Achat d'un cheval : vos motivations

Je l'ai acheté au coup de foudre... j'avais pas du tout prévu d'acheter un cheval, encore moins un comme lui, donc j'avoue avoir eu très peur de regretter un jour mon coup de tête, mais bon... ce qu'il s'est passé ce jour-là, c'était pas un simple "coup de tête". Il y a eu quelque chose, un big bang dans mon coeur, je sais pas, mais... c'était surprenant.

Et je ne regrette pas. Il m'a appris énormément, et m'apprend encore beaucoup aujourd'hui. La relation que je partage avec lui m'a fait évoluer, accepter de nombreuses choses, et moralement, il m'a sorti la tête de l'eau. Après, je voulais un cheval pour la compétition : j'ai un cheval de loisir avec du potentiel, de quoi me régaler et découvrir beaucoup de choses. Alors même si ce n'est pas le cheval de dressage dont je rêvais, j'ai encore trouvé mieux : un cheval qui m'a fait découvrir l'extérieur, et surtout, l'endurance, qui est une discipline qui m'était inconnue et sur laquelle j'ai eu un énorme coup de coeur.

Pour les études, je l'ai acheté après. Pour les projets à venir... je galère un peu, mais je n'abandonne pas. C'est une difficulté en plus, mais je sais qu'à présent, ma vie va se faire avec lui, alors je m'adapte. Mais finalement, ça m'ouvre des portes que j'avais gardées fermées.

Pour toi... comment tu imagines l'avenir ? Est-ce que tu seras heureuse avec ces deux chevaux ? C'est beau de penser à leur bien être, mais il faut aussi penser au tien. Car si tu es frustrée, malheureuse, en colère... et bien ça sera bénéfique pour personne, je t'assure. Vouloir sauver un animal à tes dépends... mieux vaut ne rien faire, par moment. Ca peut paraître égoïste, mais c'est important de l'être parfois.

Pour ma part c'est arrivé du jour au lendemain, je rentre du boulot et paf mon homme revient d une foire avec un p'tit bébé Shet dans son utilitaire....

Il a craqué pour sa petite taille et la pitié l emportait ( 6 mois et les gens faisaient monter leur gosses dessus....). Gros boulot dessus car en treeees mauvais état....

Mon gros est devenu mon amour, une réelle connexion s est faite, je suis devenu sa maman. J ai eu des moments de doute, des angoisses, des questions parfois mais plus aujourd'hui. Il est avec moi et le restera.

4 ans plus tard une seconde folie de mon homme sans que je sois au courant ( bien qu au final j ai ressenti un soulagement en voyant ce second bébé arrivé). Un samedi je vois un poulain attaché sur un rond point, l air triste, maigre.... Je raconte ça en rentrant et 7 jours plus tard il était là (sans ça il ne serait plus de ce monde). Bon maintenant je suis reparti dans la galère d un jeune mal en point avec en plus un sale caractère.....
J'ai toujours fonctionné à l imprévu avec mes bêtes.... Je ne regrette pas mais heureusement pour moi que je suis entourée et que j ai pas eu de problème de santé très coûteux.

Je tiens tout de même à préciser une chose sur mon témoignage précédent.
Quand je dis qu'il m'arrive de regretter, ce n'est pas lui que je regrette, c'est de n'avoir pas été attiré par un cheval plis simple, ce que je regrette c'est ce besoin de défi qui me guide au quotidien, parce que du coup ce qui est sensé être mon havre de paix se transforme parfois en prise de tête.
J'ai toujours peur d'être passé à côté de quelque chose de physique qui pourrait expliquer son comportement malgré les nombreux professionnels qui ont pu le voir.
Je regrette parfois de ne pas être plus forte, je sais que je l'aide énormément mais j'ai toujours le sentiment de ne pas en faire assez pour pouvoir l'aider.

Par contre lui, sa personnalité est ce qu'elle est, il m'a appris sur les chevaux et sur moi même bien plus que tout ce que j'aurais pu imaginer.
C'est l'être le plus courageux que j'ai jamais rencontré, quand je vois à quel point il prend sur lui alors que n'importe quel autre cheval avec son niveau de stress serait parti en live... je suis émue.

