile, détruire les contractions de la mâchoire au plus tôt et apprendre ainsi au cheval que la main n’est pas une rampe, une canne ou un arc-boutant ! Ainsi il reconcentre ses forces vers son corps plutôt que sa mâchoire et le poids de sa tête.

Pour la vidéo, je suis d’accord. C’est une philosophie raisonnée et pragmatique. Il n’existe pas Une bonne attitude mais de bonnes attitudes liées à un bon fonctionnement locomoteur. Pour parvenir à ce bon fonctionnement et ses bonnes attitudes il faut respecter quelques règles de construction qui, elles, ne sont pas discutables car elles sous soumises à les lois biomécaniques immuables.

Je voulais aussi ajouter, en digressant un peu du sujet, que toutes ces notions, tout ce qu’on peut lire chez certains auteurs et grands écuyers, laissent parfois penser au cavalier en progression qu’il s’agit de littérature et de théorie plus ou moins « poétique ». Mais pourtant tout cela est bien concret et un travail attentif et humble va révéler, pas à pas, une réalité bien concrète au cavalier dans sa pratique.
On parle de légèreté, de souffle de la botte, de poids du cuir, d’engagement, de ploiement, d’incurvation, du cavalier centaure qui mobilise son cheval « par la pensée », en crispant un seul petit muscle de sa fesse ou de son dos…
Tout cela est bien réel et correspond bel et bien à une équitation juste, à un instant d’harmonie pure entre le cavalier et le cheval. Que le cavalier lambda avec son cheval lambda peut vivre par instant s’il y travaille avec foi.
A chaque fois que cela se produit pour moi, c’était une révélation et alors tous les mots entendus et lus prennent un sens et une dimension d’une telle évidence.

Chaque foulée et chaque seconde que j’ai pu goûter de cette justesse avec mes chevaux anodins, cavalière bien anodine que je suis, a été une récompense bien au-delà de toutes les heures de recherche laborieuse effectuées, dans des gestes et des exercices simples. C’est addictif au possible !
je me souviens encore de la sensation de ma première vraie bonne et belle foulée d'EEd , alors que j'en avais effectué des milliers, dont certaines que j'avais cru pourtant si bonnes ... mais le jour où The foulée d'EEd est passée véritablement, waouuuh ! Quelle claque dans la figure ....ou plutôt dans l'assiette Après j'étais comme une dingue a essayer de la retrouver cette fichue foulée !
Et ça ça finit par arriver sur tous les exercices et de plus en plus souvent. Il suffit de toujours rester dans l'idée que l'on n'est pas en train d'exécuter une EEd mais de chercher à exécuter une EEd en perfectionnant constamment sa façon de demander et de préparer.

La "perfection" pose souvent des lapins mais quand elle débarque

Édité par couagga le 26-10-2018 à 11h38



Rose25

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Définition du monde du cheval
Posté le 26/10/2018 à 12h06


couagga a écrit le 26/10/2018 à 11h33:

Juste parler plutôt d’abaissement ou de ploiement des hanches et non de descente.


Ah ok, j'avais pas connaissance de cette petit subtilité! Mais du coup, c'est vrai qu'on se rapproche plus du "juste" en parlant d'abaissement plutôt que de descente!


couagga a écrit le 26/10/2018 à 11h33:

Ce travail de base visant simplement à ce que le cheval s’emploie correctement sous la selle est indispensable quelle que soit la discipline choisie, son intensité et sa performance. Le cheval qui fait une balade 2 dimanches par mois subit aussi des conséquences à long terme si jamais on ne veille à ce qu’il porte correctement son cavalier. Donc un minimum de préparation et d’entrainement est systématiquement requis.


En fait, je vois surtout et souvent que les cavaliers recherchent la tête à la vertical, pour obtenir ce fameux "placé". Ce qu'on nous apprend très bien en club par le célèbre droite/gauche, ou qu'on obtient super bien avec un gogue, mais qui n'a pour seul effet que de ramener la tête plus ou moins proche de la verticale, mais pas forcément d'abaisser les hanches. D'où tout l'intérêt de la dernière comparaison dans la vidéo plus haut je trouve. Mais quoi qu'il en soit, on y voit que le côté esthétique qui fera bien sur un carré de dressage, mais pas forcément le fondement de cette recherche qui veut préserver autant que possible le cheval.
Après c'est ma vision perso, tout le monde ne la partage peut-être pas...


couagga a écrit le 26/10/2018 à 11h33:

Vibrer c’est bouger rapidement et discrètement les doigts sur les rênes sans modifier la place de la main et ça en concernent que les petits doigts, annulaires et majeurs éventuellement. Faire vibrer doucement les rênes par petites touches pour inciter le cheval à conserver une bouche mobile, détruire les contractions de la mâchoire au plus tôt et apprendre ainsi au cheval que la main n’est pas une rampe, une canne ou un arc-boutant ! Ainsi il reconcentre ses forces vers son corps plutôt que sa mâchoire et le poids de sa tête.