Cependant je suis réaliste, si il n'était pas ma moitié équine, jamais je n'aurais pu endurer le fait de partager son quotidien.
Donc pour moi sauver des chevaux pour sauver des chevaux... faut être motivée.

[b]J'ai 2 juments. Achetées à 8 ans d'intervalle.

Pourquoi CE cheval ?
Ce sont des rencontres, avec une évidence relationnelle. Aucune ne correspondait à l'idée de mon type de cheval "préféré" au moment où je les ai rencontré. La première est physiquement l'inverse de la seconde.
Donc mon choix ne s'est pas basé sur la morpho, ni sur la couleur, ni sur la race, ni sur des prédispositions dans ma discipline préférée (au contraire ) mais sur le feeling aussi bien dans le contact et la personnalité que sous la selle.


Regrettez vous de l'avoir pris ?

Jamais, jamais, jamais.

"si je pars à l'étranger pour études/boulot, je fais quoi de mon cheval ?" et quelles solutions avez-vous trouvé à ces questions ?

Je n'ai absolument pas envie de partir. Tout dans ma vie est organisé autour d'elles. Je les vois quotidiennement et en être privée est toujours une terrible frustration affective. Je fais donc en sorte que ce soit rarissime et c'est par contrainte plus que par choix.

Et, même avec toutes ces questions, y'a-t-il eu un déclic vous disant qu'il était temps (ou non) pour vous d'être proprio' ?
Pas de déclic particulier. J'ai été propriétaire très tard après de multiples expériences équestres. Je n'avais jamais eu comme rêve d'avoir un cheval à moi et cette idée a jailli dans mon esprit le jour où j'ai rencontré ma première jument qui était un cheval de club. J'ai patienté 7 ans... jusqu'à sa réforme, pour la récupérer, j'ai pu le faire parce que toutes les circonstances étaient réunies. J'avais 35 ans !

En fait, je n'ai jamais voulu "être proprio". J'ai plutôt voulu les accueillir dans ma vie et prendre soin d'elles au moment où je les ai rencontrées.

Pourquoi CE cheval ?

J'ai craqué sur une photo. Je ne sais pas l'expliquer. Je cherchais un cheval, enfin une jument, si possible baie et si possible avec beaucoup de blancs, polyvalente pour faire du loisir. J'ai toujours "sauvé" mes animaux et je me suis dit pourquoi pas faire la même chose avec un cheval et je me suis intéressée aux assos de récupération de trotteurs (PS me semblait trop compliqué et en club j'avais eu plusieurs trotteurs et j'avais apprécié leur grand coeur). Je suis tombée sur une photo d'une petite pouliche trotteuse de 18 mois. Ca pouvait paraitre fou (j'avais 24 ans et galop 5, et 1er cheval) pourtant je savais que c'était elle. Je suis allée la voir et je suis repartie avec. Pourtant, je ne l'ai vu que dans un rond de longe gelé évoluer au pas. Donc je ne savais même pas quel était son galop. Mais c'était une évidence.


Regrettez vous de l'avoir pris ?
Non, c'est la jument de ma vie. On a appris ensemble. J'ai pu du fait de son jeune âge quand je l'ai eu développer une relation forte avec elle. Ethologie et balade à pied quand elle était petite. J'avais certes un petit niveau équestre mais j'avais surtout la tête sur les épaules et j'ai avancé à son rythme (débourrage seule mais peut être avait-elle déjà été pré-débourrée avant que je ne l'achète) et j'avais en tête que si je sentais que ça n'irait pas de me faire encadrer.
Après, ça n'a pas toujours été simple. Elle a un coeur énorme, peur de rien, calme mais ça reste un trotteur avec un équilibre pas toujours évident. J'ai dû remettre en question certaines de mes "idéologies" : ne jamais mettre de mors par exemple. Jusqu'à ces 5 ans (voire plus, je ne me souviens plus), elle n'avait jamais eu de mors dans la bouche. Mais le travail sur le plat s'avérait compliqué avec une jument que je n'arrivais pas à redresser (de part sa conformation et certainement mon niveau équestre). Donc j'ai dû composer avec cette difficulté, faire une croix aussi sur une évolution en dressage sur des figures plus techniques.