Ahaha, alors on va toucher un point bizarre pour moi là! Je suis dans un cas un peu particulier où j'ai débourré ma jument en side pull, elle y est très bien et j'aimerai la garder ainsi autant que possible. Donc garder la bouche mobile bah... compliqué quand je n'ai pas de lien avec la bouche... Du coup, penses-tu que la vibration telle que tu l'a décrit est utile et/ou compréhensive si on n'agit que sur la muserolle comme c'est le cas en side pull ? (mais je pense que c'est valable pour toutes les ennasures)
Et cela me fait aussi penser à un autre point. Il me semble que c'est Baucher qui préconisait de tenir ses rênes avec le pouce plaqué contre la paume. Ainsi on a une plus grande amplitude de mouvement avec le reste de doigts qui eux restent droits. Est-ce-que tu peux aussi faire vibrer tes doigts avec cette tenue de rênes de façon autant compréhensible qu'avec une tenue de rênes plus "classique"?
Et du coup, la même question peut se poser avec la méthode de l'Ecole de la légèreté, qui je crois recommande de tenir ses rênes seulement entre le pouce et l'index pour justement être le plus léger possible?


couagga a écrit le 26/10/2018 à 11h33:

je me souviens encore de la sensation de ma première vraie bonne et belle foulée d'EEd , alors que j'en avais effectué des milliers, dont certaines que j'avais cru pourtant si bonnes ... mais le jour où The foulée d'EEd est passée véritablement, waouuuh ! Quelle claque dans la figure ....ou plutôt dans l'assiette


Je pense que c'est le gros pb de nous tous qui cherchons le bon geste. Du moins c'est le mien. Je sais mieux ce que je dois chercher quand je sais à quoi ca ressemble. Mais du coup, si on ne "vit" pas cette trouvaille, compliquée de savoir quand on l'a, ou pas, ou comment faire pour s'en rapprocher.


couagga a écrit le 26/10/2018 à 11h33:

Il suffit de toujours rester dans l'idée que l'on n'est pas en train d'exécuter une EEd mais de chercher à exécuter une EEd en perfectionnant constamment sa façon de demander et de préparer.


En fait, je crois que c'est exactement ces mots là qui nous manque quand on nous enseigne le dressage. On ne peut pas nous demander d'executer tel ou tel exo, il faudrait plutôt nous demander de chercher ceci ou cela. Ainsi on ne demanderai pas à notre cheval de faire une EED, mais plutôt de chercher la bonne EED avec nous.


couagga a écrit le 26/10/2018 à 11h33:

La "perfection" pose souvent des lapins mais quand elle débarque


Euh... Là j'avoue que je ne comprend pas trop l'expression lol.

Merci beaucoup beaucoup beaucoup pour cette leçon de dressage, certes virtuelle et théorique, mais au combien utile. Ma vision du dressage vient de changer radicalement! Peut-être que finalement, le bon dresseur est celui qui est le plus humble et le plus calme possible, mais qui également est dans un constant travail de recherche du bon geste et non pas dans son exécution pure et simple. Ca doit demander un énorme travail sur soi.
Je pensais avoir bien commencer cela en adoptant une vision et une équitation "éthologique" et/ou "naturelle", mais finalement, je pense que j'ai bien plus à apprendre que je ne le pensais de l'enseignement plus "classique"

Couagga

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Posté le 26/10/2018 à 12h47

rose25

Oui je te rejoins sur cette obsession à la mode de tritouiller la tête du cheval pour obtenir un effet visuel déconnecté de toute la locomotion utile du cheval monté.

Pour moi, vibrer sur la muserolle n’aurait pas d’intérêt . Après je ne suis pas une experte dans la monte en side-pull ; mais comme ce qui est recherchée dans la vibration c’est bien la décontraction de la mâchoire, la finesse de la relation mains/bouche pour permettre la cession de mâchoire notamment, je ne vois pas quelle plus value pourrait avoir une vibration sur l’os du chanfrein du cheval.

Pouce contre la paume, ça me fait plus penser à D’Orgeix… je ne saurais dire si Baucher en était Ce n’est pas l’idée de la vibration telle que je la conçois. La pince pouce/index assurant la longueur et la fixité des rênes. La vibration est discrète, quasi invisible, à peine celle d’un portable ! Cette prise n’est pas propre à l’EDL. C’est la prise classique de l’équitation classique depuis des siècles en fait . La pince n’est pas légère en fait, elle doit être solide et maitriser et c'est ce qui se passe avec le reste des doigts et les bras, els épaule le dos du cavalier qui va créer de la légèreté. La légèreté des aides et du cheval vient dans les actes du cavalier et l’attitude du cheval.