si je pars à l'étranger pour études/boulot, je fais quoi de mon cheval ? et quelles solutions avez-vous trouvé à ces questions ?
J'ai acheté ma jument après mes études après avoir trouvé un CDI. ca ne me serait pas venu à l'idée de l'acheter sans avoir un CDI m'assurant des revenus fixes.
Pour le boulot, si je déménage (France ou étranger), elle déménagera aussi. Pas question que je la laisse :)

Et, même avec toutes ces questions, y'a-t-il eu un déclic vous disant qu'il était temps (ou non) pour vous d'être proprio ?
J'avais eu une demi-pension (comme si c'était mon cheval car la propriétaire ne venait pas et le cheval était en box) et quand finalement la propriétaire a pu s'en occuper, elle a changé de région et ça a vraiment été dur pour moi de s'en séparer.
Donc dès que j'ai eu un CDI, je savais que j'achèterai mon cheval, c'était mon rêve. CDI en octobre, achat en décembre :D

Mon cas est un peu différent, je ne cherchais pas du tout à acheter pour le moment, mais on m’a fait l’offre qui ne se refuse pas ^^’.

Pourquoi CE cheval ?
Parce que c’était mon chouchou de club ! J’ai repris l’équitation l’année dernière, j’ai un petit niveau G4 à l’heure d’aujourd’hui. J’ai monté Killa que 3 fois au début de ma reprise parce qu’ensuite il a été confié mais ça a suffit pour que je fasse une grosse fixation sur lui. Je me disais tout le temps que le jour où je chercherai mon poney, il faudrait que j’en trouve un exactement comme lui.
Et puis en Septembre, ma Coach m’annonce qu’il est à vendre, elle voudrait que ce soit moi qui l’achète. Je fais un état de mes finances, ça passe, j’aime me dire que la vie nous lance des défis parfois et celui-là, je ne pouvais pas ne pas le relever !

Regrettez vous de l'avoir pris ?
Pour l’instant, non . Mais ça ne fait que deux semaines que les papiers ont été signés . Le problème est que Poney Parfait n'est pas aussi Parfait que l’idée que j’en avais. En selle, certes, c’est une assurance-vie, tire-cul et tout ce que tu veux, mais à pied, c’est un vrai cas. Le soucis c’est que j’ai une très petite expérience, je n’ai jamais eu de DP, donc j’ai peur de ne pas être à la hauteur à cause de mon inexpérience, rater sa rééducation à pied et ne pas arriver à avoir une relation saine et de confiance avec lui (même si bon, ça va quoi, mais c’est un gros trouillard, j’aimerai l’aider avec ses peurs mais ce n'est pas une chose aisée).


"si je pars à l'étranger pour études/boulot, je fais quoi de mon cheval ?" et quelles solutions avez-vous trouvé à ces questions ?
Ça dépend, si c’est l’histoire de quelques mois, je pense que je le laisserais (à contre-coeur) là où il est. Bon, a priori je ne suis pas dans l’optique de quitter ma Région, mais si cela devait arriver, ça m’embêterait car il est dans mes écuries depuis toujours, j’aurai très peur de devoir le déloger de là où il est et gérer une acclimatation dans une nouvelle pension... Mais bon, si pas le choix...

Et, même avec toutes ces questions, y'a-t-il eu un déclic vous disant qu'il était temps (ou non) pour vous d'être proprio' ?
Ben non, pas du tout le déclic lol ! J’ai toujours eu envie d’avoir mon cheval c’est sûr, mais je voulais prendre du métier d’abord, apprendre à travailler un cheval en autonomie, avoir des DP etc... Bref, la vie a fait que j’apprends tout ça en vitesse accélérée avec Killa, mais je suis bien encadrée, et aussi bien entourée de cavalières plus expérimentées que moi qui me guident et m’aident, et heureusement, ça compte beaucoup pour moi !

En tant que jeune propriétaire, j'apporte ma pierre à l'édifice

Pourquoi devenir propriétaire ?

Je ne saurais vraiment l'expliquer avec des mots raisonnés, c'est une évidence en moi depuis toujours Je suis attirée par les chevaux depuis toute petite et cette passion a toujours eu une place énorme dans ma vie, même si j'ai dû la mettre de côté par moments. J'ai eu un parcours équestre pas joli joli avec beaucoup de doutes de frustrations, de frayeurs ... et pourtant je suis toujours toujours revenue aux chevaux. Une de mes plus grande déception en tant qu'enfant a été de voir arriver et repartir dans ma vie une multitude de chevaux auquels je m'étais grandement attachée. Avoir mon propre cheval, c'était LE projet de ma vie. Pour pouvoir décider pour lui, monter selon mes valeurs, l'entretenir en respectant ses besoins, être certaine de le savoir toujours auprès de moi ... Ma jument n'est là que depuis 3 semaines mais je peux confirmer qu'il existe un "fossé" inimaginable entre non propriétaire et propriétaires. En 3 semaines, ma vie, équestre ou non, a changé du tout au tout.

Pourquoi CE cheval ?

J'aurais adoré pouvoir offrir une retraite dorée à un de ces chevaux chéri pendant mon enfance/adolescence. C'est parfois ce que je leur susurrais à l'oreille au moment ou nos chemins se séparait. Néanmoins, les limites de la vie font que la plupart d'entres eux ne sont malheureusement plus de ce monde aujourd'hui (enfin j'en connais 2 qui font encore la meule en club à 23 et 29 ans ) Et je pense que ça serait bien trop douloureux pour moi de "retourner dans le passé", chercher ce que sont devenus les autres.

J'ai donc fait le choix du neuf : j'habite dans une nouvelle région, je monte dans de nouvelles écuries et je cherche un cheval ... neuf ! C'est à dire un jeune bien né et bien élevé. Je rencontre au gré de mes recherches, une ponette hors taille de 3 ans, Beauty. Elle montre un caractère exceptionnel pour son âge, vraiment un mental en or, une jument sage, posée, proche de l'homme ...

Je pars pour une aventure avec elle le samedi 20 octobre, jour de fin de période d'essai de mon CDI


Regrettez vous de l'avoir pris ?

Difficile à dire au bout de trois semaines. Mais je me suis jurer de ne jamais la regretter et de la vendre qu'en cas de force majeure (si je suis malade par exemple). J'ai bien conscience que nous rencontrerons des embûches sur notre parcours mais cela me paraît bien secondaire par rapport au simple bonheur d'être assise dans son pré à la regarder brouter. Une 3 ans et une cavalière moyenne avec un certain passif, ça présente quand même un certain risque de partir en cacahuète. Mais je suis encadrée, ma jument est cool et je sais que difficulté ou pas, ma passion est plus forte que tout, et que j'ai déjà surmonté bien plus gros par le passé.


"si je pars à l'étranger pour études/boulot, je fais quoi de mon cheval ?"

A priori pas trop de raisons que ça arrive (je suis éduc en crèche) mais si je devais suivre quelqu'un par exemple, je pense que je ferais en sorte de l'emmener avec moi. Si le voyage est trop compliqué ou la destination pas adapté pour elle, je pense que je la laisserais en pension chez des gens de confiance.

Et, même avec toutes ces questions, y'a-t-il eu un déclic vous disant qu'il était temps (ou non) pour vous d'être proprio' ?

Le déclic pour moi ça a été la signature de mon CDI, avant ça, pas question d'acheter au risque de vivre avec ce "poids" mental "est ce que je vais arriver à l'entretenir ??" Je suis bien contente de me passer de ces questions pour le moment.

Voilà si ce témoignage peut éclairer certain

Je ne peux pas répondre à tout le monde, mais un grand merci pour vos témoignages ! Je les ai tous lu, c'est vraiment enrichissant ! Mille merci Je suis sûre que vos loulous sont heureux avec vous, et que vous êtes heureux avec eux !