La sensation juste c’est une quête personnelle, elle est guidée par les indications d’un bon enseignant, et les très bons enseignants (j’ai eu cette chance parfois) sont capables de faire travailler les chevaux en main avec les cavaliers dessus pour leur faire découvrir The résultat à obtenir. Ainsi l’élève reçoit les outils techniques d'une part et la sensation de ce qu’il est sensé obtenir d'autre part, s’il emploie avec justesse les outils techniques transmis par l’enseignant (postures, gestes, coordination, synchronisation avec la locomotion du cheval). Après, on cherche, on cherche, on cherche… ce sont des ajustements et des répétitions par centaines et crois-moi, le jour où ça matche, tu n’as plus aucun doute tellement tu ressens un truc de fou.

Un de mes meilleurs enseignants nous disait toujours « oui quelque chose comme ça » pour nous guider dans notre recherche et que jamais nous ne cessions de continuer à tenter d’être plus précis, plus synchrone…. Jamais il ne disait « oui c’est bien, c’est ça ». Par contre quand il mettait le cheval dans la bonne exécution sous notre selle, il nous demandait de bien mémoriser la sensation correspondante.

Il nous disait aussi de ne pas penser à ce que nous voulions faire (par exemple, un cercle, une transition, etc…) mais à ce que nous étions en train de faire et les sensations que nous renvoyaient le cheval en l’instant. Car c'est bien la sensation immédiate qui nous indique en permanence si on est vers le juste ou non et donc ce que nous devons modifier ou pas techniquement pour obtenir la sensation juste.

La "perfection" c’est cet instant sublime où tu es juste et donc ton cheval livre quelque chose de juste et la sensation qui va avec. Pour moi, on est en permanence dans la recherche de cet instant, et c’est un rendez-vous qui n’est pas facile. Parce que le vivant et l’environnement ne sont pas toujours au top au même moment pour que ça fonctionne. On a des jours sans, les chevaux aussi, c’est bien mais ça pourrait être mieux, il fait froid, on a mal dormi, le chien aboie, il y a un caillou dans le sable, le nez qui coule… bref, l’instant où tout est réuni pour qu’ait lieu ce moment parfait c’est rare mais quand ça arrive, c’est subliminalement génial !


Citation :
Peut-être que finalement, le bon dresseur est celui qui est le plus humble et le plus calme possible, mais qui également est dans un constant travail de recherche du bon geste et non pas dans son exécution pure et simple. Ca doit demander un énorme travail sur soi.


Pour moi c’est exactement ça. C’est ma vision de l’équitation et du bon cavalier.

La connaissance la plus approfondie possible du cheval, de son comportement, de ce qu’il est biomécaniquement, psychologiquement, donc son éthogramme, scientifiquement parlant, c’est extrêmement important pour pratiquer une équitation juste, adaptée, respectueuse et favorisant une relation fusionnelle avec son cheval. Sans connaissance du cheval en tant qu’animal, l’équitation reste froide et sans âme même si elle peut être techniquement parfaite.

Connaitre l’éthogramme du cheval ET l’éthogramme humain pour se rencontrer et collaborer plutôt qu’utiliser et soumettre.
Tout est lié.

Rose25

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Posté le 26/10/2018 à 14h34

Mais du coup pour toi, on peut mettre un cheval en place et donc abaisser ses hanches, mêmes sans mors?
Personnellement, je pense que c'est possible, mais j'aimerai avoir ton point de vue.

Ah oui exact, c'est d'Orgeix pardon, j'ai confondu! Haha, tu sais quoi, on ne m'a jamais appris à tenir mes rênes ainsi! J'essaie pendant mes séances de tenir mes rênes un peu plus de cette manière, mais c'est dur de changer les habitudes ^^ Et du coup tu viens aussi de redefinir la légèreté chez moi lol. Je pensais qu'une main légère était plus facile à obtenir de cette manière, mais pas du tout. Et je pensais que c'était une main discrète qui en un petit mouvement va permettre d'obtenir telle ou telle action, mais c'est plus que ca en fait.

Je rêve d'avoir un enseignant comme ca! Dommage que ca soit si rare... Je vais finir par m'offrir un stage avec un dresseur de haut niveau lol.

Tu parles tellement bien du dressage en général! On voit que c'est quelque chose que tu aimes vraiment et grâce à toi, j'y donne enfin un vrai sens!

Bon, je me suis bien taper l'incruste quand même sur ce post ^^ Désolé feugeres j'espère ne pas avoir trop parasité

Couagga

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Posté le 26/10/2018 à 16h02

Merci pour tes paroles et le partage de ta réflexion qui donne du sens à ma propre envie de partager !

Je ne sais pas si on peut avoir un cheval en place sans mors en le démarrant sans mors.
Les chevaux ou les écuyers que j’ai vu avoir des chevaux bien mis sans mors sont des cavaliers qui posent les bases avec. Les chevaux sont aboutis dans leur dressage avec le mors, ensuite les cavaliers font sans.
Je n’ai pour l’instant jamais vu un cheval être construit sans.
C’est comme le travail en liberté. Pour moi, ça commence par un travail en longe très abouti et ensuite, on peut se passer de la longe. Je ne dis pas que c’est impossible je dis que je ne l’ai jamais vu. Chaque fois qu’une personne m’a prétendu obtenir la même qualité de travail sans avoir jamais eu recours au départ au mors ou à la longe, et bien je n’ai pu que constater que non, le niveau n’était absolument pas équivalent. Je reste donc dans ce questionnement, est-ce vraiment possible …. Mais pour l’instant ma conclusion est non. On peut obtenir des choses correctes, probablement justes ça oui, mais pas au même degré de qualité.

Pour autant, ce n’est pas la main qui construit la bonne attitude du cheval, nous sommes d’accord je crois. Tout part de l’assiette et du dos du cavalier, de sa posture et de sa cohérence. Mais c’est la main qui va … poser la cerise sur le gâteau ou permettre de poser la cerise sur le gâteau… Le mors dans la bouche du cheval est une grande responsabilité pour le cavalier et je pense que l’enseignement actuel à trop négligé cela. On oscille donc maintenant entre l’excès et le rejet.

La légèreté c’est déjà une façon constante de s’adresser au cheval. Ça ne se réduit pas à l’équitation. Si on veut avoir de la finesse, de l’écoute, de l’attention, des nuances et de la délicatesse de réponse de la part du cheval, il faut agir envers lui de cette sorte. Ce n’est pas parce qu’il pèse plusieurs centaines de kilos qu’il n’a pas de capacité à prendre en compte des indications fines, des murmures, bien au contraire. Le péril est de confondre légèreté et laxisme.

Car le cheval a tout autant besoin de repères clairs que de dialogue délicat. Une limite est une limite et il faut savoir tenir « les règles ». En revanche cette détermination n’a nulle besoin de démonstration de force ou de cri. Tout cela n’est pas simple à appréhender et ça demande effectivement, comme tu l’as perçu, un gros travail sur soi. Ce principe s’applique dans la pratique de l’équitation.
Un cadre clair, des repères clairs et fermes qui permettent au cheval de savoir quelles sont ses marges de manœuvre, l’espace de liberté de son expression, les limites à ne pas franchir. Et à l’intérieur de ce cadre sécurisant sur lequel cheval et cavalier s’appuient, on engage un dialogue kinésique et kinesthésique courtois, délicat, respectueux, bienveillant, encourageant, attentif où chacun s’exprime et écoute l’autre.

Feugeres

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Posté le 29/10/2018 à 10h18

rose25 Ahah nan ne t'excuse pas, au contraire, j'ai appris pas mal de chose en vous lisant :)

Feugeres

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Posté le 29/10/2018 à 11h22

Petite question, bête encore , en gros : quand le cheval doit poser ses sabots arrière la ou se pose ses sabots avant, on appelle ça l'impulsion ?

Feugeres

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Définition du monde du cheval
Posté le 01/11/2018 à 21h42

yachinii bien reçu !! Je me met à le lire, et je trouve ça vraiment intéressant ! J'en suis pas encore aux pages des exercices mais à l'explication du pourquoi du comment et les précautions à prendre ! J'apprends pas mal de chose et effectivement je suis dans le vif du sujet car c'est ce que je doit travailler avec ma jument ..

Le but avec la jument et de l'avoir " plus souple "

Alors merci pour la recommandation de ce livre :)

Yachinii

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Définition du monde du cheval
Posté le 02/11/2018 à 09h06

feugeres bonne lecture !

Pour l'histoire des sabots, pas tout à fait. L'impulsion c'est "l'envie" du cheval de se porter vers l'avant, ce dont tu parles toi c'est l'engagement des postérieurs !
Un dessin explique tout ça: derrière la marque, il se déjuge (peu d'engagement), sur la marque il se juge (bon engagement) et devant il se méjuge (engagement très fort)

Un cheval peut avoir de l'impulsion mais un mauvais engagement. Donc l'impulsion est, à mon sens, nécessaire pour avoir l'engagement des postérieurs mais ce n'est pas parce qu'un cheval a de l'impulsion qu'il va forcément engager !

(en rose le postérieur)

Édité par yachinii le 02-11-2018 à 09h10



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